Lot-et-Garonne : pépinière commerciale, trophées et aides financières… La CCI en action pour le commerce

Entre la création d’une pépinière commerciale à Agen, le soutien aux unions commerciales et les Trophées du Commerce, la CCI du Lot-et-Garonne déploie sa stratégie pour redynamiser le commerce local et accompagner les entrepreneurs face aux défis économiques.

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Inutile de répéter que le commerce de proximité traverse une période difficile, marquée par une baisse de fréquentation des magasins et des fermetures en série. Mais face à ce constat qui devient plus prégnant chaque année, la CCI du Lot-et-Garonne se retrousse les manches… et lance une pépinière commerciale à Agen. Si les figures de la Chambre de Commerce et d’Industrie ont étudié la possibilité d’investir les anciens locaux de Burton of London sur le boulevard de la République, c’est finalement sur la place Foch, en face de la cathédrale Saint-Caprais, que leur projet verra le jour. Installée dans les anciens locaux du journal Sud Ouest, cette structure offrira aux jeunes commerçants des locaux à loyers préférentiels, leur permettant de tester leur activité à moindre coût. « Le commerce est un secteur en grande difficulté, ce n’est pas propre à Agen, c’est une tendance générale », souligne Frédéric Péchavy, président de la CCI. « La fréquentation du centre-ville en tant que lieu de balade existe encore, mais celle des magasins est en baisse. »

C’est Bruno Casset, vice-président de la CCI et ancien président de l’Union des commerçants et artisans agenais (UCAA), qui a dégoté ledit local. « Nous l’avons acquis pour éviter les emplacements premium aux loyers élevés », résume-t-il. Et l’engagement de la CCI dans ce projet se traduit par le montant investi dans cette affaire globale : 500 000 € (NDLR : la Chambre possède un budget global de 3 M€). Avec ses 150 m² de surface de vente et 130 m² de bureaux, l’espace sera aménagé avec des cloisons modulables pour accueillir plusieurs types de commerces et donner un nouvel élan au centre-ville.

Une sélection rigoureuse des candidats

Les commerces retenus devront apporter une vraie valeur ajoutée au centre-ville. Les restaurants, coiffeurs et barbiers ne seront pas prioritaires. « La sélection sera assurée par le pôle Création-Reprise de la CCI et l’Agence du Commerce d’Agen (dont la CCI 47 est un membre fondateur), avec un jury composé d’élus, de commerçants et d’un représentant bancaire », indique Bruno Casset.
L’achat des locaux devrait être finalisé au premier trimestre 2025, suivi des travaux. L’ouverture est prévue pour novembre 2025, juste avant les fêtes de fin d’année, période stratégique pour le commerce. La pépinière pourra accueillir les commerces alors sélectionnés sur une période d’incubation de 18 à 24 mois. « Après, on peut considérer qu’il y a une maturité du projet qui peut basculer sur une implantation dans un marché privé », poursuit Frédéric Péchavy.

Vers Villeneuve et Marmande

Inspirée du modèle déjà visible à l’Agropole avec Agrotech, cette initiative sera d’abord expérimentée à Agen avant d’être déployée à Marmande et Villeneuve-sur-Lot. « Chaque ville a des besoins différents. Les deux citées ne manquent pas de locaux vacants, mais il faut s’assurer qu’ils soient bien exploités, là est le véritable enjeu. » L’initiative agenaise aurait en tout cas déjà séduit la municipalité, ainsi que les porteurs de projets qui n’ont pas tardé à se manifester.

Une stratégie globale de soutien au commerce

Au-delà de la pépinière, la CCI s’investit de bien d’autres manières en 2025. Elle commence par allouer la somme de 25 000€ à destination des unions commerciales de centre-ville, afin de participer financièrement aux animations annuelles. Elle organise aussi les Trophées du Commerce. Cette initiative vise à mettre en lumière les commerçants méritants à travers cinq prix : l’entrepreneuriat, l’innovation, le développement durable, la qualité et le prix du jury. Un prix spécial récompensera également les unions commerciales les plus engagées. La sélection s’effectue d’abord au niveau départemental pour concourir au niveau régional et ensuite, pour les valeureux commerces restants, ce sera la finale nationale. L’objectif ? Valoriser les initiatives locales et récompenser les commerces qui se démarquent par leur engagement et leur dynamisme.

« La baisse du trafic dans les centres-villes n’est pas uniquement due à la concurrence du e-commerce ou des grandes surfaces périphériques. Plusieurs autres facteurs entrent en jeu, comme le développement du télétravail. Les commerçants doivent aussi faire face à des coûts fixes élevés. Dans une entreprise classique, lorsqu’il y a une baisse de chiffre d’affaires, on ajuste les charges. Mais dans le commerce, les trois principaux postes de dépenses sont les charges salariales, les coûts énergétiques et les loyers. Aujourd’hui, la plupart des commerçants fonctionnent déjà au minimum en termes d’horaires et de personnel. Les loyers, indexés sur l’indice du coût de la construction, connaissent des hausses de 5 à 10 %, ce qui pèse lourdement sur la rentabilité des commerces. Le coût de l’énergie, lui, n’est pas maîtrisable, et c’est une charge supplémentaire difficile à absorber. »

Frédéric Péchavy et Bruno Casset

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