
En politique, on parlerait de parachutage. Mais le corps préfectoral est ainsi fait, l’État organise des rotations régulières de ses représentants sur le territoire. L’objectif : apporter un regard neuf et surtout impartial, en nommant des hauts fonctionnaires là où ils n’ont pas d’attache ni d’expérience professionnelle passée. C’est dans ce contexte que Dalila Zane vient remplacer Arnaud Bourda, en poste pendant 4 ans, dans l’arrondissement de Villeneuve-sur-Lot. La nouvelle sous-préfète affiche un curriculum vitae qui dénote par rapport à la norme qui a régné pendant des décennies. En effet, elle n’est pas un pur produit de l’administration publique. Originaire du Puy-de-Dôme, en Auvergne, Dalila Zane a débuté sa carrière en 1990 comme avocate au barreau de Clermont-Ferrand. Une activité libérale qui l’a ensuite amenée vers la magistrature, d’abord non professionnelle, lors de la création des juges de proximité, puis professionnelle. Son ascension l’a propulsée à la présidence du tribunal judiciaire de Moulins (Allier). Son ambition d’alors était de « diriger des tribunaux de plus en plus grands ». « La préfectorale n’était pas mon aspiration première », confie-t-elle. Elle intègre pourtant le Cycle des hautes études de service public (Chesp), animé par l’ENA. Ce cursus, tout juste ouvert aux magistrats en 2021, témoignait d’un souhait de la haute fonction publique de s’ouvrir à des profils plus hétéroclites. Dans ce cadre, Dalila Zane effectue un stage à la sous-préfecture du Havre et découvre un métier finalement plus passionnant qu’elle ne l’aurait imaginé. « Le monde judiciaire et celui de la préfectorale ne sont pas si éloignés. On entretient des relations partenariales. Et puis le droit est absolument partout. En tant que juriste, ce terrain n’est pas totalement inconnu, il n’y a pas de problème d’adaptation », glisse la sous-préfète. Après un premier poste à Briançon dans les Hautes-Alpes, elle pose donc ses valises dans la bastide.
Prendre le pouls sur le terrain
À peine installée mardi 2 septembre, Dalila Zane s’apprête à découvrir ce nouveau territoire. « La première image que je retiens, c’est que le pruneau, c’est Villeneuve-sur-Lot avant d’être Agen. J’ai aussi bien noté que les plus beaux villages du Lot-et-Garonne sont ici. Enfin, je me réjouis de voir qu’il y a de belles relations entre l’État local et les élus. Mais je sais aussi qu’il y a des attentes fortes, face à des départements qui ont beaucoup de poids dans une très grande région. J’ai déjà vécu ça dans l’Allier au cœur de l’Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Hautes-Alpes au sein de la région PACA. Les usagers et les habitants doivent avoir le sentiment qu’on les accompagne ». Dalila Zane affirme être

« une femme de terrain pragmatique qui aime voir et prendre le pouls au contact direct pour comprendre ». Elle annonce ainsi qu’elle ira dans les 92 communes qui composent l’arrondissement, même si la période de réserve qui va s’ouvrir avec les élections municipales risque de retarder un peu cette tournée. Villeneuve et Fumel constituent les deux priorités. Le cas de la noisette sera aussi rapidement abordé. Sans oublier la sécurité, « le corps préfectoral est toujours très attendu sur la question », avec l’entrée en service d’un GSP dans la ville-centre. Dalila Zane n’oublie pas non plus son rôle de soutien à l’économie locale, portée par des acteurs privés, des associations et les collectivités. « À mon échelle, quand j’étais avocate libérale, j’étais à la tête d’une entreprise avec toutes les obligations légales. Mon parcours pourra être d’une aide précieuse », note la sous-préfète qui dispose de vrais outils d’accompagnement avec les dispositifs DETER, Fonds Vert, etc. Les difficultés du commerce de centre-ville (quartier prioritaire de la Ville) et de Gifi, le taux de chômage et les freins à l’emploi feront l’objet d’une grande vigilance.





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