Lot-et-Garonne : un mois pour se convertir à l’agriculture bio

Le mois de la bio fait son retour en Lot-et-Garonne pour une 11ème édition. Les organisateurs auront la charge de convaincre les agriculteurs de passer à une production bio. Une urgence au vu des situations économiques actuelles.

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« La bio n’est pas l’agriculture du passé comme on peut le croire, bien au contraire, c’est toujours celle de l’avenir », tient rapidement à rappeler la présidente d’Agrobio 47 Irène Carrasco, lors de la présentation du 11ème mois de la bio, un rendez-vous annuel qui se déroule en novembre dans toute la région. Durant cette période, plus de 70 visites de fermes, d’entreprises et de visioconférences (agenda à retrouver en ligne sur le site du Mois de la bio) sont programmées pour les professionnels de l’agriculture. Le but ? Découvrir le mode de production biologique, les filières et innovations tout en échangeant avec des producteurs de manière à convertir les plus réticents à ce fonctionnement. Le Lot-et-Garonne, n’échappe pas à l’événement où il sera une nouvelle fois représenté lors de quatre rendez-vous à La Sauvetat-sur-Lède le 8 novembre, Sainte-Livrade-sur-Lot le 14 novembre, Nérac le 21 novembre et enfin à Lannes le 22 novembre. Au cours de ces rencontres seront notamment traitées les questions de grandes cultures, de productions animales, de légumes, fruits et plantes aromatiques, ainsi que de la viticulture. « L’innovation et l’adaptation sont aujourd’hui des éléments plus qu’importants quant au climat inflationniste et à la crise énergétique qui planent, déplore Christelle Bielle présidente d’Interbio Nouvelle-Aquitaine, qui coorganise l’événement avec les Chambres d’agriculture et Bio Nouvelle-Aquitaine. Réduire ses coûts et créer de nouvelles sources de revenus, cela concerne tous les agriculteurs aujourd’hui et c’est à ça que nous voulons répondre avec les bénéfices de la bio. »

« Il nous faut une campagne nationale digne de ce nom »

La tendance à la conversion des agricultures conventionnelles au bio était jusqu’en 2022 en vogue dans le Lot-et-Garonne (plus de 500 nouvelles fermes bio ont fait leur apparition depuis dix ans portant le chiffre à 1088 d’ici la fin 2022). Cependant, cette croissance s’est quelque peu ralentie récemment. Selon Irène Carrasco, ce frein au développement peut s’expliquer par plusieurs facteurs. « L’inflation impose beaucoup de retenue aux agriculteurs qui ont peur de sauter le pas, mais surtout, il y a le changement de PAC (Politique agricole commune) en 2023 et il est normal d’attendre qu’elle tombe avant de s’engager dans quoi que soit. » La PAC est une politique mise en place à l’échelle de l’Union européenne. À l’origine, elle est fondée principalement sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement, visant à moderniser et développer l’agriculture. Principales nouveautés de la réforme de PAC 2023 : les éco-régimes. Ils visent à accompagner la transition agroécologique. Les agriculteurs répondant, par leurs pratiques vertueuses à cette transition, pourront bénéficier d’une aide. Aussi, les organisateurs regrettent un manque de connaissances de la part des producteurs et consommateurs vis-à-vis de la bio. « Il y a eu énormément de communication quand c’était encore nouveau mais aujourd’hui, nous avons pour la première fois besoin de rappeler les bienfaits de la bio. Il nous faut une campagne nationale digne de ce nom. » En amont de ces changements, le Mois de la bio a quatre semaines pour inverser la tendance et convaincre à la conversion dans un territoire qui compte aujourd’hui 18% de productions bio sur l’ensemble de ces fermes.

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