Avec PFT Aéro, l’école de pilotage d’Agen reprend son envol

Après six longs mois d’attente pour les jeunes en formation à l’école de pilotage agenaise, place aux retrouvailles. Ils ont tous repris le chemin de leur formation suite au rachat du site par l’entreprise Paris Flight Training. Exit Airways College, place à PFT Aéro.

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Arnaud Chaibi, président de Paris Flight Training, et donc nouveau directeur de l’école de pilotage PFT Aéro, a remercié les équipes pour leur travail ainsi que les élèves pour la confiance accordée aux repreneurs.

Lundi 8 novembre était une date très attendue pour l’ensemble des jeunes pilotes en herbe, en formation au Passage d’Agen. A l’arrivée sur le site, une toute nouvelle identité a pris place, visible par des drapeaux flottants installés dès le parking. Bienvenue chez PFT Aéro. Exit Airways College, plus aucune trace de l’ancienne identité n’est visible. Après le crash de l’école, suite à son placement en liquidation judiciaire pour la découverte de plusieurs millions d’euros de dettes, l’heure est à la reconstruction. Et force est de constater que les équipes ont déjà beaucoup œuvré pour assurer une rentrée dans les meilleures conditions possibles. Les stagiaires ont pu faire leur retour attendu, et de nouveau porter la tenue de rigueur. Les chemises blanches et pantalons noirs, laissés six mois au placard, étaient de sortie pour cette journée spéciale… Les sourires étaient présents sur tous les visages. Peu avant 9 heures, les stagiaires sont arrivés au compte-gouttes, accueillis par l’équipe pédagogique et les instructeurs. Au total, ils sont une soixantaine. Parmi eux, une quinzaine font enfin leurs débuts, après une première rentrée forcée d’être repoussée. Les retrouvailles étaient de mise, en témoigne la pluie d’accolades. Après les discussions informelles, passage obligé en raison d’un certain temps sans se voir pour certains, c’est un moment un peu plus protocolaire qui s’est déroulé, avec la remise officielle d’une cravate bleue marine à chacun. Ils se sont empressés de l’enfiler, s’aidant les uns les autres, preuve de la convivialité qui règne dans ce groupe soudé. Puis, tous se sont rassemblés autour d’un petit déjeuner de bienvenue. Pour en arriver là, un gros travail a eu lieu en coulisses ces derniers mois. En juillet dernier, l’entreprise Paris Flight Training était désignée par le tribunal de Commerce d’Agen pour reprendre le site passageois, parmi les quatre candidatures présentées. Sans plus attendre, le président Arnaud Chaibi et ses équipes se sont mis en ordre de marche pour repartir du bon pied, et faire revenir le plus rapidement possible les élèves pour qu’ils puissent reprendre leur formation sans trop tarder. Certains ont passé six mois sans voler suite à l’interruption brutale des cours, d’autres ont déboursé 100 000 euros sans même avoir débuté le cursus… « On s’est attelé pendant quatre mois à tout remettre en place. Il a fallu composer avec quelques mauvaises surprises que ce soit au niveau administratif, des bâtiments et même de la formation. Finalement, nous avons redéposé notre agrément, obtenu il y a une semaine par l’Aviation civile française, que nous remercions par ailleurs pour leur réactivité au vu de l’urgence. Nous avons toujours cherché à avoir une qualité maximale sur nos formations, une exigence qui a permis au programme d’être adopté rapidement. C’est aussi grâce à la très bonne équipe pédagogique en place, volontaire à toute épreuve, que l’on redémarre l’année sur de bonnes bases. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour tout le monde aujourd’hui », se réjouit Arnaud Chaibi. Une mise aux normes du bâti aura donc été nécessaire, tandis que quelques travaux restent encore à finaliser.

Les stagiaires de retour sur le site de leur école, étaient attentifs au discours de leur nouveau directeur en cette rentrée.

Une charte environnementale et anti-bruit

Une chose est sûre, il est bon de voir ce site reprendre vie. Mais surtout de savoir que tous les stagiaires pourront finir leur formation sereinement, sans débourser un centime de plus, ce que beaucoup redoutaient jusqu’alors. « On est content d’être là, après cette période compliquée », souffle un élève de deuxième année. La rentrée est aussi l’occasion, pour certains, de se remémorer des instants difficiles, suite à l’annonce brutale du placement en liquidation judiciaire d’Airways College. Tous regrettent le manque de communication et les mensonges de l’administration quant à la situation de l’école. « Le bureau a changé deux ou trois fois en deux ans, ce qui nous a forcément mis la puce à l’oreille. On se doutait que quelque chose n’allait pas. Des rumeurs ont commencé à circuler, mais à chaque fois, ils se voulaient rassurants. Nous en avons plus appris par la presse ! Puis tout s’est accéléré. Le dernier jour, alors que certains venaient tout juste de rentrer de vol, on nous a réunis pour nous annoncer la faillite. Le directeur a été logiquement très mal accueilli par les élèves, puis il est parti sans qu’on ne le voie. Nous sommes tous restés solidaires dans cette épreuve, et c’est un gros soulagement d’être de retour », raconte un jeune polynésien arrivé à Agen il y a trois ans pour réaliser son rêve de devenir pilote. Désormais, tous veulent aller de l’avant. « L’avantage, c’est que l’école sera très surveillée à partir de maintenant ! », peut-on entendre. Arrivés sur le territoire lot-et-garonnais, les dirigeants de Paris Flight Training ont tout de suite rencontré les acteurs locaux pour s’assurer de bonnes relations avec tout le monde et essayer d’effacer, petit à petit, le lourd passif de l’établissement. « Nous avons eu des interventions avec l’Agglomération, la préfecture, mais aussi réalisé un gros travail avec les contrôleurs aériens pour tenter de réduire les nuisances sonores dont se plaignent les riverains. Pour cela, nous avons signé il y a quelques jours une convention bilatérale avec l’Agglomération portant sur une charte anti-bruit et environnementale. Nous avons la volonté d’agir en bonne intelligence avec le voisinage, de façon à développer notre activité tout en le respectant. Pour cela, nous avons déjà adapté nos heures de vol, avec un arrêt sur la plage du midi et le soir à partir de 18h », explique le patron. La flotte est aussi amenée à évoluer pour continuer les efforts en ce sens. Désormais, l’objectif pour PFT Aéro est de pérenniser, tout en relançant la machine pour attirer de nouveaux candidats. « Il y aura aussi des évolutions au niveau formation et mécanique, mais il faut grandir de manière raisonnée. » La rentrée dans les deux autres sites conservés (sur les six anciennement estampillés Airways College), Nîmes et Melun, auront lieu en décembre.

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