La lutte contre les violences conjugales unit les professionnels

Un colloque dédié à la lutte contre les violences conjugales, destiné aux professionnels, s’est tenu à Boé en présence d’acteurs locaux. La belle affluence démontre une véritable prise de conscience.

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« Que sait-on des violences conjugales ? » La question a été posée à divers acteurs locaux de cette lutte le 25 novembre dernier… une date singulière correspondant à la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. C’est à l’espace François Mitterand que se sont réunies 300 personnes, pour un colloque destiné uniquement au professionnel. Avocats, médecins, travailleurs sociaux ou encore policiers et gendarmes ont répondu présent pour ce grand échange à propos d’un fléau en recrudescence. Avec notamment la présence d’Eric Bramat, président du tribunal judiciaire d’Agen et du conseil départemental de l’accès au droit (CDAD), Manuella Garnier, procureur de la République et vice-présidente du CDAD, mais aussi le préfet Jean-Noël Chavanne, cette journée a permis à chacun de partager son point de vue et d’en apprendre davantage sur les pratiques courantes concernant la prise en charge. Une journée qui a servi de formation pour beaucoup. « Tout au long de l’évènement, nous allons pouvoir échanger sur la cadre juridique lié aux violences conjugales », expliquait Eric Bramat en introduction. L’idée de ce colloque est venue à l’été 2020, tandis que le sujet était déjà bien présent dans les esprits. Et cette année, il faut dire que le phénomène s’est accéléré… Le préfet Jean-Noël Chavanne n’a pas manqué de mettre sur le devant de la table un chiffre qui a de quoi marquer les esprits :

« Nous recensons 887 victimes de violences intra-familiales depuis début janvier. Parmi celles-ci, 73% relèvent spécifiquement du milieu conjugal. » D’où l’importance d’accentuer le travail de terrain, et ce dès la phase de détection, pour assurer un suivi du délinquant, des victimes, mais aussi des familles. La maire de Boé, Pascale Luguet, avocate de métier, était très sensible à l’organisation de cette journée sur sa commune. « C’est un sujet brûlant. J’y suis confrontée à travers mes deux casquettes. Trois aspects sont importants à traiter : celui de la victime, de l’auteur des faits, et des enfants, victimes collatérales qu’il est primordial de sécuriser. »

Des dispositifs de lutte en évolution

« Tous les maillons sont essentiels pour obtenir des résultats significatifs, que ce soit les services judiciaires, préfectoraux et communaux, a soulevé la procureur de la République, Manuella Garnier. C’est aussi l’occasion pour le parquet de présenter sa politique pénale, les outils juridiques qui ont évolué ces dernières années, tels que l’éviction du conjoint, l’ordonnance de protection, les téléphones grave danger ou le bracelet anti-rapprochement, et donc de (re) découvrir, pour toutes les forces en présence, les possibilités à leur disposition pour protéger les victimes, assurer une réponse pénale rapide et éviter la récidive. » Du côté du Département, on se met aussi en ordre de marche pour apporter sa pierre à l’édifice.

« Dès son élection, la présidente Sophie Borderie a créé une commission portant sur l’égalité homme-femme et la lutte contre la discrimination. Parmi les actions mises en place, il y a un partenariat avec le bailleur Habitalys qui permet de proposer des logements d’urgence aux victimes. A ce titre, le Conseil départemental a levé une subvention de 10 000 euros pour couvrir les loyers et charges », détaille Marylène Paillarès, élue au Département et vice-présidente en charge de l’égalité homme-femme et de la lutte contre la discrimination. Un dis- positif similaire est aussi porté par la mairie d’Agen, avec le CCAS et Agen Habitat, concernant la mise à disposition d’un appartement relais pour les victimes. Autre nouveauté majeure, la mise en place de trois intervenants sociaux sur le Lot-et- Garonne, pour assurer une relation simplifiée entre victime et gendarmerie. « Il faut également sensibiliser dès le plus jeune âge, et pour cela, quelque chose se construit avec les écoles primaires et le collège », ajoute-t-elle. Et si on parlait ici spécifiquement des violences faites aux femmes, il a été rap- pelé que 11% des hommes sont concernés, et ce dans tous les milieux sociaux. Bien que le sujet soit peu réjouissant, les acteurs étaient ravis du succès de cette journée, marquant une véritable prise de conscience, même s’il reste encore beaucoup à faire.

Rappel //

Numéros d’urgence 17, 112 ou 15

Réseau d’entraide 47 contre les violences conjugales : 07 85 38 05 07

Pour une recherche d’hébergement : 115 Numéro national : 3919

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