Le marché de l’immobilier sur Villeneuve-sur-Lot tend à se rééquilibrer alors que les biens trouvaient difficilement preneur avant la crise sanitaire. « Nous sommes sur une situation plus homogène, explique Franck Chatelet, gérant de Maison de l’immobilier. Il y a deux ou trois ans, il y avait tout à vendre et pas assez d’acheteurs. Le stock de biens à vendre était, environ, deux fois plus important. Même s’il y a encore un écart avec la situation en Lot-et-Garonne, la demande reste assez soutenue, ce qui donne une situation assez agréable. Il y a suffisamment de produits pour tout le monde. Quand on connaît la tension en Agenais, nous restons assez privilégiés ici. Beaucoup de gens pensent qu’il n’y a plus rien à vendre, c’est inexact. »
Le juste prix
Ce qui pousse Franck Chatelet à insister sur un point capital, la vente d’un bien au bon prix. « Au prix du marché, on vend en quelques jours. La fourchette, c’est entre une semaine et trois mois. Au-delà, cela signifie que c’est trop cher. Il y a un gros décalage avec nos clients. Les vendeurs ne comprennent pas que quand on n’est pas au prix, il n’y a pas de visite ni d’offre donc ça ne se vend pas. » Un retour nécessaire à la réalité pour les personnes vendant leur bien, peut-être un peu trop habituées à voir des grosses négociations dans les émissions télévisées. « En agence, entre 60 et 70% des biens se vendent sans négocier. Quand cela arrive, la baisse n’est que de 3% en moyenne. » S’il admet que le prix au mètre carré reste « assez abstrait » et dépend forcément de la spécificité de chaque bien, ce montant s’élève en Villeneuvois « entre 1 200 et 1 300 € ». Un montant sur lequel s’accorde Bastien Gonzalez, gérant de Century 21 qui note toutefois une cer- taine hausse depuis un an : « Pour une maison, la valeur moyenne a augmenté de 19 % sur les douze derniers mois et de 10% pour les appartements, c’est quand même assez notable. »
« Deux produits stars »
Franck Chatelet a identifié « deux produits stars » dans les ventes actuelles. « Il y a d’abord la maison moderne, construite il y a moins de 10 ou 15 ans, avec une bonne isolation et de beaux espaces. Puis nous avons la maison ancienne, joliment rénovée où on peut dépasser facilement 2 000 € le mètre carré. Dans les deux cas, cela se vend vite et très bien. » Si le marché se porte bien de ce côté là, une importante part de biens à la vente ayant du mal à trouver preneurs, sont ceux devant être rénovés. « C’est un phénomène qu’on observe depuis presque un an. Les passoires thermiques ne pourront plus êtres louées d’ici quelques années, ce qui va obliger 50% des propriétaires à faire des travaux importants et coûteux. » Un point qui inquiète particulièrement Bastien Gonzalez, très attentif à la situation du côté des banques. « Il y a de grosses contraintes qui ne facilitent pas les demandes de financement des futurs acquéreurs. Les banques demandent de nouveau de l’apport et ne dérogent pas au taux d’effort de 35%, là où elles pouvaient être plus souples il y a quelques temps. Quand on couple cela avec les grosses incertitudes sur l’inflation qui va nettement impacter le budget des ménages, notamment sur l’énergie et l’alimentation, on se demande si les financeurs vont être en mesure de faire un effort. Je reste très attentif à l’évolution du taux d’intérêt qui a pris 0,50 point et la hausse semble s’installer sur la durée. Si ça monte doucement, le marché immobilier va s’adapter en douceur. En revanche, si c’est trop rapide, on pourrait avoir un trou d’air dans les transactions. » Il y a donc de l’offre et de la demande en Villeneuvois et plusieurs profils parviennent à acquérir même si « les jeunes retraités, qui payent comptant après avoir vendu dans une autre région, semblent plus nombreux que les primo-accédants et les familles », selon Bastien Gonzalez.
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