Délinquance, sécurité routière, emploi… Le point des services de l’état sur l’année 2021

Lors d'un point de début d'année commun, les services de l'État, réunis autour du préfet de Lot-et-Garonne ont fait le point sur l'année 2021 désormais écoulée à travers plusieurs thématiques.

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Faute, pour beaucoup, d’avoir pu tenir des traditionnelles cérémonies de voeux, permettant de faire le bilan sur l’année écoulée et les travaux à venir, c’est à travers un rendez-vous commun que Jean-Noël Chavanne, préfet de Lot-et-Garonne, a réuni les principaux services d’Etat pour faire le point sur les actualités de chacun. Ce-dernier a souhaité, à partir de la communication traditionnelle conjointe avec la procureure de la République, Manuella Garnier, et les forces de sécurité intérieure, donner les résultats de l’ensemble des services ainsi qu’un panorama des dossiers en avenir. Au cours de l’année 2021, de nouveau marquée par une crise sanitaire impactante à tout niveau, « l’Etat s’est adapté pour être résilient, toujours plus au service de nos concitoyens, des collectivités et des territoires », selon le préfet. Pour débuter ce tour de table, petit point sur les chiffres liés à l’emploi dans le département, avec une évolution qui pousse à l’optimisme, même si moins positive que la tendance régionale et nationale. Sur le dernier trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi était en baisse de 4,5% (-720 personnes) par rapport au trimestre précédent. Sur l’année, on constate 8,7% de chômeurs en moins. A noter, les dispositifs déployés par Pôle emploi ont permis une évolution à la baisse pour les plus de 50 ans, les bénéficiaires du RSA et les demandeurs d’emploi de longue durée. « Pour les jeunes, ces résultats sont à mettre en lien avec le dispositif un jeune, une solution, lancé en juillet 2020. Depuis son lancement, 10 000 jeunes lot-et-garonnais âgés de 16 à 30 ans ont trouvé un emploi », assure Frédérique Henrion, directrice de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP). Concernant l’activité partielle, qui a explosé depuis le premier confinement, près de 72 millions d’euros ont été versés au titre de demandes d’indemnisation entre mars et décembre 2020. Pour l’année suivante, marquée par une reprise progressive de l’économie, 19 millions d’euros ont été mobilisés.

Inquiétude autour des violences intrafamiliales

En étroite collaboration avec les services de police et de la gendarmerie, Manuella Garnier, procureure de la République d’Agen, tient à souligner « les bons résultats obtenus concernant la délinquance, avec un excellent taux d’élucidation (le Lot-et-Garonne figure au-dessus des moyennes nationales, ndlr). Je tiens à souligner l’engagement des services ». Cela est notamment à mettre sur le compte de l’augmentation des gardes à vue, importantes pour le parquet afin de pouvoir déferrer rapidement une personne en cause. En zone gendarmerie, le colonel Emmanuel Houzé constate une année « satisfaisante à plusieurs égards, mais à prendre avec humilité. La forte activité de nos équipes a permis de constater une diminution des cambriolages sur le département. Avec une année référence établie en 2019 (l’année 2020 étant bouleversée en raison des différents confinements, ndlr), on constate une baisse de 30% sur ces faits ». Au total, avec le secteur police, un peu plus de 6000 faits d’atteintes aux biens ont été constatés soit -23%. Cependant, le bilan n’est pas le même pour les atteintes volontaires à l’intégrité des personnes (+18,3% par rapport à 2019). Les chiffres sont même inquiétants, notamment sur les violences sexuelles, qui enregistrent une hausse de 46% pour près de 2 000 faits constatés. « Il faut regarder cette hausse avec le prisme de la date de déroulé des faits. Beaucoup de plaintes déposées cette année concernent des faits antérieurs, parfois de cinq ans. Il n’y a pas forcément une augmentation de faits commis en 2021, mais la parole se libère du côté des victimes, nous permettant d’élucider davantage d’affaires », constate le colonel Houzé. Autre point majeur, la flambée du nombre de victimes de violences intrafamiliales signalées auprès des forces de sécurité, soit près de 1 500 contre 1 080 en 2020, soit une progression de 37%. Sur ce sujet, l’ensemble des services continuent d’agir conjointement pour apporter une réponse pénale forte et tenter d’endiguer le phénomène… Par ailleurs, les dispositifs mis en place évoluent régulièrement pour protéger les victimes. 17 téléphones « grave danger » ont été attribués, tandis que l’on recense 36 ordonnances de protection et 2 bracelets anti-rapprochement mis en place l’an dernier. De plus, une maison de protection des familles a ouvert dernièrement au sein de la gendarmerie d’Agen, tandis que trois intervenantes sociales ont été intégrées. « Nous appliquons une tolérance zéro, en espérant qu’elle porte ses fruits », affirme le commandant Bruno Fradet, adjoint à la direction départementale de la sécurité publique. Enfin, la sécurité routière continue de mobiliser quotidiennement les équipes, avec des infractions menant un peu trop souvent à des dénouements tragiques. Principales causes, la vitesse évidemment, l’alcool et les stupéfiants ajoutés aux refus de priorité. Si lors du premier semestre 2021, marqué parun confinement et une période de couvre-feu, 5 personnes sont décédées sur les routes, 19 autres ont perdu la vie au cours des cinq derniers mois de l’année… « Nous sommes un peu trop souvent confrontés à des refus d’obtempérer, qui peuvent conduire à des drames. De plus, les conduites sans permis sont en recrudescence. »

