Rugby : recrutements, départs, objectifs… Sébastien Calvet et le SUA LG font le point

Ce vendredi, le futur manager du Sporting, actuellement à la tête de l'équipe de France U20, a été présenté à la presse. Aux côtés de Jean-François Fonteneau et Frédéric Péchavy, ce dernier a livré ses ambitions pour le club tout en dévoilant l'effectif futur de l'équipe.

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Il y a encore quelques semaines, la possibilité de voir l’équipe évoluer sur le long terme sous la houlette du trio Ryan-Maddocks-Fellah était encore d’actualité. Qu’est-ce qui nous amène aujourd’hui à la présentation d’un nouveau manager ?

Jean-François Fonteneau : Quand on a eu l’opportunité d’échanger avec Sébastien Calvet, on a compris que son discours s’intégrait dans la vision globale du club. Pour en revenir à notre staff actuel, on estime que Dave Ryan et Adel Fellah ont encore besoin d’être accompagnés dans le domaine pour prétendre à devenir de véritables coachs principaux. Barry Maddocks, quant à lui, ne possède pas la personnalité d’un manager. On a besoin d’avoir quelqu’un avec de la hauteur, qui plus est, qui s’inscrit sur le long terme. On a vécu à nos dépens des situations compliquées où les managers ne s’inscrivaient pas dans la durée, donc on s’est retrouvé dans des situations d’urgence. On a la chance d’avoir dans ce club une organisation qui fonctionne. On a souvent laissé entendre que j’étais un homme seul, mais ce n’est pas le cas. Il nous faut juste un chef d’orchestre pour tout ce groupe et c’est là que la position de Sébastien nous intéresse pour bien des raisons, dont son appétence pour la formation qui est importante à Agen. Collectivement, je pense qu’on peut avancer tous ensemble dans la bonne direction.

Venons-en à vous Sébastien, vous êtes un habitué de la maison agenaise pour y avoir été le directeur du centre de formation par le passé (2014-2018), que cela vous fait-il d’y revenir ?

Sébastien Calvet : J’ai la pression, mais la bonne pression. Mon choix de revenir ici s’est accordé à la faveur de plusieurs éléments. Premièrement, parce que je crois au SUA LG. Ce club à une histoire folle avec tellement de légendes, il se doit de générer une énergie particulière dans le rugby. Ensuite, je suis attaché au pouvoir de la formation et Agen en est un maître. Enfin, pour avoir visité pas mal de clubs en France, beaucoup souffrent du fait qu’il y ait plusieurs lieux dans la vie du club. Nous, entre la plaine des sports Philippe Sella et le stade Armandie à proximité, on a une unité de lieu sur laquelle travailler afin de créer un esprit Armandie. Ces trois éléments liés ont compté dans ma décision de revenir ici. J’avais déjà dit au président il y a plusieurs années que je comptais postuler un jour en tant que manager du SUA. Le départ de Bernard Goutta a précipité les choses. On doit arriver à faire quelque chose de bien dans les années à venir.

Du mouvement est d’ores et déjà prévu dans l’effectif, pouvez-vous nous faire un point sur les recrues ?

S.C. : Tout d’abord, je tiens à rappeler que le recrutement s’organise entre la direction du club, le staff et le directeur sportif Thomas Léger. Ils ont établi une méthode en plusieurs temps que j’ai trouvée intéressante. Le recrutement se déroule en trois phases. Le club a d’abord géré certains cas en interne. Entre octobre et décembre, il y a eu les prolongations de jeunes issus du club comme Hans Lombart-Buret, Julien Lebian, Mathieu Bonnet, Alex Burin, Romain Darchen, Mamuka Mstoian ou encore Beau Farrance. La deuxième phase, de décembre jusqu’à aujourd’hui, concerne ce qu’on peut qualifier d’externe, en cherchant les nécessités pour l’équipe lors des saisons à venir. A ce moment-là, bien qu’on regarde des joueurs ailleurs, on continue d’évaluer les nôtres. Mais tout l’intérêt ici est de renouveler des postes clés. On peut donc annoncer les signatures de Jack Maunder (demi de mêlée, Melbourne Rebels), John Madigan (Seconde ligne, Béziers), Mathieu de Giovanni (Seconde ligne, Stade Français) Santiago Socino (Talonneur, Gloucester) Peyo Muscarditz (Centre, Bayonne), Lucas Martins (Ailier, Blagnac) et Ollie Cummins (Contrat espoir, Centre, Western Force). Hayam El Bibouji (Talonneur, Pau), nous rejoindra aussi en la qualité de prêt.

