
Depuis plusieurs mois, la mairie d’Agen prépare le terrain. Le 2 novembre marquera la fin de la collecte en porte-à-porte dans six quartiers du centre-ville, remplacée par des dizaines de points d’apport volontaire (PAV). Un changement d’habitudes majeur, mais que les élus assument pleinement. « Toucher à la poubelle des gens, c’est toucher à leur quotidien. Tout le monde en a une, quel que soit son âge ou sa situation », rappelle Thomas Zamboni, adjoint chargé de la vie des quartiers. La proximité a guidé le déploiement : « On a travaillé avec les conseils de quartier, les commerçants, les services de propreté. Les habitants nous ont dit : “il en faut un ici, pas là.” » Résultat : aucune habitation à plus de 150 mètres d’un PAV, un critère que le maire, Jean Dionis du Séjour, voulait “non négociable”. « C’est ce qui a rassuré les habitants : ils voient que c’est concret, que ce n’est pas à 400 mètres de chez eux », ajoute-t-il.
Une ville “moderne et propre” comme horizon
Si la municipalité a tenu bon malgré quelques réticences, c’est qu’elle en est convaincue : la réforme était inévitable. « Pour une ville de 2025, c’était indispensable. Notre système de collecte avait fait le job, mais il a vieilli », tranche l’adjoint. Les PAV ne sont pas seulement une question de tri, mais de cadre de vie : « 70 % des Agenais qui trouvent leur ville sale nous disent que c’est à cause des sacs poubelles dans la rue. Si on règle ça, on règle une grande partie du problème. Nous voulons une ville plus agréable, où l’on peut circuler sans croiser des bacs encombrants. »
La “brigade des PAV”

La réussite du système, pour les élus, repose sur un mot : tenir. « Tenir les PAV, c’est la clé. Nous avons créé une brigade dédiée », explique Thomas Zamboni. Quatre agents municipaux sillonnent chaque jour les points : ils ramassent, nettoient, désinfectent. « C’est un service unique, que peu de villes proposent. » Une centaine de caméras surveillent déjà les sites les plus exposés, comme la place Jasmin. « On veut montrer que ce n’est pas juste une réforme technique, mais une attention quotidienne à la propreté », souligne encore l’adjoint. Pas question de brusquer les Agenais : « Certaines villes ont mis des PAV avec badge dès le départ : ça ne marche pas. Il faut d’abord que les gens s’habituent. »
Pour les élus, la « Révolution des poubelles » est bien plus qu’un ajustement technique : « On parle souvent de projets qui divisent. Celui-là, on est convaincu qu’il apportera du positif. » Et si quelques points connaissent encore des dépôts sauvages ? « Ce ne sont pas deux ou trois PAV sales un week-end qui feront oublier le résultat global. Ce que nous voulons, c’est qu’un Agenais puisse être fier de sa ville, de sa propreté. Et ça, ça commence au pied de sa poubelle. »





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