Villeneuvois : le pôle zéro-déchet de la CAGV ne fait pas le tri des critiques

A l'occasion d'une réunion publique à Villeneuve-sur-Lot 15 mai, le projet de futur pôle zéro-déchet a été présenté en détail aux habitants. Les riverains logés à proximité du site de Lasplantes n'ont pas manqué de venir faire entendre leur mécontentement.

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Au sein d’une friche industrielle du lieu-dit Lasplantes, non loin de Villeneuve-sur-Lot, trônera bientôt ce qui constitue aujourd’hui le plus important projet du mandat à la CAGV (Communauté d’Agglomération du Grand Villeneuvois). Ce pôle zéro-déchet aura pour objectif de respecter les obligations de réduction de 50% des déchets ultimes (les déchets ne pouvant plus être valorisés, NDLR) d’ici les prochaines années, une véritable révolution sur l’agglo, qui compte aujourd’hui quatre déchetteries. Ces dernières, situées au Lédat, à Sainte-Livrade-sur-Lot, à Laroque-Timbault et dans la zone industrielle villeneuvoise du Rooy, connaissent des situations inégales : « Si deux d’entre elles sont en bons états, une autre mériterait une sérieuse remise à niveau », précise Christian Laporte, directeur des services techniques de la CAGV. A noter que la déchetterie du Rooy enregistre à elle seule plus de 100 000 visites par an. Ainsi, le pôle zéro-déchet fera office de réponse aux nombreuses problématiques rencontrées, en « rassemblant en un seul lieu l’ensemble des déchets, qui seront par la suite valorisés en ressources », continue le directeur.

A l’épreuve des nuisances

Un projet de pôle zéro-déchet d’une telle ampleur pourrait apporter son lot de nuisances. Une certain nombre d’entre elles ont été identifiées, mais à chaque fois, les porteurs du projet semblent avoir trouvé réponses aux problématiques. Par exemple, si des vastes émissions de poussières peuvent être attendues sur une telle structure, les activités de broyage, dans cet objectif, seront centralisées sur les plateformes, afin que les résidus et poussières retombent droit dans l’établissement et non en périphérie de la zone. L’organisation spatiale du lieu a aussi été pensée pour limiter les risques d’incendies, ainsi que pour rentabiliser la gestion des eaux de ruissellement sur place, « le tout, avec un contrôle régulier des infrastructures. » Autre point majeur retenu : les nuisances sonores. Pour calmer les potentielles ardeurs vis-à-vis du sujet, il a été précisé que les activités de broyage des déchets verts, engendrant des nuisances, n’auraient lieu « qu’une à deux fois par mois et deux fois par an pour le concassage des gravats. Encore une fois, ces activités se dérouleront uniquement sur la plateforme centrale, pour réduire les bruits aux alentours ». Le pôle, d’une manière générale, devrait rester « masqué » aux yeux des riverains, avec des écrans de végétation et des aménagements sur place.

« On a mis nos vies dans ces maisons »

Ils sont quelques riverains, habitants à proximité du futur pôle, à s’être déplacés à la réunion publique pour faire état de leur agacement. En cause encore une fois, la multiple affaire de nuisances. En effet, 400 véhicules sont attendus chaque jour pour entrer et sortir des lieux. Bien que des nouvelles entrées seront créés pour dédensifier le trafic, ces derniers croient dur comme fer aux nuisances engendrées. « Vous pensez sincèrement qu’on ne va rien entendre, clame l’un des citoyens. Les poussières et les bruits ne s’arrêteront pas devant le pas de notre porte. Au moindre souci, vous aurez une plainte pour dysfonctionnement de votre pôle. » Acculés de questions, les élus et techniciens peinent à trouver une réponse adéquate à chaque situation pour les riverains. Résidents à quelques dizaines de mètres du pôle, ces derniers craignent pour la dévaluation de leurs domiciles. « On est arrivés pour certains il y a plus de 40 ans sur ce site, on a mis nos vies dans ces maisons qui vont maintenant perdre énormément de valeur. Nous savons que cet outil est nécessaire mais pourquoi le mettre devant nos portes ? » A cela, les élus répondent « qu’il n’y avait pas de site aussi important, même dans la zone industrielle, pour recevoir un tel pôle ». Prochainement, une concertation des citoyens entrera en vigueur, en attendant les dernières autorisations pour lancer le chantier.

Plan d’aménagement du projet.

Les aménagements sur place

Comment vont s’organiser les quatre hectares de friche sur place ? Tout d’abord, trois plateformes distinctes seront positionnées pour traiter le bois, de tonte, de taille et les gravats, qui seront réutilisés ensuite par le service voirie de l’Agglo. En plus, un espace de déchetterie sera installé avec une zone de gratuité. Quant à la partie bureau et entrepôts créés sur place, elle hébergera la régie de territoire Vallée du Lot, elle-même partenaire de la CAGV dans le domaine de la gestion des déchets. Aussi, sera développé un atelier de réparation des D3E (déchets d’équipements électriques et électroniques), en plus de la création d’une unité de regroupement de l’ensemble des D3E du département.

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