La dernière phase consiste à réévaluer les joueurs qui se sont exprimés de décembre à mars et d’en prolonger certains. On peut déjà dire que ce sera le cas d’Evan Olmstead (2026), Loris Tolot (2026) et Théo Belan (2025).

Pour finir, encore un ou deux dossiers qui pourraient survenir. On cherche encore un quatrième talonneur et un demi d’ouverture de haute qualité pour les tirs au but. A ce poste-là, s’il faut piocher dans du non-jiff, on le fera sans problème, car Barry Maddocks est largement capable de gérer ce profil. Concernant la rumeur dédiée à Louis Foursans (Montpelier), elle ne sera pas concrétisée, ce dernier va signer au Stade Français.

Tous ceux qui n’ont pas été prolongés et en fin de contrat ne seront pas là la saison prochaine ?

J-F. F. : Sauf surprise, on a priorisé les recrutements évoqués aujourd’hui. Si le budget nous le permettait, certains joueurs pourraient faire la transition comme Antoine Erbani, mais on a dû faire des choix et ceux-là nous quitteront en fin de saison.

Des joueurs encore sous contrat de plusieurs années peuvent-ils être amenés vers la porte de sortie ?

J-F. F. : On à deux trois sujets compliqués dues aux blessures et aux commotions à l’image de Malik Hamadache dont la commotion est avérée sérieuse. Ce n’est pas un sujet facile à gérer car sur le palier c’est le numéro un à son poste, Vincent Farré est aussi un cas compliqué mais il est dans un protocole de reprise. Il nous faut encore du temps pour étudier cela. Walter Desmaison quant à lui, n’est aujourd’hui plus dans l’effectif comme George Tilsley.

Vous craigniez le départ de certains jeunes talentueux comme Thomas Vincent, Clément Guarrigues, Jefferson Joseph ?

S.C. : Oui, on a des signaux de clubs de Top 14 qui surveillent évidemment certains joueurs du SUA, mais pour l’instant, il n’y a aucun signal alarmant. Après, un joueur a le droit d’avoir l’ambition de jouer ailleurs. On a quand même informé les joueurs que s’ils voulaient partir jouer au niveau supérieur, on pourrait faire en sorte ensemble que cela soit avec Agen, autrement, ils devraient nous avertir rapidement de leur choix. Pour le moment, de ce qui ressort du vestiaire, c’est que beaucoup nous ont dit qu’ils étaient heureux ici.

Sébastien, à première vue, comment jugez-vous votre futur effectif ?

S.C. : On va tourner autour de 46 joueurs dans l’équipe permanente, dont 9 ou 10 non-jiff et une quinzaine de contrats espoirs, ce qui est une bonne statistique dans le paysage de Pro D2. La moyenne d’âge des prolongations et recrues est de l’ordre de 25-26 ans, j’apprécie l’effort qui a été fait là-dessus. De manière générale, je pense qu’on a les moyens de faire une belle saison avec ces joueurs-là. C’est un effectif puissant capable de générer du mouvement. Je vois de la qualité à tous les postes. Si on n’est pas sinistrés par les blessures, on a une équipe qui joue le haut de tableau.

Avez-vous déjà rencontré le groupe ?

S.C. : J’ai décidé de laisser le groupe actuel gérer sa fin de saison. Toutefois, on voulait que l’ensemble des parties prenantes du club voit que je suis là et que j’ai des intentions. Pour cela, j’ai contacté certains joueurs qui ont le capitanat par exemple, je voulais leur dire que je ne les snobais pas, juste que je les laissais finir leur aventure. Aussi, j’ai rencontré 70 % du staff en entretien individuel et petit à petit, ce sera au tour de chaque joueur.

Des renforts dans le staff peuvent encore survenir ?

S.C. : J’arrive dans un projet sur trois ans avec une mise en progression de ce que l’équipe fait actuellement. Si pour cela, il y a besoin d’un consultant en plus, on ne se l’interdira pas, parce que je ne suis pas simplement un manager qui remplace un autre, je veux mettre en place un projet global avec une dynamique nouvelle. Je veux trouver un moyen d’ajouter une touche supplémentaire au niveau du staff c’est bien.

Quel sera l’objectif pour le club une fois que vous serez à la tête de l’équipe ?

S.C. : C’est clair, positionner le SUA dans le top six. La baisse du nombre de joueurs ne baissera pas la qualité de l’effectif. Il faut montrer qu’à Armandie, on vend cher notre peau. Quand on a une équipe de qualité comme celle-ci, je ne connais pas d’entraîneur qui ne jouerait pas pour gagner. Si la dynamique est bonne, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas jouer le titre. Mais dans l’immédiat, il faut pérenniser le club dans le top six de Pro D2.

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