France Relance : 315 projets accompagnés en 2021

Nous en avons entendu parler à de nombreuses reprises, à travers divers accompagnements, le plan France Relance a permis de soutenir 315 projets l’an passé sur l’ensemble du département, pour un montant de subventions s’élevant à 49,5 millions d’euros. A cela s’ajoutent les aides individuelles aux particuliers, et celles à l’attention des entreprises, entre chèques numériques, fonds de solidarité ou encore indemnisation de l’activité partielle, faisant grimper à 330 millions d’euros le montant attribué au 47. « Le dispositif se poursuit, notamment à travers le plan national de relance et de résilience qui se déploiera en 2022 », ajoute Florent Farge, secrétaire général de la préfecture. A ce titre, la France est le second pays, sur 22 signataires, à avoir sollicité en novembre dernier sa première demande de paiement à hauteur de 7,4 milliards d’euros.

L' »habitat indigne » en nette hausse

De son côté, la Direction départementale des territoires a connu une année chargée sur divers aspects. « Concernant l’actualité agricole, 2021 a été marquée par le gel d’avril. Au total, nous avons reçu à ce jour plus de 450 demandes d’indemnisation, tandis que les procédures viennent d’ouvrir pour les vignes. Plus de 1 100 dossiers sont éligibles pour un montant d’indemnisation prévu à 6,5 millions d’euros », constate le directeur Romain Guillot. Sans oublier les inondations pour lesquelles 24 dossiers ont été reçus. Pour rappel, un dispositif exceptionnel avait été déployé pour accompagner les producteurs locaux touchés par des calamités agricoles. La revalorisation des communes de moins de 20 000 habitants était aussi au programme, et continuera jusqu’en 2026, à travers le programme « Petites villes de demain ». En Lot-et-Garonne, quinze d’entre elles sont accompagnées, à l’instar de Nérac, Port-Sainte-Marie, Montflanquin ou encore Fumel. Toutes lèvent des leviers pour revitaliser leur centre-bourg, entre habitat, attractivité commerciale, accessibilité et mise en valeur du patrimoine. « La lutte contre l’habitat indigne fait aussi partie de nos priorités, une action que nous conduisons en lien avec le parquet pour des situations difficiles. Nous recensons près de 200 situations en 2021, en augmentation de 58% par rapport à l’année précédente… », ajoute Romain Guillot. Enfin, sur la thématique des énergies renouvelables, le préfet a installé en mars 2021 un comité de pilotage dédié pour examiner en amont et avec les porteurs de projets, l’ensemble des demandes d’installation quelles qu’elles soient (photovoltaïque, méthanisation, géothermie…). Et pour cause, la loi Energie Climat de 2019 fixe comme objectif de porter la part des énergies renouvelables au niveau national à 33% d’ici 2030. Sur ce sujet, le département a sa carte à jouer. « A ce jour, 32 projets photovoltaïques ont été instruits, en majorité sur des sols agricoles, tandis que nous avons une centaine de projets en magasin. »

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