Michel Malet (à gauche), directeur territoire Garonne à la Saur, et Pierre Delouvrié, maire de Saint-Hilaire-de-Lusignan et vice-président de l’Agglo en charge de l’eau/assainissement, devant l’endroit déterminé pour accueillir la fameuse hydrolienne.
Implanter une hydrolienne en pleine Garonne ? L’idée a fait son bout de chemin dans les couloirs de l’Agglo d’Agen. Elle a été soufflée par son délégataire en charge de distribuer l’eau potable sur le territoire, la Saur (à travers Eau de Garonne), dont le siège sera d’ailleurs prochainement implanté sur le Technopole Agen Garonne. « Nous avons eu la confirmation de la faisabilité juste avant la tenue de la Cop 47, suite à une étude qui a débuté il y a plus d’un an », se réjouit Pierre Delouvrié, élu en charge de l’eau et de l’assainissement mais aussi maire de Saint-Hilaire-de-Lusignan. C’est avec ces deux casquettes qu’il suit le projet, puisque l’hydrolienne sera installée sur sa commune… Cette installation dernière génération permet de produire de l’électricité à partir de l’eau et de ses courants. Si elle n’est pas encore monnaie courante dans l’Hexagone et même au-delà de nos frontières, elle commence à faire son bout de chemin dans les esprits. Quatre hydroliennes ont été installées en décembre 2019 à Lyon, tandis qu’un site test a été mise en place à Bordeaux par l’entreprise Energie de la lune, spécialisée dans les énergies marines renouvelables. « Je l’ai visité deux ans en arrière. A l’époque, ça ne se faisait pas encore en rivière, le projet est donc précurseur ! Il faut que ça démarre quelque part pour créer un effet boule de neige », appuie l’élu. Et c’est tout à fait le but recherché ici. Cette initiative doit en inspirer d’autres… La Garonne a été inspectée de fond en comble au niveau de Saint-Hilaire et en amont, pour déterminer le point le plus propice à une telle installation. Un bureau d’études spécialisé a réalisé des prises de mesures à différentes périodes de l’année, analysant scrupuleusement la vitesse du courant et la profondeur notamment.
Une volonté pédagogique
« Suite à cela, un périmètre a été défini sur la commune, le long d’un sentier en bord du fleuve. Toutes les conditions sont réunies à cet endroit pour assurer une production d’énergie verte », assure Michel Malet, directeur territoire Garonne à la Saur. « On se rapproche de choses déjà existantes à l’époque, je pense aux moulins à eau qui flottaient sur la Garonne plusieurs siècles en arrière. L’hydrolienne en est une réappropriation plus moderne ». Désormais, deux possibilités s’offrent à eux : implanter une hydrolienne flottante, ou immergée. Cette dernière hypothèse est privilégiée par les porteurs de projet, visiblement plus adaptée à l’environnement et plus simple d’accès. « Au départ, l’idée était de relier l’installation à la future usine de potabilisation qui va voir le jour sur la rive juste en face, à Sérignac-sur-Garonne. Finalement, au lieu de traverser le fleuve, ce qui nécessiterait un très long câblage, nous allons travailler avec EDF pour leur revendre cette énergie verte. » Ce projet d’ampleur a avant tout une portée pédagogique, pour montrer ce qu’il est possible de produire avec cette ressource précieuse. « On imagine, peut-être, créer une installation sur place alimentée directement par l’hydrolienne pour que ça puisse parler davantage. Le but final sera de se retrouver à l’équilibre dans cette mise en place, le profit n’est pas la priorité numéro un. On espère que tout sera finalisé au premier semestre 2023 », souligne Pierre Delouvrié.
Un long procédé de reconnaissance
Pour assurer la faisabilité du projet d’hydrolienne en Garonne, une phase de reconnaissance a débuté en septembre 2020. En canoë, les professionnels du bureau d’études ont navigué sur le fleuve dans un périmètre pré-déterminé, aidés d’une perche graduée et d’une sonde de pression capable d’effectuer des mesures toutes les 30 minutes. Ces outils ont permis de constater l’évolution de la profondeur et les vitesses moyennes, données essentielles pour assurer le bon fonctionnement d’une telle installation et donc une production d’énergie suffisante.
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