Voie verte villeneuvoise : vers un projet enfin concrétisé

Après des années de débats, le projet de voie verte entre Villeneuve-sur-Lot et le château de Rogé est déclaré d’utilité publique. Les travaux débuteront l’an prochain, avec des aménagements prévus pour apaiser les opposants.

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La préfecture de Lot-et-Garonne a donné son feu vert à un projet de longue haleine : la création d’une voie verte le long des berges du Lot entre Villeneuve-sur-Lot et le château de Rogé. D’une longueur de 4 kilomètres et d’une largeur de 5 mètres, cette piste dédiée aux mobilités douces bénéficie d’un budget global de 1,7M€, dont 70 000€ seront consacrés à l’acquisition des parcelles nécessaires.

Cependant, ce succès administratif ne s’est pas fait sans tensions. Dès le début, les habitants et exploitants agricoles riverains du tracé ont manifesté leur opposition. Leur principale revendication : utiliser l’ancienne voie ferrée pour cet aménagement, plutôt que les berges, afin de préserver les terres agricoles et minimiser les impacts sur leurs activités. Mais pour l’Agglomération du Grand Villeneuvois (CAGV), le choix des berges est plus judicieux, tant pour des raisons budgétaires que pour le potentiel touristique.

Des aménagements pour apaiser les tensions

Face aux protestations des riverains, l’Agglomération a décidé d’intégrer des ajustements. Pour répondre aux craintes des exploitants agricoles, des mesures spécifiques seront prises, notamment la construction d’abris pour sécuriser les pompes de puisage et la mise en place de tuyaux souterrains pour l’irrigation. Par ailleurs, des clôtures seront installées à proximité des exploitations les plus exposées, notamment celle d’un arboriculteur qui s’était montré particulièrement critique. Ces compromis visent à garantir la cohabitation entre les différents usages du territoire tout en poursuivant l’objectif de création d’une circulation douce, sécurisée et accessible à tous.

Une mise en œuvre par étapes

La première phase des travaux, prévue pour l’année prochaine, concernera le tronçon reliant l’avenue Henri-Barbusse au lieu-dit Grand-Pièce. Ce segment inclut le passage dans un sous-bois jusqu’aux abords du barrage hydroélectrique, une zone propice aux premiers aménagements. La seconde partie, qui s’étendra jusqu’au château de Rogé, sera quant à elle repoussée à la prochaine mandature. Cette décision s’explique par la nécessité de finaliser les procédures d’expropriation pour les terrains concernés et de mieux coordonner les travaux avec d’autres projets de développement, notamment la future zone Agropole villeneuvoise prévue dans la même zone.

Entre ambition touristique et défis locaux

La voie verte, qui s’intègre dans une perspective plus large de mobilité douce à l’échelle de la vallée du Lot, vise à devenir une infrastructure emblématique. Elle permettra de relier plusieurs cités de la région et de rejoindre la Véloroute 86, tout en mettant en valeur le patrimoine naturel et architectural des berges du Lot. Malgré l’opposition initiale, ce projet pourrait incarner un compromis entre modernité et préservation des terres agricoles. Reste à voir si les futures étapes de sa réalisation parviendront à convaincre les derniers sceptiques et à en faire une réussite collective pour le territoire, mais le projet n’a jamais été aussi proche du concret.

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