Le silence se fait dans la salle, la projection du court-métrage « Folie Dure Folie douce » va commencer. Depuis 5 ans, un atelier de programmation de courts-métrages intègre une à deux classes de seconde du lycée Jean-Baptiste de Baudre dans le but d’intéresser les élèves parallèlement aux enseignements plus classiques, mais aussi de les raccrocher à des éléments culturels et à l’analyse de la vie quotidienne dans le monde d’aujourd’hui. Voir un film, parler du film, parler de soi aussi et avancer dans sa propre problématique personnelle de jeune avec un objectif : donner du sens pour aider à progresser.Dans le cadre de cet atelier, prenant place sur les heures d’accompagnement personnalisé, les élèves ont ainsi pu rencontrer Marine Laclotte, une réalisatrice césarisée en 2021 pour son court-métrage « Folies douces folies dures », une plongée dans le quotidien de plusieurs institutions psychiatriques, qui dévoilent ces personnalités souvent cachées au grand public à travers un court-métrage d’animation.
Réalisé en partenariat avec le dispositif Comett, courts-métrages et territoire (s), qui est une plateforme pédagogique conçue par le Bureau d’Accueil de Tournage du Lot-et-Garonne – BAT47 en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement 47, ont ainsi pu découvrir un court-métrage réalisé notamment dans l’établissement psychiatrique de Cadillac. « C’est une thématique qui touche les jeunes puisque certains d’entre eux ont des parents qui travaillent à la Candélie », explique Marion Poulid en charge de l’atelier. « Ils sont intéressés mais timides et cet atelier les pousse à s’affirmer petit à petit ».
Déverrouiller la parole
Si elle s’est ressentie lors des premières minutes de l’entretien avec la réalisatrice, elle est bien vite passée pour laisser la place à un véritable échange autour de l’émouvant court-métrage. « Ce sont de vraies personnes, c’est touchant », s’émeut un premier lycéen avant que d’autres réactions ne suivent la sienne. Pour Thelma, dont les parents travaillent dans le milieu de la psychiatrie « c’est réaliste et c’est bien de montrer aux gens la réalité des choses, la dureté du milieu pour les soignants ». Une prise de parole aidée en partie par toutes les séances d’atelier qu’ony pu réaliser les élèves en amont. « On a vu qu’ils avaient beaucoup progressé en prise de parole et en autonomie », félicite Marion Poulid. « Ils réagissent sur le film, s’intéressent à ce qui se passe en temps réel. » Exprimer et défendre son point de vue, les élèves s’y sont entraîner pendant plusieurs semaines pour parvenir à sélectionner deux courts-métrages sur tous ceux qu’ils avaient visionné. « Ils se décoincent et comprennent que même en tant qu’adolescents, ils ont un vrai avis à donner. » Une réussite de l’atelier qui va emmener à l’extension du dispositif l’année prochaine au sein de l’établissement.
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