Quidam Hebdo : Comment analysez-vous cette première sortie à Provence vendredi dernier ?
Sébastien Calvet : C’était un match de haut niveau de Pro D2 avec 38 minutes de temps de jeu effectif. Dès le premier match de la saison on a eu à jouer un match de haute intensité, c’est intéressant dans ces conditions, à l’extérieur, on a su leur tenir la dragée haute. Notre objectif minimal était de marquer les esprits et de montrer qu’on allait compter dans ce championnat. A nous de le montrer encore sur les 29 matchs restants. A côté de ça, on aurait quand même dû gagner ce match et on a déjà perdu trois points dans ce championnat.
Q.H. : On retrouve encore quelques difficultés de la saison passé pour le SUA. Notamment être plus « tueur » quand il le faut et surtout être concentré sur 80 minutes…
S.C. : A partir du carton rouge, on commet six fautes en vingt minutes. On savait que l’arbitre allait être vigilant avec l’équipe en avantage numérique. On se devait d’être disciplinés et nous ne l’avons pas été, Les deux tiers de nos fautes sont commis en situations offensives, ce n’est pas acceptable… Cela prouve qu’il y a encore beaucoup de choses à travailler sur la maîtrise de soi et la précision.
Q.H. : Des joueurs, des secteurs de jeu, vous ont-ils tout de même rassuré après les premiers échecs en amicaux avant la reprise ?
S.C. : On a des choses qui sont de l’ordre de la continuité, notamment la défense collective. Au sortir des matchs de préparation, on avait constaté une défense collective efficace, et les breaks que nous avions subis étaient dus à des erreurs individuelles. Contre Provence, on a retrouvé cette défense en équipe intéressante, mais aussi sur les sorties de camp et j’ai de la progression dans la zone de marque bien que nous n’ayons pas encore le niveau nécessaire pour être une équipe de haut de tableau.
Q.H. : D’un point de vue personnel, c’était votre première sur un banc du SUA en match officiel, comment l’avez-vous vécue ?
S.C. : J’ai pris beaucoup de plaisir dans la mesure où mes joueurs étaient combatifs, puis beaucoup de frustrations, car en tant que compétiteurs, on envisageait rien d’autre que la victoire à la base. Je suis tout de même rassuré sur l’état d’esprit qui a été démontré, mais évidemment, il ne faudra pas faire autant de cadeaux, car le scénario du match montre bien qu’on aurait dû revenir avec quatre points.
Q.H. : Comment jugez-vous la qualité de votre effectif global, qui a bien changé de visage durant la dernière intersaison.
S.C. : On s’est renforcé à des postes clés, je pense à Santiago Socino, Jack Maunder, John Madigan, aux demis d’ouverture (Pourteau ; Searle), etc. Cela amène aussi quelques difficultés pour trouver la bonne formule afin d’atteindre le rendement optimal. Quand je vois déjà certaines performances, je vois des plus-values apportées par les recrues. Le groupe est, j’espère, en train d’oublier les déboires du passé pour avancer plus sereinement.
Q.H. : Quelle identité de jeu voulez-vous imprégner à votre équipe ?
S.C. : Je ne sais pas si on parle d’identité, mais je peux, à coup sûr, parler d’intentions de jeu. Notre ‘équilibre est fragile et parfois on surjoue, c’est vrai, mais je pense qu’on peut aussi très bien relancer le jeu à la main depuis notre camp et occuper le terrain au pied pour chasser l’adversaire. J’ai de l’ambition dans le jeu, on l’a vu en première période à Provence. Je veux que cela soit notre marque, surtout à Armandie. C’est bien plus agréable qu’avoir une équipe timorée qui joue un jeu minimaliste. Il nous faut prendre le jeu à notre compte.
Q.H. : La prochaine rencontre c’est la rentrée à domicile contre Nice, sur le papier c’est. Bien plus abordable pour le SUA, quelle sera la clé de ce match ?
S.C. : En Pro D2, souvent les pronostics sont déjoués, donc il ne faut pas sous-estimer cette équipe de Nice qui, même si elle découvre un nouveau championnat, est sur une continuité, en matière d’effectif, de staff et de projet de jeu. C’est une équipe qui sera en réaction après avoir perdu lors de la première journée. Elle n’a pas non plus démérité contre Béziers. Je pense qu’ils vont arriver à Agen moins surpris par le niveau du championnat. Je veux retrouver chez mes joueurs l’intensité observée à Provence mais en étant plus précis cette fois-ci dans les rapports de force et nos réalisations. Il ne faudra pas les regarder et surtout continuer de monter nos standards.
Q.H. : L’équipe va-t-elle tourner ou continuer de monter en puissance ?
S.C. : Il y a un groupe qui a répondu présent. De ce fait, la grosse ossature devrait rester, mais à côté de ça, on a un bloc de cinq matchs et on va challenger des joueurs en faisant des rotations. Notre idée initiale était d’être solide à Provence pour préparer au mieux la première réception de la saison. Sur les 23 joueurs qui seront sollicités, une bonne quinzaine était déjà au poste vendredi dernier.
Q.H. : Au mois de mai 2025, vous imaginez ce SUA capable d’aller jusqu’où ?
S.C. : La Pro D2 à la particularité d’avoir énormément d’équipes capables d’aller chercher la qualification. Dans une très bonne dynamique, de 13e, on pourrait logiquement fleurter avec la qualification en phases finales ou même la chercher. Si dans le dernier bloc, nous sommes encore parmi les qualifiables, on pourra estimer que c’est une saison réussie. Après, nous avons déjà perdu trois points à Provence, il faut se remettre très vite sur le chemin de la victoire.
Q.H. : Le président Jean-François Fonteaneau a annoncé que le club n’était plus à vendre et qu’il comptait rester en place pour continuer de vous accompagner dans ce projet, que vous évoque ce choix ?
S.C. : C’est rassurant. Je pense que l’ensemble du monde agenais partage son point de vue : le club a besoin de stabilité mais pour cela il faut des résultats, c’est le rôle du staff et des joueurs et cela témoigne de sa confiance envers les choses qui ont été mises en place cette année. Il faut rester humble et travailler. Je ne doute pas qu’il croit au projet mais comme dans tous les clubs, la réussite de ce dernier passera d’abord par le terrain.
Laisser un commentaire