Les résidents et commerçants du coin s’en souviennent certainement encore. Le 8 mai 2015, un violent incendie se déclarait en début d’après-midi dans un logement sur la place Jean-Baptiste Durand juste en face du marché couvert, dans l’immeuble où était installée, à l’époque, la poissonnerie Latour. Une partie de la ville avait été plongée dans la fumée… Heureusement, le drame n’avait fait aucune victime. Mais depuis, le bâtiment n’est plus et un trou règne à la place, devenant ainsi une « dent creuse » en plein centre-ville. Mais cela appartiendra bientôt au passé, puisqu’une importante opération vient d’être lancée pour reconstruire un immeuble abritant dix logements et un commerce en rez-de-chaussée. « Nous sommes dans le cœur historique d’Agen. On a fait quelques bêtises ici… Il y avait à l’époque la cathédrale Saint-Etienne, qui n’a pas été entretenue, puis la halle Baltard détruite dans les années 1970 pour implanter un parking. C’est un lieu d’identité et aussi maudit, et nous voulons lui donner toute sa chance », développe le premier édile. Pour s’attaquer à un chantier d’une telle ampleur, qui plus est en centre-ville, pour rajouter un peu de difficulté, plusieurs acteurs se sont unis pour faire naître un projetaudacieux. La Ville d’Agen a confié le projet au bailleur social Domofrance (anciennement Ciliopée Habitat à Agen), du groupe Action Logement. Celui-ci s’inscrit également dans le cadre du programme national Action cœur de ville, pour répondre à un double objectif : améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes, et conforter leur rôle moteur dans le développement du territoire. « Merci à vous de vous attaquer à quelque chose de si compliqué. Nous avons bien été entendus sur ce que nous imaginions ici. Au départ, le local commercial n’était pas prévu, mais pour nous il était essentiel à ajouter », complète Jean Dionis. Et dans ce projet, qui de mieux qu’un Agenais pour penser le futur immeuble ? L’architecte n’est autre que François de la Serre, régulièrement impliqué sur des projets de taille, à l’instar du nouveau stade Armandie.
Revitaliser les centres
Pour le début des travaux, il faudra attendre encore quelques mois. Les premiers coups de pelles sont prévus au mois d’octobre, pour une réception en 2023. Au total, on retrouvera huit T3, un T2 et un T4 sur cinq étages. Chaque appartement sera pourvu d’un balcon de 9 à 12 m2 orienté plein sud, avec deux à trois places de stationnement prévues, en plus d’un local à vélos. Autre point majeur, la résidence sera labellisée NF (marque de qualité, attestant la conformité du produit aux documents normatifs nationaux, européens et internationaux) et habitat HQE (Haute Qualité Environnementale), conformément à la réglementation environnementale en vigueur. Si cette opération ne permettra de créer « que » dix logements neufs sociaux et intermédiaires, elle est bel et bien la symbolique d’une volonté des acteurs à intensifier leurs efforts sur le centre-ville, afin de le rendre attractif pour les familles modestes. « Les services de l’Etat sont mobilisés auprès des bailleurs sociaux pour répondre aux besoins sur le logement. Par ailleurs, cette opération a fait l’objet d’un agrément au titre des Aides à la pierre mises en place par l’Etat », appuie Florent Farge, sous-préfet. Une « bataille politique » importante pour le maire et l’équipe municipale, qu’ils sont ravis de mener aux côtés de spécialistes du domaine comme Domofrance. De son côté, Philippe Rondot, président du bailleur, se réjouit de pouvoir apporter sa pierre à l’édifice et de promouvoir cette « belle implantation d’un lieu de vie ». En Lot-et-Garonne, l’entreprise a d’ailleurs prévu un plan d’investissement majeur sur neuf ans (2020-2029), avec plus de 312 millions d’euros investis dans divers projets. Avec près de 800 logements sur Agen, et 3200 sur le département, cette machine se donne les moyens de suivre les territoires dans leurs politiques d’aménagement. Pour le député de la 1ère circonscription, Michel Lauzanna : « Les villes moyennes prennent le pas sur les métropoles, devenues difficiles à vivre, et le Lot-et-Garonne a un avenir, avec une belle qualité de vie que nous devons défendre »
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