
Dans les campagnes lot-et-garonnaises, les gymnases sont rares et chers. Tous les villages n’ont pas le luxe d’en posséder et ne peuvent même pas envisager, financièrement parlant, d’en construire un dans un avenir proche. Pour compenser ce manque de moyens, les city-stades ont fleuri un peu partout comme des champignons. Faciles à implanter sur un foncier réduit et relativement peu coûteux (souvent en dessous des 100 000 € clé en main), ces équipements font la joie de bien des territoires. « On devrait même parler de rural-parks, car cela correspond plus à notre réalité », glisse Bertrand Planté, maire d’Allez-et-Cazeneuve et vice-président à la CAGV en charge de la jeunesse. S’ils font déjà le bonheur de nombreux enfants et ados, la Communauté d’agglomération a décidé de les ouvrir aussi sur le monde scolaire. « L’idée a commencé à germer pendant la période préolympique, où l’on était incités à faire beaucoup d’activités. Et on a pu constater que les instituteurs et institutrices étaient un peu démunis pour développer la pratique sportive », explique Bertrand Planté. Pauvres en grandes infrastructures mais pas en ingéniosité, les élus locaux et leurs services ont imaginé un dispositif qui se veut innovant.
Rejoindre des clubs et sortir des écrans
La CAGV emploie déjà des Éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (ETAPS). Leur mission est notamment de mener à bien les actions « Savoir nager » et « Savoir rouler ». En accord avec le complexe aquatique de Malbentre où ils sont le plus souvent, ces ETAPS pourront se rendre dans les city-stades et accompagner les enseignants auprès des écoliers. « L’objectif final, c’est de leur faire découvrir de nouvelles disciplines et les inciter éventuellement à rejoindre des clubs sportifs. Il n’est pas question uniquement de foot mais de sports de raquette, de volley, de basket, d’athlétisme… Tout ce temps passé sur un terrain de sport avec des copains, c’est du temps en moins devant les écrans qui peuvent parfois devenir surabondants », souligne Bertrand Planté.
Un premier bilan prometteur

Cette idée a été mise à l’épreuve dans trois communes rurales et leurs écoles municipales : au Lédat, à La Croix-Blanche et à Hautefage-la-Tour. La phase de test s’est étalée du 3 avril au 27 juin. Cette période en fi n d’année scolaire permet à la fois de profi ter d’un temps globalement ensoleillé et de journées un peu plus allégées après avoir bouclé le programme de l’Éducation nationale (partie prenante du projet). Si les très fortes chaleurs de juin ont eu raison de certaines séances, le premier bilan est globalement prometteur. « On aimerait beaucoup la reconduire et l’élargir aux autres villages de l’Agglo », assure Bertrand Planté. Financièrement, les avantages sont multiples. Les ETAPS font déjà partie de l’organigramme communautaire, ils sont simplement redéployés. Et il est beaucoup moins coûteux de déplacer un agent qu’une trentaine d’élèves en bus. Si l’État venait en plus accorder une contribution pour financer des animateurs supplémentaires, pourquoi pas des jeunes en formation BPJEPS, ce serait la cerise sur le gâteau… « Nous allons tout faire pour en mobilisant nos parlementaires et la préfecture », annonce le vice-président à la jeunesse.
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