Quidam l’Hebdo : En octobre dernier, vous avez pris avec votre équipe la présidence de la CMA 47. Tout au long de votre campagne et depuis votre prise de fonction, vous n’avez cessé de répéter l’importance de former la jeunesse.
Jean-François Blanchet : A l’heure actuelle, on sait que 30 à 40% des entreprises artisanales sont menées par des dirigeants qui ont plus de 55 ans. Cela annonce un fort renouvellement, d’où la nécessité d’assurer la transmission des savoir et des savoir-faire. C’est un processus qui commence avec le CFA ben sûr (ndlr, centre de formation des apprentis) mais qui se poursuit également après, grâce aux nombreux outils déployés par les équipes de la chambre pour accompagner les artisans, les aider à rester à la page, à suivre les évolutions.
Q. H. : Quelle place tient la partie formation au sein de la Chambre des métiers ?
J.-F. B. : C’est bien simple : notre structure emploie 110 personnes. 65 d’entre elles sont rattachées au CFA La Palme, dont 45 enseignants. C’est considérable et cela montre notre engagement dans la formation. Nous avons aussi de très belles structures d’accueil avec un foyer des jeunes travailleurs sur Agen, suivi par des accompagnateurs. On y est très bien logé, à moindre frais, avec un bon équilibre dans les repas. Grâce au dispositif « Apprentoit », en partenariat avec le bailleur social Domofrance, nous avons aussi plus de 40 logements répartis sur 16 sites dans tout le département afin que les jeunes puissent rester à proximité de leur entreprise. Sans oublier les considérables travaux pour rénover notre beau CFA qui est le plus ancien de France…
Tout ceci se révèle d’autant plus nécessaire que l’on assiste à une forte augmentation des effectifs. En cinq ans seulement, on est passés de 700 apprenants à plus de 900. Cela inclut les apprentis mais aussi les adultes en reconversion, de plus en plus nombreux.
Q. H. : Ce doit être une belle satisfaction pour vous…
J.-F. B. : C’est surtout la confirmation que l’artisanat est une voie d’excellence ET une voie d’avenir. Avec 100 000 jeunes qui sortent des CFA chaque année, nous sommes les premiers formateurs de France. L’apprentissage, c’est une formation récompensée, il y a un salaire à la fin du mois qui est non négligeable. On apprend la vraie vie ! L’employabilité est à plus de 80% à la sortie et la moitié de nos jeunes finissent par monter leur affaire. Ils peuvent aussi bosser n’importe où en France et dans le monde. C’est du travail concret et on sait à quel point notre jeunesse est désormais en quête de sens. Les artisans sont le poumon de nos territoires. Le boulanger chez qui on vient se faire plaisir le week-end, le plombier qui vient déboucher nos toilettes en urgences… On oublie souvent à quel point ces gens sont importants dans notre vie quotidienne.
Q. H. : Cette phase de progression de- vrait donc se poursuivre ?
J.-F. B. : Je le pense, oui. Déjà parce que le bateau de l’artisanat a, jusque-là, su encaisser les vagues Covid avec beaucoup d’adaptabilité. Il y a, par ailleurs, un vrai besoin de talents sur le territoire. Les entreprises recrutent et il y a beaucoup d’opportunités à saisir. Nous invitons donc celles et ceux que ça intéresse à nous rejoindre. On peut rentrer en apprentissage tout au long de l’année. Il y a toujours quelqu’un chez nous pour accueillir les jeunes, leurs familles et les employeurs !
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