
Située rue des Îles, à proximité du centre-ville et une centaine de mètres du skatepark, la nouvelle aire de camping-car d’Agen n’a pas tardé à faire réagir. Pensée comme une réponse aux demandes récurrentes de campingcaristes en quête d’un accès au centre-ville, cette aire, gérée par Camping-Car Park, attire une clientèle de passage depuis son ouverture partielle en octobre 2024. Avec plus de 1 500 nuitées enregistrées en quelques mois, la fréquentation confirme l’intérêt touristique du site. Pourtant, côté riverains, l’enthousiasme est loin d’être partagé.
Une localisation stratégique, mais discutée
Le choix du terrain, un ancien espace en friche, répondait à une logique d’urbanisme et d’attractivité. L’aire permet aux touristes motorisés de découvrir Agen sans encombrer les rues du cœur historique. Ses emplacements, longs et larges, permettent de manœuvrer sans difficulté. L’équipement comprend bornes d’accès, wifi, électricité, et point de vidange. « Le choix du terrain, un ancien espace en friche, répondait à une logique d’urbanisme et d’attractivité » analyse Jean Dionis du Séjour, Maire d’Agen
Des tensions qui s’installent

Mais si l’Agglomération vante un projet « intégré et végétalisé », plusieurs habitants du quartier dénoncent une montée des nuisances : bruit de moteurs tôt le matin, stationnements anarchiques en période de forte affluence, bruits tard le soir et dans la nuit et odeurs liées aux vidanges. « Certains camping-caristes font du bruit jusqu’à pas d’heure et les voisins s’en plaignent » détaille Mélinda Zorilla, chargée de mission à la mairie d’Agen. Certains évoquent un sentiment de dépossession d’un espace initialement peu fréquenté, désormais transformé en zone de passage intense.
« Dès le départ du projet, il y a eu beaucoup de réticence. Mais bon, on a essayé de les rassurer », poursuit-t-elle, pointant les difficultés d’acceptation. « Les véhicules ne tournent pas beaucoup, ça reste quand même une clientèle tranquille » conclut-elle, nuance qui montre que le problème réside davantage dans la cohabitation des usagers de l’aire et des riverains que dans la fréquentation elle-même.
En l’état, aucun projet de régulation n’est annoncé. Le site reste accessible 365 jours par an, sans restriction particulière sur la durée de séjour (hors durée moyenne constatée de 1,24 jour). L’Agglomération poursuit parallèlement une réflexion sur une deuxième aire au Passage d’Agen, dont l’étude a débuté en mai. Si cette initiative venait à voir le jour, elle pourrait partiellement désengorger celle d’Agen. Mais elle ne règlera pas les tensions urbaines qu’engendre déjà la cohabitation entre tourisme itinérant et vie résidentielle.
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