
Au beau milieu de l’été, alors que beaucoup lèvent le pied, Laurent Bruneau, candidat de la gauche pour les municipales de 2026 à Agen, et son équipe affichaient une énergie intacte. Réunis au restaurant La Cucina, symbole assumé d’un soutien au commerce local, « menacé » selon les propos récents du président de l’UMIH Adrien Pedrazzi, le collectif a livré les premiers enseignements de sa consultation citoyenne entamée début avril.
« On ne s’attendait pas à une telle mobilisation, même en juillet », confie le candidat. Une vingtaine de réunions, 15 000 questionnaires distribués dans les boîtes aux lettres, dix rencontres de terrain dans les quartiers… et au final, 342 réponses ont été analysées pour construire ce socle programmatique. Un chiffre modeste au regard du volume distribué, mais qui « reste dans la moyenne des retours constatés sur des démarches comparables, comme celle d’Agen 2032 », à savoir 1047 personnes dans ce cas précis.
Des priorités claires : santé, proximité, sécurité

Parmi les réponses les plus fréquemment exprimées par les habitants, plusieurs thématiques se détachent :
- Faciliter l’accès aux soins : près de 62 % des répondants pointent ce besoin.
- Être consulté sur les projets structurants : 56 % le souhaitent.
- Favoriser la pratique culturelle et sportive : 61,78 % y sont favorables.
- Renforcer la police de proximité : 36 % l’estiment nécessaire.
- Végétaliser la ville et créer des îlots de fraîcheur : 60 %.
- Gratuité des transports publics : soutenue aussi à hauteur de 60% des sondés.
Pour des attentes réalistes
Le questionnaire n’a pas révélé de surprise majeure, mais quelques décalages : ainsi, la question du ramassage des déchets verts est moins revenue qu’attendu, malgré les fortes mobilisations locales. D’autres sujets, comme la restauration scolaire, ont été plus fortement exprimés. « On sent une attente de qualité dans ce que mangent les enfants, mais aussi sur le prix et la régie municipale. Ce sera un sujet », assure Laurent Bruneau, prudent face aux contraintes juridiques actuelles de la Ville.
Sécurité : plus de prévention, moins de sanctions automatiques
Sur la question sécuritaire, le ton est posé mais critique envers la majorité sortante. « Agen n’a pas atteint le ratio classique d’un policier municipal pour 1 000 habitants. Il faut aussi questionner le lieu de la police, enclavée en centre-ville. Et surtout, repenser son rôle : une police de proximité, ce n’est pas celle qui verbalise à 23h05 un restaurateur pour une terrasse non repliée », illustre-t-il. Il plaide pour une police municipale formée à la médiation, présente dans les quartiers et tournée vers les habitants, « pas une police de la peur ».
Ces résultats nourrissent la conviction du collectif Bruneau que le futur de la ville doit s’écrire avec ses habitants. « Ce qui ressort, c’est une envie de co-construction, de transparence et de proximité », insiste le candidat. Laurent Bruneau et son collectif s’attachent désormais à structurer un programme articulé autour de cinq grands axes, dont les contours seront affinés d’ici l’automne. « Il s’agit d’abord de faire d’Agen une ville plus facile à vivre et solidaire, en repensant notamment les horaires d’ouverture de la piscine municipale, l’accessibilité des transports publics ou encore la qualité et le coût de la restauration scolaire. » Le candidat défend aussi l’idée d’une ville plus sûre et apaisée, misant sur une police de proximité renforcée, davantage tournée vers la prévention que la sanction. Le programme entend également verdir Agen, en développant des îlots de fraîcheur, les circuits courts ou encore en remettant à l’étude le ramassage des déchets verts. Autre ambition : « renforcer la participation citoyenne à travers des conseils citoyens thématiques permettant d’associer les habitants aux grands projets municipaux. » Enfin, Laurent Bruneau revendique une vision assumée d’une ville à taille humaine, soucieuse de tracer sa propre voie, car après tout, « il serait temps d’arrêter de se prendre pour Bordeaux », argue-t-il. En septembre, 10 nouveaux colistiers seront annoncés, ainsi que le nom définitif de la liste. L’objectif est de continuer à ouvrir les portes du programme aux habitants tout au long de l’automne, avec un programme dévoilé à la mi-octobre.
Quel prix pour la consultation ? //
Contrairement à la démarche Agen 2032, portée par la municipalité sortante, et qui avait coûté 138 000 euros (dont 93 000 au cabinet d’experts), cette consultation s’est voulue artisanale et participative : un budget d’environ 1 000 euros, comprenant majoritairement les coûts d’impression, pris en charge par les dons des membres du collectif. « C’est une vraie différence. Ici, ce sont les habitants qui ont construit les questions, pas un cabinet de conseil », a fait valoir Laurent Bruneau.
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