L’exceptionnel don reçu par la mairie d’Agen

Grâce à un exceptionnel leg, la ville d'Agen va mettre la main sur l'hôtel Escouloubre, situé rue Montesquieu. Reste à savoir ce qui y sera proposé. Ce ne sera pas un centre culturel, Jean Dionis estimant que c'est un concept qui n'a plus lieu d'être. Celui de la rue Ledru Rollin fermera ses portes fin 2022.

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L’hôtel Escouloubre, situé rue Montesquieu et classé depuis 1951, sera bientôt la propriété de la ville d’Agen grâce au leg fait par Henriette Couderc, dont la famille a fait fortune dans la porcelaine à Limoges

Lors de la dernière séance ordinaire du conseil municipal pour cette année 2021, Jean Dionis avait presque du mal à mettre des mots sur l’exceptionnel lors d’une étonnante délibération. « En trente ans de vie municipale, je pense n’avoir jamais présenté de rapport comme celui-là », disait-il en préambule. L’objet de cette effervescence : le don qu’a reçu la mairie d’Agen, celui d’Escouloubre, un magnifique hôtel particulier classé depuis 1951 et situé rue Montesquieu, « l’un des plus beaux du siècle d’or d’Agen », selon le premier édile. Ce cadeau de Noël avant l’heure est permis grâce au leg fait par Henriette Couderc, issue d’une famille d’industriels qui a fait fortune dans la porcelaine à Limoges, et qui a passé une partie de sa vie à Agen. « C’était une dame d’une discrétion complète sur le sujet, confesse Jean Dionis. Même si elle était extrêmement agréable avec nous, elle n’avait rien laisser paraître sur ses ambitions. » Et pourtant, la totalité du don n’a rien d’anodin : un parc arboré de près de 1500 m2, un hôtel du XVIIIe siècle et tout un ensemble d’annexes. « Nous n’avons pas fait évaluer le lot mais nous ne devrions pas être loin du million d’euros », selon le maire.

Quel projet au sein de cet hôtel ?

Alors forcément, un tel bien immobilier est l’objet de convoitises et la Mairie se retrouve au cœur d’un litige avec le fils de madame Couderc. « Il est mécontent mais pas forcément malheureux car son patrimoine est substantiel. Il y a un certain nombre de blocages et nous avons échoué dans nos tentatives d’échanges à l’amiable », révélait alors Jean Dionis. Tout l’enjeu de la délibération était donc que la ville d’Agen accepte de manière formelle le leg pour ensuite aller au bout des procédures, ce que le conseil a fait à l’unanimité. Restent désormais des questions en suspens qui devront vite se poser. Quels seront les coûts supplémentaires : charges foncières, fiscales et de maintenance ? Quel projet public dans cet ensemble ? La majorité semble avoir déjà évoqué le sujet en interne sans que cela ne soit détaillé alors que madame Couderc n’avait fixé aucune clause dans son testament sur l’avenir de l’hôtel. Ne reste plus, désormais, qu’à mettre la main sur cet ensemble ainsi que sur un certain nombre de mobiliers et de tableaux, également inscrits dans le testament, et que la mairie espère retrouver en bon état et dans leur intégralité.

Clap de fin pour le centre culturel

Le sujet n’était pas à l’ordre du jour mais au détour d’une discussion sur les tarifs municipaux, Marjorie Delcros, membre de l’opposition, a voulu mettre en exergue la fermeture programmée du centre culturel, situé rue Ledru Rollin. « Nous constatons que les tarifs augmentent alors que de moins en moins de salles sont disponibles et que le centre fermera d’ici fin 2022, regrette l’élue. Les associations se voient proposer des salles au cas par cas, sans solution pérenne. » Son comparse Pierre Dupont pointait, lui, que « la fermeture du centre culturel n’apparaissait ni dans le programme du candidat Dionis, ni à l’ordre du jour d’aucune séance municipale ». Un regret qui, il l’espère, sera comblé grâce à l’hôtel Escouloubre. Des désirs que Jean Dionis a balayé d’un revers de la main. « Je pense que nous avons là un point de vue totalement différent, disait-il en préambule. On ne croit plus au concept de centre culturel, ce qui ne veut pas dire que nous ne croyons pas en la culture. Le fait de mettre dans un même lieu des salles de projection, d’exposition, d’enseignement et de réunion, ce n’est pas opportun. C’est un concept qui, pour nous, est daté et nous n’en voyons pas l’utilité profonde. On veut malgré tout, un milieu culturel qui vit et nous allons avoir une approche différenciée avec les associations. Nous relogerons de manière permanente cinq à six grandes associations et proposerons des solutions aux plus petites. » Une issue qui risque de revenir sur la table lors des prochaines séances de 2022.

Exonération de taxe foncière pour les nouveaux propriétaires

La ville d’Agen poursuit sa politique d’attractivité, en centre-ville notamment, et a confirmé l’exonération de taxe foncière à 100% pour deux années. Elle concerne les nouveaux propriétaires sur de nouvelles constructions, des reconstructions ou une addition de construction, à usage d’habitation uniquement. « C’est un levier fiscal qui a pour objectif de donner envie aux propriétaires de s’installer à Agen », précisait Mohamed Fellah, adjoint au maire en charge, notamment, des finances.

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