« Quand je suis arrivé ici il y a quelques mois, je savais que j’arrivais dans un département avec de nombreux atouts mais aussi des fragilités », a commencé le préfet Daniel Barnier lors de la réception de la presse locale ce 12 février à la Préfecture, qui porte encore quelques stigmates des dernières manifestations. Les manifestations et l’état du monde agricole étaient d’ailleurs au menu de ce petit-déjeuner. « L’ampleur des dernières manifestations a malgré tout surpris tout le monde même s’il y avait des signes avec le mildiou sur la vigne, les différents aléas météorologiques comme la grêle, etc. »
Aider à la sortie de la crise agricole
« Cette année, nous allons être dans la mise en œuvre du plan de soutien à l’agriculture », a tout d’abord annoncé le préfet. « Nous en sommes à la phase de questionnement pour sortir de cette crise et il faut se mettre autour d’une table pour en discuter, car je ne pense pas que la bonne méthode soit de s’écrire tous les jours », en référence aux différents courriers du président de la Chambre d’agriculture, Serge Bousquet-Cassagne, adressés au préfet à propos de plusieurs dossiers agricoles du département et notamment pour demander les versements des aides de la PAC aux exploitations agricoles. « Nous allons faire en sorte que cet argent arrive le plus rapidement possible ». Pour Daniel Barnier, il est essentiel que le maximum de mesures ait des effets d’ici au Salon de l’Agriculture.
L’État paiera une partie des dégâts
En Conseil municipal la semaine passée, Jean Dionis, maire d’Agen, informait qu’il avait saisi, par courrier, le préfet afin que l’État participe au règlement de la facture de 400 000 € qu’avaient engendrée les manifestations des agriculteurs. « J’ai bien reçu le courrier de Jean Dionis. L’État peut, en effet, être responsable des dégâts des manifestations. Il y aura une étude de la demande, l’analyse des conditions et avec les preuves du préjudice, il devrait y avoir une participation de l’État si les conditions sont bel et bien remplies. » Du côté de la préfecture, aucune plainte ne sera déposée. « La limite fixée aux agriculteurs a été tenue et aucun bâtiment public n’a été incendié comme cela a pu être le cas ailleurs et aucun personnel public n’a été malmené. Concernant le bâtiment, les dégâts se limitent à un nettoyage dont le devis est encore en élaboration. »
Un lac de Caussade réglé d’ici à 2025
Autre sujet qu’a tenu à aborder le préfet, celui du lac de Caussade qui avait fait couler pas mal d’encre depuis 2018. La saga de cette retenue d’eau, créée sur la commune de Pinel-Hauterive, remonte à une autorisation à sa création de la préfète de l’époque qui avait été retoquée en 2018 par le ministre de la transition écologique et de l’agriculture. Qu’à cela ne tienne, le lac de Caussade avait été creusé illégalement en 2019. Depuis, c’est un dossier sensible, considéré toujours comme illégal malgré une utilité manifeste. « Le lac existe depuis 5 ans, il est inscrit dans le paysage et a démontré son utilité », confirme Daniel Barnier. « Néanmoins, cela reste un ouvrage illégal sur deux thématiques : une mise en conformité est nécessaire, d’un point de vue de sécurité, pour la digue qui est, certes, pour le moment solide mais qui doit être sécurisée. Pour un lac de 900 000 m³, la digue ne fait qu’une dizaine de mètres. L’autre point concerne l’environnement : travailler sur la notion de débits réservés, qui doivent être renvoyés vers le Tolzac et travailler sur les zones humides en amont. » Pour le préfet, il faut également sortir de « l’idée qui circule. Nous sommes loin d’interdire les retenues collinaires individuelles. » Pour le Préfet, si « tout le monde joue le jeu, tout sera bien réglé en 2025 ».
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