À l’origine du fameux projet qui sème la discorde, la SCI Gauthie, gérée par Christophe Widcoq, vise une production de 450 porcs noirs par an sur une parcelle de près de 30 hectares. L’exploitation, située dans une zone vallonnée, avec des forêts et des champs, doit respecter la réglementation stricte des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement). Cela implique de ne pas dépasser un certain seuil d’animaux pour éviter des nuisances importantes. Malgré les précautions prises pour répondre à ces normes, les riverains se montrent méfiants.
Lors de la réunion publique du 19 septembre 2023 à La Croix-Blanche, les représentants de l’entreprise Boria, qui pilote le projet, ont été accueillis avec hostilité par près de 150 personnes. En effet, l’assemblée s’est vivement opposée au projet. Parmi les arguments avancés : la crainte de nuisances olfactives, sonores et visuelles, la pollution possible des cours d’eau et l’impact sur la valeur de leurs biens immobiliers. Selon eux, le projet présente un caractère trop « industriel » pour cette zone rurale.
La voirie et les travaux de nettoyage, sources de tensions
L’un des points de discorde majeurs concerne la route menant à la parcelle. Cette voie étroite et mal entretenue traverse la commune de La Croix-Blanche et dessert le lieu-dit Rié, où se trouvent des habitations, sans oublier les foyers du Castillou, quelques centaines de mètres plus loin. Pour les riverains et le maire de La Croix-Blanche, Gilles Charollais, l’accès à la parcelle pose problème : la route n’est pas adaptée au passage répété de véhicules lourds. Malgré l’arrêté municipal du 29 mai limitant la circulation des véhicules de plus de 3,5 tonnes, des allées et venues pour des travaux de nettoyage ont été observées. Le premier édile local en appelait donc à plus de prudence de la part des initiateurs du projet, les enjoignant à « ne pas aller trop vite » et à formaliser leurs demandes d’urbanisation avant d’avancer davantage.
Une opposition locale qui pèse
Et à ceux qui verraient là un acte anti-agriculteur, les riverains vivant à proximité immédiate de la parcelle concernée rappelaient dans le projet leur familiarité avec le milieu agricole : « Nous ne sommes pas contre les agriculteurs, ni contre les élevages. Tout simplement, cet élevage, on n’en veut pas. » Malgré l’absence de permis de construire, le projet étant encore en attente, la pression exercée par les riverains a conduit à la montée d’un mouvement dans la commune, où les panneaux contre l’installation de cet élevage se multiplient au bord des routes et allées. La suite dépendra des discussions entre les porteurs du projet et les autorités locales, mais le cas souligne l’importance de l’acceptation par les habitants pour garantir le succès de toute initiative.
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