A Agen, « on a des finances saines dans une époque anxiogène »

Ce lundi soir, la municipalité d’Agen se remettait à la table de l’exercice municipal. Et pour attaquer cette année 2023, c’était à son tour de passer par le traditionnel débat d’orientations budgétaires.

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La municipalité agenaise s’est pliée à l’exercice du débat d’orientations budgétaires (DOB). Et si l’année 2022 avait été plutôt sereine en signant la sortie du Covid et la reprise de l’activité, 2023 s’annonce un tantinet plus complexe. « Nous avons des finances saines dans cette époque anxiogène », a tenu à rassurer le maire Jean Dionis en préambule du Conseil municipal.
Selon le premier édile et la note de synthèse, les finances de la Ville sont, en effet, plutôt biens sur leurs pieds avec une épargne brute (qui est la différence entre recettes de fonctionnement et dépenses) de 7,8 M€ et une capacité de désendettement de 3 ans. Néanmoins, le premier édile a tenu a donner le ton avec une année « 2023 difficile pour les villes avec une inflation importante ».

Une trajectoire d’augmentation inévitable

Présenté par Mohamed Fellah, adjoint aux finances et aux ressources humaines », ce DOB s’est annoncé comme celui qui allait « clore la première partie du mandat et nous projeter sur les deux ou trois ans qui arrivent ». Et pour cette deuxième partie de mandat, la municipalité a établi un cadre pour naviguer au mieux entre les écueils économiques et conjoncturels de cette nouvelle année. Le tout sans augmenter les taux d’impôts et en maîtrisant le taux d’endettement.
Une barre à tenir alors que s’amorce une « trajectoire d’augmentation de plus de 4 millions de 2022 à 2026 avec un pic en 2023 à hauteur de 5,6% avant un lissage sur le reste des exercices », a annoncé Mohamed Fellah. Une augmentation des dépenses qui devra néanmoins rentrer dans un cadre décidé par les équipes de Jean Dionis pour cette deuxième partie de mandat où il faudra intégrer les nouvelles contraintes et réaliser le programme de mandat. Le tout, en gardant une trajectoire permettant un atterrissage de fin de mandat acceptable avec un encours de dettes dans la moyenne comme celle de la capacité de désendettement. « Nous allons avoir besoin d’une certaine agilité sur cet exercice budgétaire. On se le dit tous les ans, mais c’est encore plus vrai cette année. Un certain nombre d’incertitudes pèsent encore sur ce budget en termes de recette comme en termes de dépense… », a souligné Emmanuelle Cugurno, adjointe au maire à l’action scolaire, la petite enfance , l’enfance et la jeunesse.  

Un PPI et un plan de cession qui divisent

Mais pour garder son dynamisme, la Ville continue de miser sur un Plan pluriannuel d’investissement (PPI) qui reste ambitieux avec 140 000 000M€ investis à la fin du mandat. Un PPI qui compte une quinzaine de projets, dont celui du musée des Beaux-Arts (16M), l’aménagement de la place du Pin, le parking du Gravier… Mais également sur son plan de cession immobilière. Un programme sur lequel n’a pas manqué de rebondir Laurent Bruneau, membre de l’opposition « Je me demande s’il ne faudrait pas dire clairement les choses aux Agenais. En fait, c’est contradictoire, on ne peut pas dire d’un côté, on va réaliser le programme et de l’autre qu’il va falloir faire preuve d’agilité. Dans les 15 principaux projets du PPI, peut-être qu’il faudrait commencer par dire qu’on ne va pas pouvoir tout faire. »
Une objection à laquelle Jean Dionis n’a pas manqué de rappeler les réalités inhérentes à toute réalisation de projet. « Nous allons piloter année après année sur l’importance du service rendu à la ville, sur la maturité du projet… Ce n’est pas surprenant que dans un contexte durement inflationniste nous ayons cet effet-là ».
Pierre Dupont, également membre de l’opposition, à lui aussi évoqué des doutes quant au plan de cession de la Ville sur lequel il appelle à la « vigilance » pour ne pas se retrouver « à nu », tout en mettant en avant les déficits entre les investissements et les ventes de ce parc. «  On ne dit pas combien ça va nous rapporter derrière » a rappelé Jean Pinasseau, adjoint à l’urbanisme. « Notamment en taxe foncière, mais aussi tout ce qui sera induit par l’habitation.  Si on ne fait pas cela, vu le surenchérissement permanent, si on veut faire évoluer des bâtiments qui sont des friches etc… Il faut accepter d’avoir un déficit foncier. » Un avis rejoint aussi sec par Nadège Lauzzana, adjointe à l’hygiène et la salubrité publique, qui a ainsi clôturé ces principaux points de débat. « Cela valait le coup. Les projets s’étalent sur du moyen terme ou du temps long. C’est comme cela qu’on développe l’attractivité. Il y a certes des coûts induits, mais aussi des bonnes surprises. »

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