À la tête de l’association, Stéphane Boukhari, chirurgien-dentiste de 37 ans, est un enfant du pays. « J’ai fait toute ma scolarité ici avant de partir étudier à Bordeaux. Revenir à Villeneuve était un choix du cœur et un engagement », confie-t-il. Son retour ne s’est pas limité à l’exercice de son métier. Rapidement, il a ressenti le besoin de s’impliquer davantage dans la vie locale, constatant que certaines décisions politiques semblaient davantage dictées par des impératifs électoralistes que par l’intérêt général de la population.
« J’ai toujours baigné dans la politique, mais les fonctionnements verticaux et les alliances opportunistes m’ont lassé. Je voulais une autre manière de faire, plus proche des citoyens », explique-t-il. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer une structure indépendante, capable de proposer des solutions concrètes pour Villeneuve.
Un projet collectif et sans étiquette
Loin des logiques partisanes, « Souffle Nouveau pour Villeneuve » a vu le jour en décembre dernier et regroupe des sensibilités politiques diverses : « On a des anciens socialistes, des écologistes, et même des personnes plus à droite. Ce qui nous unit, c’est la volonté de redonner du dynamisme à notre ville », insiste Stéphane Boukhari.
L’association fonctionne de manière collégiale avec des responsables thématiques (santé, accessibilité, environnement, citoyenneté et d’autres). « Nous refusons la politique descendante où tout est décidé en amont. Nous voulons co-construire notre projet avec les Villeneuvois », ajoute-t-il. Pour l’instant, la priorité est de structurer le travail avant d’organiser des réunions publiques.
Un regard critique sur la gestion municipale
Parmi les points noirs identifiés par l’association figure la gestion financière de la ville. « L’endettement a explosé, et avec la baisse des dotations de l’État, il faut une gestion plus prudente », alerte Stéphane Boukhari. Il pointe également du doigt certains choix budgétaires, comme les millions d’euros investis dans les allées Georges-Leygues. « Cet argent aurait pu être utilisé pour rénover les voiries ou les trottoirs. J’ai l’impression qu’on œuvre dans cette ville pour la forme et non pour le fond. Si l’on demande aux Villeneuvois ce qu’ils veulent en priorité pour leur ville, je ne suis pas certain qu’ils répondront un passage du Tour de France, des stars en concert l’été ou encore un chantier hors de prix pour le boulevard Georges-Leygues », cingle-t-il.
Autre sujet de préoccupation : le dynamisme du centre-ville. Thierry Paris, trésorier de l’association, s’inquiète de voir les boutiques fermer les unes après les autres. « Quand je suis arrivé à Villeneuve en 1991, la rue de Paris était noire de monde le week-end. Aujourd’hui, elle est quasi déserte », témoigne-t-il. Selon lui, il faut repenser l’accessibilité et favoriser l’attractivité du centre plutôt que d’insister sur les zones commerciales en périphérie. Les membres de l’association notent aussi l’insécurité comme l’un des défis les plus prégnants de la ville.
Une ambition municipale pour 2026 ?
L’association se veut une force de proposition, mais envisage-t-elle de se présenter aux municipales ? « C’est une possibilité », reconnaît Stéphane Boukhari. « Certains veulent uniquement participer via l’association, d’autres pourraient être candidats. Mais quoi qu’il arrive, nous proposerons un programme solide. » En attendant, le collectif continue d’affiner ses idées et d’aller à la rencontre des habitants. « Si on veut vraiment agir sur la vie des gens, il faut s’organiser », conclut-il. « Souffle Nouveau pour Villeneuve » espère bien incarner cette alternative citoyenne pour donner un élan nouveau à la ville.
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