Tourisme en Lot-et-Garonne : cinq ans après, les équilibres changent

En 2019, le Lot-et-Garonne accueillait près d’un million de séjours. En 2024, malgré les soubresauts de la crise Covid, les chiffres sont repartis à la hausse. Derrière cette dynamique, de nouvelles tendances émergent.

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D’un point de vue global, les indicateurs touristiques du Lot-et-Garonne semblent avoir, tant bien que mal, fini par résister aux assauts des crises (Covid, énergie, etc.). C’est ce que prouvent les données rassemblées par la Région à l’époque. En 2019 comme en 2024, le département a généré un peu plus de 6 millions de nuitées et près de 350 millions d’euros de retombées économiques directes. La durée moyenne des séjours reste inchangée à 6,3 jours et la dépense moyenne quotidienne par personne demeure stable à 57,60 €. Mais cette apparente constance masque des mutations profondes, tant dans la composition des clientèles que dans leur comportement. « Les chiffres révèlent une attractivité qui résiste, mais qui repose sur des équilibres plus mouvants qu’il y a cinq ans », peut-on lire en filigrane dans les documents.

Moins de fidélité, plus de courts séjours

En 2019, 82 % des visiteurs étaient déjà venus dans la région, et 30 % des séjours duraient plus de 8 nuits. En 2024, ces longs séjours tombent à 14 %, contre 53 % de courts séjours (1 à 3 nuits). La crise sanitaire a visiblement accéléré la fragmentation des temps de vacances et renforcé la tendance au « zapping touristique ».

S’ajoute à cela ce qu’on peut qualifier de « boom de l’hébergement marchand ». En 2019, l’hébergement non marchand représentait 52 % des séjours, dont 43 % chez des proches. Aujourd’hui, les lits marchands représentent 36 % de la capacité globale, mais leur dynamisme est notable. Les meublés touristiques, notamment via les plateformes (Airbnb, Booking…), enregistrent une hausse de 19,6 % des nuits réservées.
On notera aussi une baisse de la fréquentation étrangère ces cinq dernières années parmi l’ensemble des touristes en Lot-et-Garonne, passée de 18 % à 10 %. Le tourisme d’affaires, déjà faible en 2019 (7 %), reste également marginal actuellement.

Un art de vivre inchangé

Côté activités, peu de changements en cinq ans : la détente reste l’activité reine, suivie du vélo, des visites de villages… En 2019 déjà, le repos et la découverte patrimoniale figuraient en tête des motivations.
L’ouverture du Center Parcs en 2022 a tout de même modifié la carte touristique locale. Il concentre désormais près de la moitié des lits en résidences de tourisme dans le secteur des Coteaux et Landes de Gascogne.
Côté fréquentation, des locomotives comme Walygator et l’Aqualand à Roquefort tirent les chiffres vers le haut, soutenues par une multitude de sites familiaux de taille plus modeste. Il reste néanmoins intéressant d’observer que ces mastodontes locaux peinent désormais à retrouver, voire à dépasser, leurs chiffres pré-Covid, tandis que les plus petits sites d’activités, eux, connaissent une véritable croissance.

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