Intouchable sur les étapes pyrénéennes, Jonas Vingegaard n’est plus très loin de s’adjuger son premier Grand Tour. Avec 3 minutes et 26 secondes d’avance sur Tadej Pogacar, le double-tenant du titre, il faudrait une énorme défaillance du Danois sur le contre-la-montre de samedi pour perdre le maillot jaune. Une épreuve de spécialiste, à part dans le Tour, et qui se déroule cette année entre Lacapelle-Marival et Rocamadour, au cœur du Lot. Pour les territoires visités, ce sera une mise en lumière exceptionnelle d’un patrimoine aux mille richesses, devant des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde.
De quoi donner des idées aux communes du département voisin, le Lot-et-Garonne. A Villeneuve-sur-Lot, Guillaume Lepers, maire depuis 2020 a fait du « marketing territorial » l’un des axes clés de son mandat. Afin de « vendre » les charmes de sa Bastide, le premier magistrat a logiquement pensé à faire venir le Tour de France sur ses terres. Mais les candidats sont nombreux et la note assez salée. Comptez 80 000 € pour une ville-départ et 120 000 € pour une ville-arrivée. Un budget qui ne comprend pas les animations annexes organisées au bon vouloir de chaque collectivité ni les retombées financières directes et indirectes.
Un passage pour 2024 voire 2025 ?
Le maire villeneuvois ayant de la suite dans les idées, il a ainsi contacté son homologue agenais pour lui proposer l’idée d’une candidature commune, le premier à l’arrivée, le second au départ. Avec une trentaine de kilomètres d’écart entre la capitale lot-et-garonnaise et sa sous-préfecture, la distance est idéale pour contre-la-montre. C’est le format rêvé par tous les élus souhaitant faire venir le Tour chez eux. S’il est programmé la veille de la dernière étape, l’enjeu sera sera maximal au niveau sportif et le tracé étant moins long, la réalisation de la télévision peut s’attarder plus longtemps sur le patrimoine et le paysage local.
Guillaume Lepers a directement pris contact auprès de Christian Prudhomme, directeur de la course pour Amaury Sport Organisation (ASO). L’ancien journaliste ne semble pas réfractaire au projet mais la concurrence est rude. Le parcours de 2023, qui sera révélé à l’automne prochain, est déjà bouclé. La prochaine place à prendre serait pour 2025 même si une fenêtre pourrait s’ouvrir pour 2024. Une édition particulière, puisqu’à quelques semaines des Jeux Olympiques de Paris, le parcours ne s’arrêtera pas sur les Champs Elysées pour la première fois. Florence, en Italie, semble tenir la corde pour le Grand Départ alors que Nice pourrait recevoir l’arrivée finale. Et si dans ce parcours, le contre-le-montre devant couronner le vainqueur, à l’issue des étapes pyrénéennes, se déroulait en Lot-et-Garonne ?
Première hypothèse : Un parcours accidenté via Laugnac et Pujols
Pour aller à Villeneuve-sur-Lot depuis Agen, la solution la plus simple reste de suivre la Nationale 21. Bien que le Tour de France condamne des axes importants sur son passage, il existe des routes secondaires qui garantissent tout autant un spectacle sportif. Les coteaux et vallons du Pays de Serres constituent l’essentiel du paysage entre les deux communes. En passant par Laugnac et Pujols, c’est la garantie d’un parcours accidenté favorable aux gros rouleurs et qui pourrait faire mal aux coureurs vidés par près de trois semaines de course. Sur un tracé de 35,8 km entre la place Jasmin d’Agen et le boulevard Georges-Leygues de Villeneuve-sur-Lot, la première difficulté serait l’ascension vers Laugnac. Un passage long de 3,9 kilomètres avec une pente moyenne de 3,69 % pour des secteurs allant jusqu’à 8%. Les coureurs se dirigeraient ensuite vers le Villeneuvois, non loin des grottes de Lastournelle et Fontirou, en faisant un léger détour pour grimper la bastide de Pujols, l’un des plus beaux villages de France, à cinq kilomètres de l’arrivée. Une ascension courte d’à peine 1 kilomètre mais avec une moyenne de 8,95 % qu’il faudra avaler.
Deuxième hypothèse : la pente douce vers Laroque-Timbaut
A l’est du Pays de Serres, le deuxième tracé, long de 40 kilomètres, passe par le territoire du Roquentin. Le parcours est moins accidenté et c’est un long faux-plat montant sur près de 10 km qui permet ensuite de rejoindre la courte montée de Laroque-Timbaut. Après avoir traversé Hautefage-la-Tour et sa tour classée monument historique, les coureurs auraient ensuite droite à une légère ascension sur 1 kilomètre, à moins de 6% de moyenne, rien d’insurmontable. Point commun à ces deux parcours : les routes du Pays de Serres sont souvent bien dégagées et exposées au vent. Un point important dans un peloton mais encore plus pour un coureur seul qui n’a rien pour s’abriter et doit donc fournir plus d’efforts.
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