
Quidam L’Actu. : Vous êtes directrice de La Serre depuis son ouverture. Quel est votre parcours avant d’en prendre la tête ?
Perrine Franchomme. : Je suis Lot-et-Garonnaise, née à Villeneuve-sur-Lot, et j’habite aujourd’hui sur l’agglomération agenaise. Mon parcours professionnel est intimement lié au développement local. J’ai un master en aménagement du territoire et en ingénierie de projet. J’ai toujours travaillé à créer de la valeur sur les territoires. Quant aux liens entre La Serre et moi s’est construit comme une suite logique. J’ai commencé par accompagner les entreprises sur leurs ressources humaines à travers un groupement d’employeurs, puis j’ai dirigé la formation professionnelle à l’école informatique InTech (aujourd’hui l’ESIEA). Dans chacun de mes postes, il s’agissait de renforcer l’attractivité du 47. Quand l’Agglomération d’Agen a ouvert ce poste à La Serre, j’ai vu l’opportunité de prolonger cet engagement, mais cette fois-ci autour de la création d’entreprises.

Q.A. : Pour ceux qui ne connaîtraient pas, qu’est-ce que La Serre ?
P.F. : C’est un lieu hybride, un incubateur-pépinière dédié à la création et au développement d’entreprises, notamment dans l’innovation et la transition environnementale. Mais plus encore, c’est un lieu de rencontres, de connexions. On y accueille des start-ups, des télétravailleurs, des porteurs de projets et même des partenaires institutionnels comme la CCI ou le Crédit Agricole.
Q.A. : Il y a donc un positionnement spécifique de La Serre sur l’innovation environnementale ?
P.F. : C’est une volonté de l’Agglomération d’Agen. Comme elle avait su créer une filière agroalimentaire forte autour d’Agropole il y a 30 ans, elle veut aujourd’hui impulser une nouvelle filière autour de la transition écologique. La Serre joue un rôle d’amorce pour accompagner les projets, souvent complexes et innovants, dans cette thématique. C’est aussi un levier économique : l’environnement est un marché d’avenir et on veut créer un écosystème durable sur le Technopole.
Q.A. : Quel est le bilan après huit mois d’activité ?
P.F. : Nous sommes encore en phase d’amorçage. Aujourd’hui, six entreprises sont installées, auxquelles s’ajoutent deux organismes. Il y a une vraie dynamique qui se met en place. Tous les jours sont différents. Les porteurs de projets se rencontrent, échangent, s’entraident. Il y a une belle énergie. On accueille et allons accueillir des projets variés : du réemploi de pneus avec au développement de laboratoires alimentaires. Certains entrepreneurs travaillent dans nos locaux, d’autres viennent ponctuellement, mais tous bénéficient de notre accompagnement. Nous avons vocation à rayonner sur tout le Lot-et-Garonne mais aussi à attirer des projets de métropoles voisines. Bordeaux, Toulouse… L’idée, c’est de séduire des porteurs de projets qui cherchent un territoire où s’implanter, avec un coût de foncier abordable, un écosystème dynamique, et des partenaires de formation.
Q.A. : Le concours CréaTag vient justement structurer cette dynamique. Quel rôle joue-t-il ?
P.F. : CréaTag a été pensé comme une préfiguration de La Serre. Aujourd’hui, il en est pleinement intégré. Les cinq lauréats 2025 vont suivre un programme d’incubation de huit mois ici. L’idée, c’est qu’ils restent sur le territoire ensuite. On les accompagne via des ateliers collectifs, des rendez-vous individuels, et l’intervention de mentors. C’est stimulant pour eux… et pour nous !
Q.A. : Et la suite pour La Serre ?
P.F. : On va continuer à structurer l’écosystème, à densifier notre offre, à faire connaître ce lieu. Nous ne sommes qu’au début de l’aventure. Il faut du temps pour remplir un espace comme celui-là. Nous avons déjà engagé une dynamique d’entrepreneuriat étudiant avec l’Université de Bordeaux. À terme, le nouvel espace de Sud Management, une fois ouvert, va nous permettre d’intensifier les passerelles. Ce sont potentiellement les « startuppers » de demain. La jeunesse est une ressource pour l’innovation locale. Notre mission est claire : faire germer ici les entreprises qui feront le Lot-et-Garonne de demain.
La Serre en chiffre clés //
- 1 300 m² dédiés à l’accompagnement des entreprises
- 14 bureaux meublés de 24 m² à 74 m²
- 2 espaces de coworking de 30 m² et 100 m²
- 3 salles de réunion équipées et modulables :
→ 20 m² / 30 m² / 60 m² – jusqu’à 100 m² - 1 espace de convivialité de 70 m
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