Lot-et-Garonne : malgré la croissance économique, la morosité demeure

Quatre mois après son dernier point d'étape, la CCI de Lot-et-Garonne et la Banque de France se sont attelées à la nouvelle conjoncture économique de début d'année. Si les meubles ont été sauvés lors de l'exercice 2022, de nombreuses craintes subsistent quant à la nouvelle année à passer.

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« L’année 2023 devrait être difficile mais on s’attend à un rebond », sonne en préambule Thierry Lassagne, directeur général de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie de Lot-et-Garonne). La dernière conjoncture, alors en octobre 2022, avait démontré des résultats divers, alternant entre les réussites surprises et d’autres zones d’ombre. D’une manière générale, il en était ressorti beaucoup de doutes pour ce deuxième et dernier semestre de l’année 2022. Si la situation n’a pas grandement évolué à ce niveau-là, certaines craintes sur la croissance économique ont pu être chassées. L’an passé, le chiffre d’affaires des entreprises du département a augmenté de 11,7%, « une excellente nouvelle qui démontre la résilience de nos sociétés », selon le directeur de la Chambre. Cependant, à l’échelle nationale, la croissance devrait ralentir en 2023, passant 2,6% à 0,3%. Une retombée à laquelle le Lot-et-Garonne n’échappera pas. Par exemple, le secteur de l’industrie a connu un bilan bien plus positif que prévu mais 40% des 300 chefs d’entreprise interrogés s’attendent à une dégradation de leur chiffre d’affaires en 2023. Certains indicateurs confirment d’ailleurs cette tendance dans l’industrie agro-alimentaire. Aussi, la construction s’est récemment bien portée, « mais devrait soit fortement ralentir, soit être en récession dans le bâtiment l’ensemble du BTP et le gros œuvre, à cause de la baisse des demandes de constructions majeures. » Un état qui implique une baisse des investissements dans le secteur cette année.

Les services marchands sortent du lot

C’était déjà le cas en octobre, c’est une confirmation qui s’est profilée en ce début du mois de février. « Les services ont résisté et confirment un retour en 2022. Le secteur se projette même sur une hausse des effectifs et du chiffre d’affaires à 5,6% », se réjouit Thierry Lassagne. Il ajoute : « C’est tout simplement la filière qui a le mieux supporté la fin d’année passée, elle connaît juste un souci, les chefs d’entreprise envisageant une large décroissance des marges en 2023. »

Inquiétude pour l’hôtellerie-restauration

En Lot-et-Garonne, en représentant 60% de l’activité, le commerce est un pilier fondamental de l’économie locale. Si l’année 2022, grâce à la sortie de la crise sanitaire, a été un bon cru pour le commerce (43% de hausse du chiffre d’affaires global), les entrepreneurs estiment qu’une dégradation approche cette année. « Ils appréhendent le niveau de consommation de ce premier semestre, ainsi que le prix des matières premières qui vont contraindre ce secteur. » Il en est que ces problèmes ont d’ores et déjà impacté les cafés, hôtels et restaurants. « C’est la filière qui inquiète le plus. Malgré un chiffre d’affaires relativement stable, tous les chefs d’entreprises se projettent sur une dégradation dans tous les domaines, il y a énormément de pessimisme sur la trésorerie et les marges. »

La confiance en déclin

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, 64% des chefs d’entreprises sont en confiance quant à l’avenir de leur société. Un chiffre en baisse majeure compte tenu du dernier bilan où 74% des entrepreneurs avaient répondu favorablement à la question. « A l’exception de l’augmentation des effectifs, ils sont pessimistes en tout point. La morosité s’est installée dans la tête des chefs d’entreprises parce qu’ils ont peur de l’inflation et 76% ont des problèmes avec les délais de paiement. 41% pensent que les prix de l’énergie auront un impact sur leur attractivité », souligne enfin Thierry Lassagne. En profitant pour rappeler que des aides énergies existent à la CCI et que nombre d’entreprises peuvent en profiter, il s’est conclu de cette conjoncture qu’il faudra en quelque sorte survivre en 2023, avant que la reprise s’amorce en 2024 et se prolonge en 2025.

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