
« Comme on dit, il n’est jamais trop tard mais il était temps… » Le conseiller départemental Daniel Borie est visiblement soulagé de voir que le chantier de la nouvelle caserne de gendarmerie de Fumel est prêt à démarrer. Il faut dire que la gestation de ce projet n’a pas été de tout repos. Dès les premières réflexions lancées en 2017, le dossier a rencontré des obstacles. Le choix du site d’abord. L’ancienne friche de l’usine a eu les faveurs des pronostics avant que les coûts de la dépollution ne calment tout le monde. Puis le choix du bailleur social. Habitalys était en compétition avec Ciliopée (devenu Domofrance). C’est finalement rue Max-Dormoy dans le quartier Lamensique, en entrée de ville côté Est, que cette gendarmerie fuméloise verra le jour, avec l’offi ce public de l’habitat de Lot-et-Garonne aux manettes. L’appel d’offres lancé début juin devrait permettre un lancement des travaux à l’automne pour une durée de 18 mois environ. Une excellente nouvelle pour tout un territoire. Les mots pour qualifier cet évènement n’ont pas manqué de souligner son caractère presque historique. Ce n’est effectivement pas tous les jours qu’une gendarmerie sort de terre. Celle que les habitants de Fumel ont connue jusqu’à aujourd’hui a été construite en 1962… « Autant dire qu’elle ne correspondait plus aux standards d’aujourd’hui, confi rme le colonel Pascal Bétaille. Il y avait à l’époque 8 gendarmes. Ils sont désormais 14. Et l’ADN de notre institution, c’est la qualité de l’accueil et la confidentialité des échanges pour tous ceux qui passent nos portes. » Une caserne de gendarmerie comporte deux volets. Tout d’abord, les locaux de service. Ils doivent être visibles et accessibles. Ensuite, les logements de fonction pour off rir aux militaires et à leurs familles des conditions de vie agréables en toute sécurité. Ces derniers seront au nombre de 13, avec des typologies allant du T3 au T5. « On ne peut être bien professionnellement que si on l’est personnellement », estime le sous-préfet Arnaud Bourda. Cette qualité de vie dans des maisons neuves sera d’ailleurs un élément d’attractivité important. 5,7 M€ sont investis par Habitalys, qui en est à sa troisième caserne après celles de Tonneins et Laplume, pour le compte du Conseil départemental.
Des logements sociaux en plus
Les gendarmes ne seront pas les seuls à poser leurs valises sur ce terrain de Lamensique puisqu’un programme d’habitat social, toujours estampillé Habitalys, sortira de terre dans la même échelle de temps. 15 maisons individuelles (T3 et T4 de 66 à 82 m2), avec jardin et garage, permettront d’accueillir autant de familles. « On n’est pas n’importe où ici. Ce quartier porte une histoire du logement social, avec trois barres HLM typiques des années 60, construites rapidement mais qui ont marqué durablement. Il était question à l’époque de loger des familles ouvrières », évoque Thomas Bouyssonnie, le président d’Habitalys, qui était là en mars 2023, une masse en main, pour démolir ce qui restait de ces vieux ensembles. Leurs remplaçants, bien moins imposants, conserveront leur dimension populaire puisqu’ils appartiennent à la catégorie PLAI, pour les ménages en grande précarité. « Pour nous, Fumélois, c’est un moment important. Ce quartier était devenu un ghetto, victime d’une population en déclin et d’une mixité qui n’a pas fonctionné. Il entre aujourd’hui dans une vague de requalifi cation urbaine après l’avenue de l’usine et la zone du Passage. Notre objectif est de donner un nouveau souffl e à ces quartiers en recréant une dynamique et de l’activité », se réjouit le maire Jean-Louis Costes. Après la diffi cile période de désindustrialisation, la commune semble reprendre du poil de la bête avec une stabilité de sa population et même une légère augmentation.
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