Une fois de plus mais surtout une bonne fois pour toutes on espère, le SUA aura montré deux visages lors de son match de barrage contre Mont-de-Marsan. Vendredi dernier, l’équipe-type présentée par le manager Bernard Goutta faisait état de plusieurs « bricolages » : Antoine Erbani en seconde ligne, malgré n’avoir démarré à ce poste qu’une seule fois cette saison ; Florent Guion titulaire en première ligne avec seules huit titularisations auparavant ; Elton Jantjies démarre à l’ouverture pour pallier la blessure de Thomas Vincent et Jean-Marcelin Buttin, invité de dernière seconde, a pris son poste à l’arrière, Mathieu Lamoulie s’étant blessé avant le début de la rencontre. Avec leurs armes donc, les suavistes ont pourtant dicté les 20 premières minutes de ce barrage attendu à André-et-Guy-Boniface. Dans une atmosphère de phases finales où les quelques centaines de supporters agenais présents ont su se faire entendre, les coéquipiers de Vincent Farré ont pris leur marque dans la moitié de terrain landaise. Malgré quelques approximations, ils parvenaient à faire flancher la mêlée adverse, sanctionnée d’un carton jaune, puis de prendre les devants par la botte de leur champion du monde sud-africain.
20 minutes de naufrage
Dominant sans être tranchant, Agen perd pied dès la première intrusion des Montois dans leurs 5 mètres. Reculant à chaque impact, l’essai des « Jaune et Noir » se faisait inévitable. Chose dite, chose faite et les Lot-et-Garonnais perdent probablement le match dès cet essai inscrit. Malmené pour la première fois depuis le coup de sifflet initial, Agen retrouve son pire niveau observé cette saison. Incapabables de développer quoi que ce soit ballon en main, les hommes de Bernard Goutta sont pris de vitesse et concèdent même un essai de pénalité pour un placage haut de Jefferson Joseph sur sa ligne d’en-but. L’affaire se corse, d’autant plus que l’ailier agenais écope d’un carton jaune, tout comme Arnaud Duputs quelques minutes auparavant. Sur la sirène, Mont-de-Marsan, traverse plus de la moitié du terrain, s’amusant entre les lignes d’Agenais totalement groggy. A 24-3, le score est sans appel et le SUA n’est pas à la hauteur des phases finales.
Un éveil trop tardif
Au retour des vestiaires, Bernard Goutta procède rapidement à des changements, son plan initial ne répondant dans aucun secteur de la rencontre. Il ne faut que peu de temps pour que le sursaut d’orgueil fasse effet et à la 50ème minute, Loris Tolot débloque véritablement le compteur agenais sur une belle inspiration de Jantjies au pied. Cependant, Agen rend dans le même temps l’une de ses plus pâles copies en touche. Alors qu’il est impossible de construire une attaque, les Montois, eux, se détachent avec un drop et une pénalité. Mais plus actif par l’apport de son banc, le SUA regagne peu à peu du terrain et conclut son second essai dans les dernières minutes sur une pénalité jouée à la main. Rebelote à la 79ème, Théo Idjellidaine va de son essai et ramène le SUA à 30-24. La sirène retentit et l’espoir demeure pour la première fois dans ce barrage. Les Agenais tentent tant bien que mal de remonter près de 90 mètres, mais sont sanctionnés d’un ballon contré juste devant leur en but. Mont-de-Marsan ponctue son succès d’un dernier essai et le SUA entrevoit la fin d’une nouvelle année de rugby. Mont-de-Marsan retrouvera donc Grenoble en demi-finale, tandis que le second match verra Vannes se déplacer sur la pelouse d’Oyonnax.
Quelle suite pour le SUA ?
Que dire de cette saison, si ce n’est qu’Agen aura retrouvé les phases finales et une place parmi les 20 meilleures équipes de l’Hexagone, mais à quel prix ? L’équipe s’est montrée défaillante à domicile et peu séduisante dans le jeu produit, qui n’a rien à voir avec la tradition agenaise. Pour autant, Agen reste « une équipe en construction », comme l’ont si souvent rappelé Bernard Goutta et son staff. Retrouver de la compétitivité est une chose, mais il faudra confirmer dès la reprise du championnat le 19 août prochain. En effet, rester dans le top six chaque année est une tâche des plus difficiles, mais il est certain que ce groupe ne peut qu’apprendre de ces épreuves. L’heure est aujourd’hui à la recherche d’un entraîneur des trois-quarts pour remplacer le retraité Raphaël Lagarde. Ce sera le plus gros chantier du mercato durant le prochain mois de vacances du club. « Il n’y aura que peu d’arrivées, car la plus grande partie de notre recrutement ce sont nos espoirs que nous avons resignés », assumaient le coach et le président Jean-François Fonteneau cette année. A voir donc si ces espoirs, l’avenir formé par le club en somme, prendront une place tout aussi importante sur les feuilles de match que de véritables recrues d’intersaison.
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