Un projet culturel ambitieux pour la ville

Le débat d'orientation budgétaire a mis en évidence des finances au beau fixe pour la Ville d'Agen. Elle souhaite investir encore plus, notamment à travers un projet culturel ambitieux, marqué par la refonte de l'événement de fin d'été. C'est donc la fin du Pruneau Show...

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C’est un conseil important qui s’est tenu ce lundi 7 février, avec une double dimension, budgétaire et culturelle. Côté finances, le troisième débat d’orientation budgétaire de ce mandat s’inscrit dans un contexte international de « crise financière qui a succédé à la crise sanitaire, et laissé des stigmates profonds », déclare Mohamed Fellah, adjoint en charge des finances. Les dépenses de gestion courante sont relativement stables voire en baisse pour les petites communes. Mais au niveau des investissements, ça repart à la hausse sur l’ensemble des collectivités, avec un encourt de dette en hausse fixé à 5,1 ans. » S’il y a logiquement des répercussions sur le budget municipal, les projections présentées marquent une volonté de l’équipe municipale de mettre en œuvre son projet de mandat. Les prospectives 2022-2026 sont marquées par une amplification des dépenses de fonctionnement (de 10,1 millions en 2021 à 11 millions en 2022) en raison de la sortie de crise qui demande à la Ville de renouer avec une activité ‘normale’ à partir de cette année. « Le taux d’épargne dégagé par la Ville était exceptionnel en 2020 du fait de la baisse d’activité. Nous avions dégagé 8,5 millions d’euros soit 18,9% de taux d’épargne. Aujourd’hui, nous sommes à 17% et l’objectif est de conserver un taux d’épargne au-delà des 15% sur le reste du mandat, ce qui permettra de financer l’ensemble des projets, et c’est à la portée d’Agen. Concernant le plan d’investissement, le budget a été revu à la hausse avec 147 millions d’euros mobilisés d’ici 2026 et des recettes estimées à 40 millions d’euros. Le tout en assurant une capacité de désendettement à 3,3 ans actuellement, bien en dessous de la moyenne nationale sur la même strate. Parmi les nouveaux projets d’ampleur, le musée des beaux-arts, la piétonnisation du canal ou encore la construction de la nouvelle école Langevin demanderont un peu plus de 35 millions d’euros. Puis, la culture a mobilisé la majeure partie des débats avec plusieursdossiers à l’ordre du jour. « Nous allons mettre sur la table une ambition culturelle forte. Elle représente aujourd’hui 13% du budget municipal, mais au sortir de ce plan d’action ce sera plus », a assuré le premier édile.

Le Pruneau Show, c’est fini

Évènement phare de la fin d’été, le Pruneau Show ne reviendra pas cette année. C’est une page qui se tourne, et une nouvelle qui s’ouvre pour la création d’un tout nouveau festival à Agen. « Pour le point historique, il a été initié en 2005 par la municipalité d’Alain Veyret, avec la volonté de créer un événement festif important. Nous l’avons fait vivre depuis 2008, c’est quelque chose qui a marché, jusqu’à rassembler 60 000 personnes dans les rues, et il faut saluer un succès. Mais depuis 2017, on constate un essoufflement, détaille Jean Dionis. Nous avions du mal sur la programmation avec le budget que l’on avait à savoir 120 000€, qui ne nous permettait pas de faire venir des artistes de premier plan. » L’annulation en 2020 et la tenue des Chaises musicales en 2021 pour coller aux restrictions sanitaires, ont certainement scellé le sort du Pruneau Show. « Les artistes vont là où ça leur rapporte le plus, et ce sont les spectacles payants. » C’est tardivement que la municipalité s’est décidée à refonder un tout nouvel événement. Un point fondamental a été conservé : cela se passera sur les mêmes dates, à savoir les 26 et 27 août pour cette année. Derrière, un gros travail se joue en coulisses pour retrouver une attractivité et une popularité. Le nouveau concept est d’ores et déjà bouclé, avec un festival ‘In’ payant, qui se déroulera sur la place Esquirol et trois artistes à forte notoriété par soir. La gamme de tarifs a été déterminée entre 25 et 45€, avec une logique de réservation en amont. Un espace de restauration sera installé à l’intérieur du périmètre. Pour cette première, la Ville espère attirer 8 000 festivaliers sur la place les deux jours. Ensuite, un festival ‘Off’, gratuit, se déroulera dans plusieurs endroits emblématiques de la ville, à savoir le parvis de la cathédrale, la place Jasmin, et peut-être le parvis du Florida, Boulevard Carnot, avec « une programmation d’arts de rue ambitieuse, vue dans les précédentes éditions mais aussi à Noël ». Cette année, les dépenses sont fixées à un peu plus de 1 million d’euros, dont une grande partie servira à la programmation pour attirer des artistes de renom. Les recettes sont quant à elles estimées à 570 000€. Pour la première adjointe, Clémence Brandolin-Robet, « le budget de la municipalité a été doublé, cet effort doit nécessairement être visible. Il faut que toute la ville soit en fête et surtout que les Agenais adhèrent à ce nouvel évènement ». Pour le nouveau nom, c’est encore le suspense…

