Climat : une étude agenaise pour comprendre les besoins des agriculteurs

L’ACMG (Association climatologique de la Moyenne Garonne), a récemment rendu les résultats de son enquête réalisée auprès des agriculteurs et maires de la région, pour comprendre les perceptions et attentes face aux aléas climatiques.

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Plus de soixante ans en arrière, l’association climatologique de la Moyenne Garonne (ACMG), installée depuis peu dans son nouveau siège sur le technopole pole Agen Garonne, a été créée pour aider les agriculteurs face aux importants aléas, tels que la lutte contre le gel et la grêle. Au fil des années, elle s’est adaptée aux évolutions et propose désormais un soutien à l’adaptation au changement climatique pour l’ensemble des acteurs, en plus d’accompagner la mise en place de stratégies locales adaptées. Régulièrement, elle participe aussi à des programmes nationaux et européens, pour mettre sa pierre à l’édifice. « Des remontées sont ensuite faites à l’Union européenne, et les résultats nous permettent en interne d’alimenter nos missions pour mieux communiquer », explique Julia James, chargée d’études au sein de l’ACMG. Cette dernière a récemment dévoilé les résultats d’une étude menée dans le cadre du projet européen Triple-C, créé pour renforcer la résilience du territoire aux risques naturels, climatiques et d’origine humaine. « Face à l’augmentation des aléas climatiques, les exploitations agricoles sont de plus en plus implantées et doivent trouver des solutions pour s’adapter. Nous avons donc sondé les agriculteurs et décisionnaires (maires notamment, ndlr) de plusieurs départements, entre Lot-et-Garonne, Gironde, Dordogne, Gers, Lot et Tarn-et-Garonne, pour comprendre les besoins de chacun, explique-t-elle. L’objectif premier est de pouvoir proposer des solutions viables pour l’avenir. » C’est aussi l’occasion de constater si oui ou non la vision sur le changement climatique est la même pour ces deux publics, dans le but de favoriser une meilleure compréhension des uns et des autres pour avancer dans la bonne direction.

Perception différente entre agriculteurs et décisionnaires

Au total, près de 300 agriculteurs aux situations géographiques différentes ont répondu aux questions, en plus de 74 décisionnaires. « La quasi-totalité des personnes interrogées a conscience du changement climatique et le caractérise par une augmentation des températures et des aléas climatiques intenses. » Cependant, si pour les agriculteurs, les principales problématiques pour leur activité sont la sécheresse et le gel, pour les maires, il s’agirait des inondations et de la sècheresse. Une différence de perception des urgences qui s’explique par l’expérience du quotidien. « Les maires n’ont pas vécu ou intégré ce risque au même niveau que les agriculteurs ce qui vient compromettre l’adaptation », constate Julia James. Autre résultat intéressant, l’ACMG a demandé aux exploitants agricoles, via une question ouverte, comment ils imaginent leur exploitation dans 10 ans. 84 personnes la pensent tout simplement compromise, en faillite ou vendue, 72 ne savent pas, tandis qu’une trentaine d’entre elles pensent s’adapter à la situation. Se lancer dans la culture de nouvelles productions semble être la solution la plus envisagée dans le cadre de cette adaptation, certains sont même déjà passés par là. Une autre solution réside dans la gestion de la ressource en eau, avec plus de 70 agriculteurs qui ont déclaré avoir augmenté leurs capacités d’irrigation. L’objectif désormais, assurer le lien entre l’ensemble des acteurs, pour « réfléchir ensemble » et faire émerger des initiatives qui ont du sens. D’autant plus en Lot-et-Garonne, qui recense, outre l’élevage, pas moins de 80 productions différentes. Julia James a par ailleurs présenté des exemples de dispositifs expérimentés sur le terrain et dont les résultats sont encourageants, à l’instar du développement d’un système de gestion des eaux pluviales urbaines durables.

Renseignements //

www.acmg.asso.fr

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