Pétillante, souriante et passionnée par ce qu’elle fait, Alice Cassany est celle qui fait souffler un vent de fraîcheur sur l’hippodrome de Sangruère à Villeneuve-sur-Lot, une des plus belles pistes en herbe du Sud-Ouest. Élue présidente de l’hippodrome de Sangruère, la jeune femme de 32 ans n’était pas spécialement destinée à devenir la plus jeune présidente d’hippodrome de France. « J’ai toujours été passionnée par les animaux et la campagne alors que mes parents étaient un peu plus urbain », sourit la jeune femme. « J’ai commencé l’équitation à 6 ans, j’ai fait de l’équitation de loisir, je ne suis pas une grande championne », précise-t-elle en riant avec toute la bonne humeur qui la caractérise. « J’ai approché le milieu des courses quand j’ai commencé à travailler dans un haras après mes diplômes d’ingénieur agronome et d’inséminatrice équine. » C’est là qu’elle a une première approche du milieu des courses. « Là où j’étais, je m’occupais beaucoup de juments de course, c’est donc naturellement que j’ai rencontré beaucoup de gens de ce milieu-là. » Ainsi commence sa découverte des hippodromes et elle rentre à la société hippique de Villeneuve-sur-Lot en tant que secrétaire quasi tout de suite. « C’est d’ailleurs là que j’ai rencontré mon mari qui est driver amateur ! » C’est comme cela qu’elle découvre un univers « vachement sympa et beaucoup moins guindé que l’équitation loisir ».
Ouvrir la voie à d’autres
Pendant 10 ans, Alice Cassany officie donc en temps que secrétaire de l’hippodrome avant d’être élue présidente à l’unanimité. Mais les courses sont majoritairement un milieu d’hommes, il faut se le dire, alors comment ça se passe quand on devient une présidente d’hippodrome, jeune qui plus est ? « J’ai eu la chance d’être là pendant 10 ans donc les entraîneurs me connaissaient et quand je suis passée présidente ça s’est plutôt très bien passé. Après l’ancien président, la jeunesse arrivait. Ils connaissent mon attitude un peu carrée donc ça s’est très bien passé. » Néanmoins, ce n’est pas toujours évident. « Il y a parfois des remarques sur mon âge ou mon sexe forcément, mais j’ai fait ma place quand même. La preuve en est, récemment, j’ai été élue au comité du trot (qui gère la fédération régionale, NDLR) et je suis la première femme à l’intégrer, ce qui est très agréable parce que j’ouvre la voie à d’autres. »
Attirer du public
Alice Cassany est donc arrivée à la tête d’une société hippique de bientôt 150 ans installée sur les terres du Marquis de Scorraille depuis 1959. Une société et un milieu hippique qu’elle veut dynamiser, faire perdurer et découvrir au plus grand nombre sur les terres de Sangruère. « A l’époque de l’ancien président, il n’y avait pas d’animation, il y avait les courses, point barre. Un hippodrome c’était pour des courses », explique la présidente. « Les animations c’était une grande volonté pour moi. L’an passé, on a lancé des thèmes pour chaque journée de course, des spectacles pour les enfants, une journée sur le bien être du cheval avec des démonstrations… ». Sur une après-midi, l’hippodrome peut accueillir jusqu’à 800 spectateurs qu’elle entend encore choyer la saison prochaine pour promouvoir et faire vivre l’hippodrome et le monde des courses en Lot-et-Garonne. Comme elle le dit elle même, c’est toute une machine de guerre qu’il faut déployer pour attirer du public : « Car il ne faut pas se mentir, c’est grâce au public, aux enjeux du PMU, que la filière course peut vivre. »
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