Atemax : les éleveurs de la CR47 ont bloqué les camions pour alerter sur la dermatose nodulaire

Hier soir, plusieurs dizaines d’agriculteurs du Lot-et-Garonne ont mené une action symbolique devant l’usine d’équarrissage du Passage-d’Agen. Ils dénoncent la politique gouvernementale face à la dermatose nodulaire contagieuse.

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Hier soir, la colère grondait au Passage-d’Agen. Excédés par ce qu’ils jugent être « une gestion incohérente » de la dermatose nodulaire contagieuse, des agriculteurs de la Coordination rurale 47 se sont donné rendez-vous devant l’usine d’équarrissage Atemax. « On interdit aux éleveurs de déplacer leurs bêtes, mais on laisse circuler des camions remplis de carcasses venues de zones contaminées. C’est à n’y rien comprendre », dénonçait Karine Duc, coprésidente du syndicat. Vers 19 heures, les agriculteurs ont ainsi pris position à l’entrée du site pour intercepter les poids lourds qui venaient livrer des bovins abattus. Leurs contrôles ont duré plus d’une heure : chaque chauffeur devait présenter les documents de traçabilité avant de pouvoir décharger. L’opération s’est déroulée dans le calme, mais la tension était palpable. Pour les manifestants, ces transports favorisent la propagation de la maladie. « La DNC se transmet par une mouche, rappelle Karine Duc. Et cette mouche ne voyage pas seule. Si le virus se déplace d’un bout à l’autre du pays, ce n’est pas un hasard : c’est que les convois participent à le disséminer. » En contrôlant les camions, les membres de la CR47 ont voulu tirer la sonnette d’alarme. Selon eux, le protocole actuel met les éleveurs en accusation sans enrayer la maladie.

« Nos bêtes abattues, leurs carcasses transportées »

Sur les réseaux sociaux, la CR47 a également fustigé ce qu’elle décrit comme une politique « hypocrite ». Le syndicat estime que les éleveurs sont stigmatisés lorsqu’ils refusent les abattages, alors même que les carcasses de bovins tués dans les départements touchés, comme les Pyrénées-Orientales ou l’Ariège, sont envoyées jusqu’en Lot-et-Garonne pour être incinérées. « Nos vaches sont abattues par précaution, mais leurs carcasses traversent le pays. Et qui dit cadavre dit mouche ! On s’étonnera ensuite de la propagation. »

La Coordination rurale demande une révision en profondeur du protocole : fin des abattages systématiques, déclassement de la DNC et vaccination gratuite du cheptel français. « Ciblons les bêtes malades, vaccinons massivement et préservons nos élevages », plaide Karine Duc, qui estime que « la maladie continue de se propager malgré les belles paroles de notre ministre ». En attendant une réponse de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, les responsables du syndicat préviennent qu’ils resteront mobilisés.

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