Agen : le Lidl de l’écoquartier et celui d’Estillac en stand-by

Une déception pour la ville d'Agen. Poussée par l'inflation, l'enseigne Lidl qui devait s'implanter dans la zone commerciale située Henri Barbusse mais aussi à Estillac est contrainte de revoir ses plans d'installation. Grand Frais et Marie Blachère tiendront, eux, leurs délais.

0 Shares

Ce devait être l’atout majeur de l’écoquartier la Vilette d’ici à septembre 2023. L’espace commercial avenue Henri Barbusse laissé vacant depuis la fermeture « surprise » de l’ancien Casino. Une fermeture vécue comme un coup dur pour le quartier d’environ 50 hectares à forte proportion de personnes âgées.
Trois enseignes se sont alors positionnées pour le terrain ainsi qu’une station-service. Grand Frais et Marie Blachère, désormais indissociables dans leurs implantations agenaises mais aussi le géant Allemand du discount Lidl. Après la destruction des bâtiments initiée en 2022, les travaux ont continué bon train pour livrer dans les temps les coquilles des futures enseignes. Si Grand Frais et Marie Blachère vont pouvoir attaquer les travaux, Lidl est, pour un temps, contrainte de freiner son installation. « Nous voulions l’annoncer pour éviter les discussions parallèles, il y aura du retard pour l’implantation du Lidl », a annoncé Jean Pinasseau, adjoint à l’urbanisme à la ville d’Agen, à l’occasion d’une conférence de presse réunissant membre de la Ville et représentants du groupe allemand.
En cause, le contexte inflationniste. Agen n’est pas la seule à être touchée, l’implantation d’Estillac est elle aussi mise sur pause comme une centaine de futurs établissements sur les 120 implantations prévues par le groupe Lidl en France, sans compter ses autres ouvertures reportées à l’échelle européenne. « C’est une transformation très importante pour le quartier », a rappelé Jean Dionis, « mais nous entendons que comme nos collectivités, les groupes comme Lidl soient eux aussi victime de l’inflation ». Entendre oui, laisser faire ? Non. « Néanmoins, nous allons tout faire pour réduire les délais de report », a indiqué le premier édile.

Pas d’annulation mais un report 

En effet, le coût d’exploitation d’un magasin à augmenter entre « 10 et 20% » pour la firme germanique l’obligeant dès lors à ponctionner dans ses budgets. Or, la construction de ces magasins représente de gros investissements pour l’enseigne, notamment en raison de la complexité des travaux où il faut composer avec une armature déjà construite. « En principe, on est autour de 3 millions d’euros pour les travaux d’emménagement des magasins, sans compter le coût des matériaux qui augmentent », explique les responsables développement de l’immobilier et technique de l’enseigne présents, Alexia Mas et Txomin Calbete. « Néanmoins, il s’agit d’un report et pas d’une annulation », a insisté Alexia Mas. Lidl a ainsi arbitré en faveur d’un « étalement des projets immobiliers et des investissements » mettant ainsi dans le lot les supermarchés d’Agen et d’Estillac. Une « fournée » comme l’a qualifiée Jean Pinasseau dont la ville aimerait bien faire retirer son projet du quartier 18 pour le relancer.
« C’est une véritable déception pour le quartier », se désole Martine Cazals, présidente du conseil de quartier La Villette.  « Les gens se demandent quand cela va ouvrir, c’est très important pour eux. Nous espérons que la mairie obtiendra gain de cause », poursuit-elle en indiquant que le quartier était prêt à lui aussi faire une lettre pour aider à la réduction de la durée de report. « Même les commerçants autour sont déçus, car ils attendent eux aussi de pouvoir profiter du flux que va engrener ce pôle de commerces ». Jean Pinasseau a cependant souligné que « l’offre sera quand même assurée dès septembre 2023 par Grand Frais, Marie Blachère et la station-service qui tiendront, eux, leurs délais. Il y aura une offre commerciale de proximité. » Cependant, la municipalité reste optimiste sur l’installation du discounter allemand. En cause ? Les coques déjà livrées et les paiements des loyers que devra malgré tout honorer les loyers au promoteur. « Nous sommes assez optimistes, Lidl est déjà très engagé chez nous et paie déjà ses loyers auprès du bailleur (Cofinance, propriétaire du terrain, NDLR) », a rassuré le maire d’Agen. « En attendant, nous allons assurer la sécurité du bâtiment en y évitant les dégradations ». Pour combien de temps ? Le mystère reste entier en attendant la réponse de l’enseigne allemande et pas de date précise de la part des représentants de l’enseigne présents même si le premier trimestre 2024 a été évoqué.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

81 − = 77