Enjeu climatique : « Du progrès à faire à Agen », selon J.-F. Berthoumieu

Le directeur général de l'Association climatologique de Moyenne Garonne estime que des efforts doivent être faits à Agen pour s'adapter à la hausse des températures

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Climatologue au sein de l’ACMG, Jean-François Berthoumieu n’est pas connu pour faire dans la langue de bois. Après l’exposé général d’Hervé Douville, il a présenté l’état du climat sur Agen. « Depuis les années 1980, les jours augmentent en température. C’est la signature du changement climatique. Nous connaissons des étés secs avec un jour sur deux à plus de 30°C. » Si la cause des ces hausses ne concerne pas la municipalité, il existe en revanche des moyens, selon le spécialiste, pour faire baisser la température en ville, durant les périodes de fortes chaleurs.

20°C soit la différence de température au sol constatée entre la gare d’Agen et les parcs de la ville, durant les périodes de forte chaleur

« Le phénomène de l’évapotranspiration fait que plus il y a d’eau qui s’évapore, plus la Terre respire. A Agen, il n’y en a que 12% contre 78% d’eau qui ruisselle. C’est normal qu’on ait chaud et il y a du progrès à faire ! Il faudrait parvenir à 30% d’évapotranspiration pour avoir des températures plus acceptables. Cela passe par de la végétalisation, notamment sur les toits. Si on remplace les tuiles par de la végétation, il y aura moins d’eau pour ruisseler dans les rues. » La ville d’Agen se démarque par d’impressionnants écarts de température, selon où l’on se situe. « Entre la gare ou le parc des expositions, qui sont extrêmement minéraux et les quelques parcs en ville, on peut constater 20°C de différence au sol, lors des fortes chaleurs », poursuit l’expert.

La question du stockage de l’eau de pluie

Fervent défenseur du stockage de l’eau, il insiste sur la nécessité d’avoir des lacs de nouvelle génération qui devront être utilisés à partir de 33 ou 34°C. « On constate que 70% de la pluie tombe en 20 jours. Si les sols sont saturés, cette eau sera perdue. Il faut faire en sorte que ce ne soit pas le cas. Nous devons aussi nous appuyer sur nos nappes phréatiques et favoriser l’infiltration en sol et en sous-sol. Cela entraînera moins de risques d’inondation. » Particulièrement concerné par la question, Nicolas Benatti, adjoint aux aménagements, rappelait que le prochain chantier du Gravier avait intégré la problématique en faisant en sorte de « ne plus faire la bêtise de trop évacuer vers Garonne et de favoriser la plantation de massifs de rétention d’eau. » Jean Dionis, dans le sillage de ses élus, dit « hériter d’une ville dense et imperméabilisée. L’un de nos défis sera de trouver comment corriger cela. »

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