Avec le débat d’orientations budgétaire, le Département rentre dans le vif de l’exercice 2023. Un défi de taille pour la collectivité lot-et-garonnaise, qui doit composer un budget à l’épreuve des possibles recrudescences des crises actuelles. « Notre budget est marqué par ce contexte, tout en gardant les objectifs de l’exécutif en place. Ce n’est clairement pas l’exercice le plus simple. On note trois axes qui nous impactent déjà et continueront de nous impacter cette année : l’augmentation des prix du fonctionnement, un coup indirect via les versements à certains tiers et une conséquence sur les recettes fiscales », déplore la présidente du Conseil départemental Sophie Borderie. Côté projets en vigueur, 2022 n’aura pas été synonyme de repos au Conseil. « L’année passée était un cap important en matière d’aboutissements. On retient que le Plan collège est aujourd’hui réalisé à plus de 50%, le succès des Jours nets 47, le projet de diminution des prix des repas au collège et toutes les initiatives liées à l’habitat partagé », énumère-t-elle. A cela, peut s’ajouter aussi les nombreux rendez-vous pris pour l’économie sociale et solidaire.
Les finances vont bon train
« Il y a déjà une bonne nouvelle, le Département dispose aujourd’hui d’une situation financière saine », affirme la présidente. Cette prospérité se confirme par le budget prévu pour l’année 2023 : 513,5M€. « C’est la première fois que nous atteignons ce seuil. Les montants d’investissements, eux, dépasseront ceux des trois agglomérations du Lot-et-Garonne réunies. » Pour comprendre, les recettes de fonctionnement du Conseil départemental ont progressé de 6,5%, en plus d’une épargne de 87M€, permettant de s’appuyer sur de solides bases pour construire l’exercice 2023. Ainsi, la majorité de Sophie Borderie peut donc s’appuyer sur une augmentation de 50M€ sur son budget. « Nous allons pouvoir aider dans un grand nombre de domaines, confirme Christian Dézalos, vice-président en charge des finances. Nous allons prendre des décisions pour accompagner les ménages les plus précaires et nous nous battrons aussi pour le bien vieillir dans le territoire. Un plan Ehpad verra le jour avant l’été, en plus d’un schéma départemental de promotion du tourisme local. » Trois thématiques ressortent et prennent une partie non négligeable ledit budget : la jeunesse (34,8M€), le tissu social et citoyen (260M€) et développement du territoire (28M€). « Ceci confirme l’envie du Département de poursuivre un haut niveau d’investissement rendu possible par la capacité exceptionnelle d’auto-investissement en 2021 et 2022. Cependant, il sera nécessaire de rester vigilant vis-à-vis des incertitudes qui règnent. » Un total qui amène à des recettes prévisionnelles à hauteur de 415M€.
« Vous essayez de nous endormir ! »
Pendant les deux heures qui ont précédé les tant attendus débats, certains élus comme le maire de Villeneuve-sur-Lot, Guillaume Lepers, ont trouvé le temps long. « Vous avez placé le rapport d’orientations budgétaire après plusieurs prises de parole afin de nous déconcentrer. Vous avez essayé de nous endormir, mais nous vous rassurons, nous sommes encore assez réveillés pour commenter ce plan », lance-t-il avec un brin d’humour à Sophie Borderie. Son homologue de l’opposition Pierre Chollet, a lui voulu mettre en lumière la « bonne santé financière du Département. Les 500M€ permettront de faire prospérer nos communes afin qu’elles soient des moteurs pour l’économie. De ce fait, il est temps d’arrêter de faire croire aux Lot-et-Garonnais que nous allons mal et enfin porter encore plus d’ambition, par exemple, au niveau de l’habitat pour les étudiants. » Le maire de Marmande Joël Hocquelet s’est alors surpris de « voir la droite féliciter la gauche pour être de bons fonctionnaires. La caricature du Département qui n’aide pas les habitants est trop facile. Acceptez qu’il y ait des incertitudes, que le taux d’inflation nous oblige à poser des limites. Ce n’est pas un manque d’ambition mais une réalité, et même du bon sens », appuie-t-il. Guillaume Lepers a alors repris la parole, craignant pour l’avenir de finances locales. « A dire que nos caisses se portent bien, l’Etat va venir nous fouiller les poches et nous prendre ce qu’on a créé. On est dans un cercle vicieux où il faut aborder une attitude différente » Ce dernier en a profité pour reprocher un manque d’aide du Conseil départemental aux associations locales. Enfin, en présidente qu’elle est, Sophie Borderie s’est targuée du dernier mot du débat. « On a doublé nos investissements, le manque d’ambition, que certains voient, n’est pas à l’ordre du jour ».
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