Quidam Hebdo : Quelle est votre réaction suite à votre élection à ce poste ?
Adrien Pedrazzi : J’étais déjà très investi au sein du bureau en tant que secrétaire général depuis quelques années. Quand Jean-François Blanchet nous a prévenus de sa candidature à la Chambre des métiers, je lui ai dès le départ fait savoir que j’étais volontaire pour lui succéder, je suis donc ravi. J’ai la volonté de faire bouger les lignes, et de déléguer beaucoup plus aussi. Nous avons une belle équipe, avec du sang neuf depuis peu qui apportent des idées nouvelles, c’est une bonne chose pour avancer dans la bonne direction.
Q.H. : Justement, quels sont vos objectifs dans les grandes lignes ?
A.P. : Beaucoup de nouveautés vont arriver. Tout d’abord, nous allons créer un organisme de formation au sein de l’Umih 47. Jusqu’à présent nous étions sous l’égide de Paris sur cet aspect. Créer une structure localement va nous permettre d’être beaucoup plus réactifs, mais aussi de faire travailler des formateurs du coin. Nous serons à l’écoute des besoins de nos adhérents pour ouvrir davantage de formations. Autre actualité importante, nous allons déménager début juin dans les locaux de la Chambre d’Agriculture. Ce rapprochement est le résultat d’une volonté de créer une synergie entre nos structures, accentuer davantage sur le locavore et développer nos relations avec les producteurs. Nous allons aussi en interne faire évoluer tous nos outils de communication vieillissants, pour promouvoir au mieux nos métiers. Actuellement, nous avons un peu plus de 300 adhérents, l’objectif est d’arriver au double d’ici la fin de l’année.
Q.H. : Comment se porte la filière après ces deux dernières années difficiles ?
A.P. : C’est toujours très compliqué. Les premiers remboursements du PGE (Prêt garanti par l’État, ndlr) commencent à tomber tandis que les entreprises sont toujours fragilisées par le Covid passé par là. Ces aides ont été débloquées en notre faveur, mais ont créé de la dette, tandis que nos chiffres d’affaires ne sont pas revenus à ce qu’ils étaient… De plus, la flambée des prix sur les marchandises ne nous facilite pas la tâche. Nous allons mettre en place un partenariat avec la CPME pour créer un groupe d’entraide et apporter les meilleurs conseils aux chefs d’entreprise. Il va falloir être très vigilants dans les mois à venir.
Q.H.: Pourtant, on constate une série d’ins- tallations de nouvelles enseignes sur le terri- toire ?
A.P. : Nous sommes la première ville de France en nombre de couverts par habitant, c’est dire ! Là aussi, il faut davantage légiférer et mettre en place des actions pour faire face à ces ouvertures à outrance. Il ne faut pas que cela vienne fragiliser davantage les petites entreprises.
Q.H. : Qu’attendez-vous de l’État ?
A.P. : Nous avions pu rencontrer notre ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui nous a garanti que nous ne serions pas laissés sur le bord de la route. Des actions ont été mises en place mais je souhaite une gratuité absolue ou partielle du PGE pour aider nos établissements. Aujourd’hui, nous n’avons aucune visibilité et si l’on en revient au pass sanitaire ou autre confinement, ce sera terminé pour beaucoup d’entre nous. J’entame une tournée de présentation, notamment auprès de nos politiques, et j’en profite pour leur faire un état des lieux de notre filière afin qu’ils puissent faire passer le bon message. Il est important qu’ils soient à notre écoute puisque nous sommes un acteur majeur du tourisme, avec plus de 190 millions de chiffre d’affaires généré chaque année, mais aussi de l’emploi avec plus de 2 200 salariés sur le département.
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