« Il est intolérable qu’un jeune ne puisse s’installer » : la CR 47 appelle l’État à sauver la ferme de Lucas

Après la surenchère d’un retraité sur la ferme familiale de Mauvezin-sur-Gupie, la Coordination rurale 47 et la Chambre d’agriculture interpellent le préfet et demandent une intervention immédiate.

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La ferme des grands-parents de Lucas Wafflart, à Mauvezin-sur-Gupie (Lot-et-Garonne), avait été vendue aux enchères le 19 juin dernier, après une liquidation judiciaire. Grâce à la SAFER et au soutien d’organisations agricoles, Lucas, 18 ans, pensait pouvoir sauver l’exploitation familiale et y poursuivre son rêve d’installation. Mais le 30 juin, un retraité marmandais a surenchéri in extremis, relançant toute la procédure et menaçant de nouveau l’expulsion des grands-parents. Face à ce rebondissement jugé « odieux », la Coordination rurale 47 et la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne ont publié un communiqué virulent adressé au préfet, pour demander une action urgente.

Une « transgression grave » des valeurs agricoles

Dans leur lettre ouverte, José Perez et Kairn Duc, dirigeants de la Coordination rurale 47, dénoncent un coup porté aux valeurs rurales. « Par cet acte isolé, le projet de Lucas est mis à mal. Pire encore, l’expulsion des grands-parents est remise à l’ordre du jour », alertent-ils. Pour eux, cette situation dépasse le cas particulier de Lucas et touche à un enjeu fondamental : la transmission des fermes et le renouvellement des générations. « Il est intolérable qu’un jeune qui souhaite s’installer ne puisse le faire pour des motifs purement financiers et de spéculation », affirment-ils. Les responsables syndicaux soulignent aussi l’impact humain, rappelant l’âge et la fragilité des grands-parents. « Les valeurs de transmission et de sauvegarde du patrimoine sont très ancrées dans le monde agricole, et c’est une transgression grave qui s’opère ici », écrivent-ils.

Un appel direct à l’État

Dans ce communiqué, la Coordination rurale 47 et la Chambre d’agriculture appellent explicitement le préfet à intervenir. « Nous demandons à ce que tous les leviers soient activés afin que la ferme de Lucas ne lui échappe pas », insistent-ils. À défaut, les syndicats promettent « une pression forte sur le terrain », laissant entendre d’éventuelles mobilisations comme ils en ont le secret. D’ici l’automne, une nouvelle vente aux enchères sera organisée. Lucas, déjà très éprouvé, voit son rêve suspendu. « C’est dégueulasse, je suis très mal et j’en ai ras le bol. Je veux juste récupérer la ferme et que tout ça s’arrête », confiait-il cette semaine.

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