Du centre... au centre-ville culturel
« Nous voulons mettre sur la table une offre qui sera la suivante : les plus petites expos se dérouleront à la galerie Montesquieu, les expositions intermédiaires au sein de la salle Idrac du musée rénové, puis les plus importantes dans le magnifique écrin qu’est l’église des Jacobins », détaille Jean Dionis. Si sur 10 ans, le bilan du centre culturel André Malraux est positif, avec 120 expositions gratuites proposées, une explosion du nombre de classes accueillies sur le temps scolaire (de 18 à 93 en 2019)et un bon équilibre recettes-dépenses conservé, aujourd’hui, le bâtiment est « vieux, inaccessible et peu fonctionnel. » La municipalité se sépare donc de cette bâtisse, avec des orientations qui permettraient certainement d’y construire des appartements de ville. Les associations hébergées seront relogées, peut-être au sein de la médiathèque Lacépède. « Nous allons faire mieux, à savoir passer d’un centre culturel à une notion de centre-ville culturel, pour penser la culture sur l’ensemble de ce territoire. » Le projet a suscité de nombreuses prises de parole pour soulever des pistes d’évolution dans la politique culturelle suite à la fermeture de ce lieu emblématique...

Nouveau projet artistique pour le théâtre Ducourneau

«Le théâtre développe un nouveau projet artistique et culturel depuis 2019, pour lequel il convient d’obtenir la reconnaissance de l’Etat, la Région, et le Département aussi, lui permettant de devenir une scène conventionnée », explique l’adjointe à la culture Marie-Claude Iachemet. Le projet s’oriente désormais autour de l’enfance et de la jeunesse jusqu’en 2024, avec une volonté de faire de cet établissement un « outil de service de la démocratisation culturelle, en passant par l’ouverture du lieu à tous les publics, à de nouvelles formes artistiques, des tarifs attractifs pour les jeunes… » A noter que d’importants travaux d’aménagement intérieur et de rénovation sont encore programmés. La refonte de ce Musée, en mauvais état, pourra permettre d’asseoir la renommée de ses collections, mais aussi renforcer la fréquentation du public.

Faire entrer le Musée des Beaux-Arts d'Agen dans le 21e siècle
C’est là un nouvel engagement de mandat qui se concrétise : « faire entrer le musée dans le 21ème siècle, l’insérer dans un programme architectural moderne. » Et cela passera par une importante rénovation. A savoir que la dernière en date a eu lieu entre 1973 et 1976. Une problématique majeure se détache notamment, l’inaccessibilité du musée aux personnes à mobilité réduite dès l’entrée... Dans le projet, l’accueil sera totalement réaménagé avec une boutique, espace de restauration ou encore des salles d’expositions temporaires, et le parcours scénographique des collections permanentes sera repensé pour être plus cohérent.

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