Tribune Ferrasse : « un projet qui comptera énormément » dans la carrière de François de La Serre

Pour l'architecte agenais, le nouveau Stade Armandie est l'un des projets les plus importants de sa carrière. Il revient également sur la polémique liée au surcoût des travaux.

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Avant même les grandes retrouvailles entre le public et sa chère tribune Ferrasse, la fête a failli être gâchée pour des questions politiques et des histoires de gros sous. Lors du dernier bureau communautaire de l’Agglo d’Agen, majorité et opposition se sont écharpées autour du dépassement de budget des travaux de réfection du stade Armandie. Vif débat qui a fini par lancer un début de polémique par presse interposée. La gestion des deniers publics est d’une importance capitale, surtout de nos jours, et mérite que l’on s’y attarde. Le contribuable, déjà fortement sollicité par ce projet avoisinant les 15 millions d’euros, peut légitimement s’interroger sur cette nouvelle augmentation. Il est néanmoins essentiel d’éviter les amalgames et les raccourcis un peu trop rapides. L’architecte François de La Serre, en charge de ce colossal chantier, tenait du coup à apporter quelques précisions pour clarifier la situation une bonne fois pour toute. « On parle d’un dépassement de 3 M€, dont plus de la moitié (1,6 M€) n’a rien à voir avec le projet stade puisqu’il s’agit du changement des mâts d’éclairage qui n’étaient pas prévu au départ. Ceci étant dit, reste une surfacturation de 1,4 M€. Comment l’expliquer ? Il faut d’abord connaître le code des marchés publics. Celui-ci prévoit toujours une possible révision des prix, à la hausse ou à la baisse, en fonction de l’inflation. Ce mécanisme ne s’applique pas de manière aléatoire, il suit un index national en permanence tenu à jour. C’est valable pour toutes les constructions. Dans le cas du stade Armandie, dossier très long à traiter, qui plus est dans un contexte très compliqué, on a connu des hausses très importantes, de l’ordre de 18 points. On a réussi à contenir le budget pour qu’il ne dépasse pas les 10% d’augmentation, en faisant des arbitrages. Quoiqu’il arrive, on n’aurait pas pu y échapper. Ce n’est en aucun cas une augmentation des prestations. Que ce soit nous ou la mairie d’Agen, on s’est montrés, je pense, exemplaires avec une tolérance zéro sur cette question. On n’a même pas touché auxseuils admis de 3% en conception et 3% en réalisation comme on aurait pu le faire. » Une fois cette mise au point effectuée, François de La Serre souhaite se concentrer sur le positif.

« Rassembler la population et les générations »

La livraison de la nouvelle tribune Ferrasse marque la fin du projet Armandie, après le pôle associatif, la couverture de Lacroix, les carrossages en façade et les entrailles de Basquet avec l’installation des bureaux et des commodités sportives. Pour l’architecte agenais, ce n’est rien de moins qu’un « aboutissement ». « C’était un énorme challenge à plein de niveaux, et notamment en termes d’agenda. Au final, on a su travailler en équipe et mobiliser de nombreuses entreprises pour y parvenir. C’était une formidable aventure humaine. S’il faut encore que je puisse prendre du recul, je sais que ce projet comptera énormément dans ma carrière. C’est un plaisir, une fierté et un honneur d’avoir pu y participer. Le rugby ne fait pas tout mais il fait assurément partie de l’âme et de l’identité agenaises », affirme l’intéressé. Parmi les très nombreux éléments de sa réalisation, François de La Serre souhaite surtout que l’on retienne l’essentiel. Cela commence par la recherche d’homogénéité entre les différentes tribunes, et notamment par la hauteur de toit. « Peut-être qu’un jour, on aura une nouvelle structure sur la butte à Bébert. Si tel est le cas, il sera possible de tout assembler de manière harmonieuse. » Selon lui, l’architecture est également un bon moyen de rassembler la population et les générations. « La tribune Ferrasse nouvelle version est animée par cette notion de partage. On fait communier le grand public et les VIP, le club ayant absolument besoin des deux, sans réellement les séparer. La rue des Légendes assure le trait d’union, tout en rendant hommage à ceux qui ont fait la gloire de cette institution. On n’oublie pas d’où on vient ni pour qui on fait tout ça ! » Reste maintenant à remplir ce bel écrin pour que la boucle soit bouclée…

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