A six semaines du premier tour des élections législatives, Bertrand Girardi, 44 ans, lance sa campagne pour briguer le poste de député sur la circonscription d’Agen. Investi par Les Républicains avant le premier tour de la présidentielle et la débâcle subie par Valérie Pécresse, le commerçant et conseiller municipal à la mairie d’Agen, connait l’ampleur de sa tâche. « Il est évident qu’une telle déroute, ça touche, commente celui qui est primeur au marché couvert. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas défendre ses idées. J’ai toujours eu envie de m’investir dans une ligne politique. Je ne veux pas me résoudre à ce que la droite soit laissée en pâture à l’extrême droite ou à une espèce de centre chimérique qui utilise nos valeurs quand ça lui chante. Il n’y a pas de vrai projet de société derrière tout ça. » Celui qui se dit proche de Laurent Wauquiez (président de la région Auvergne-Rhône-Alpes) et David Lisnard (maire de Cannes), plaide pour les valeurs de la droite républicaine. « De manière générale, je suis pour la non-intervention de l’Etat dans la vie publique, précise-t-il. J’estime que le citoyen peut s’organiser par lui-même. Nous en avons eu la preuve durant la crise sanitaire où, au-delà de l’épidémie et bien que les services de l’Etat fonctionnaient à 30%, il n’y a pas eu de drames. » Très critique sur le quinquennat effectué par Emmanuel Macron, Bertrand Girardi souhaite que « l’Etat se renforce dans le respect de la loi. Il y a des dérives dans la justice avec un temps beaucoup trop long pour juger des prévenus. Je considère aussi que nous sommes entrés dans une ère chaotique depuis 5 ans. Il y a eu les mouvements sociaux mais aussi les inégalités dues au Covid qui vont contraindre des entreprises, à terme, à disparaître. Dans ce paysage, nous avons eu un président qui n’avait pas le langage et le comportement inhérent à la fonction. Il faut donc lutter contre ce chaos ambiant et restaurer l’autorité de l’Etat. »
« Il faut se rabibocher avec le peuple »
La campagne de ces prochaines semaines pourra ainsi être l’occasion pour Bertrand Girardi de débattre face au candidat de la majorité – le sortant Michel Lauzzana ou un autre – qui défendra le bilan du président Macron. « Je ne me suis pas trop tenu au courant de l’oeuvre de notre député mais s’il s’était passé quelque chose, j’en aurais entendu parler, lâche le candidat Les Républicains. A sa décharge, le travail parlementaire a été impacté par la crise sanitaire. J’ai surtout l’impression que le gouvernement pondait des textes de lois définitifs, votés automatiquement par la majorité tandis que tous les amendements de l’opposition étaient rejetés. N’importe quel texte aurait pu passer dans ce contexte. Il n’y avait aucun enjeu à débattre et confronter les idées. Nous avons vécu un mandat aux antipodes de la démocratie. Il faut se rabibocher avec le peuple, que ce soit à l’échelle des communes, du département ou des régions, qui doivent redevenir à taille humaine. » Issu du milieu agricole, Bertrand Girardi voudra ainsi appuyer durant sa campagne sur un thème qui devrait beaucoup revenir dans le département, la désertification médicale : « On tombe des nues mais il faut bien se rendre compte que rien n’a été fait pour avoir un maillage équitable dans la ruralité. J’estime aussi que le traitement salarial de l’ensemble du personnel soignant est profondément injuste. » Dans une circonscription qui n’a plus élu de candidat de droite depuis 1973, Bertrand Girardi sait qu’il part « avec un désavantage même si le département a prouvé qu’il n’était pas particulièrement macroniste. »
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Qui est Bertrand Girardi ?
Originaire d’Aiguillon, issu du milieu agricole et âgé de 44 ans, Bertrand Girardi n’est pas marié et n’a pas d’enfant. Il est primeur au marché couvert d’Agen grâce à une expérience acquise dans le commerce de gros en fruits et légumes. Après des études de commerce pendant 5 ans à Pau puis à Nottingham (Angleterre), il est revenu dans le Lot-et-Garonne pour travailler avec son père. Intéressé « depuis toujours par la politique », il est conseiller municipal à la mairie d’Agen en charge de la démocratie participative et des projets européens.
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