Le procédé est déjà bien en place chez certains de nos voisins européens. L’Allemagne a commencé a développer des unités de méthanisation permettant de produire du biogaz dans les années 2000. La France, elle, a commencé à se pencher sur le sujet un peu plus tard, à la recherche de nouvelles techniques pour produire de l’énergie procédé est déjà bien en place chez certains de nos voisins européens. L’Allemagne a commencé a développer des unités de méthanisation permettant de produire du biogaz dans les années 2000. La France, elle, a commencé à s’y pencher un peu plus tard, à la recherche de nouvelles techniques pour produire de l’énergie respectueuse de l’environnement. A titre de comparaison, l’Hexagone comptait en 2018 600 unités de méthanisation, contre 9 000 chez son voisin allemand, d’après l’Office franco-allemand pour la transition écologique. Pour ceux qui ne sont pas encore familiers avec cette technique, il s’agit de produire une énergie renouvelable et un engrais organique à partir des déchets issus de la production agricole. Le Lot-et-Garonne met sa pierre à l’édifice, notamment à travers l’implication depuis trois ans de Territoire d’énergie sur la question. Cette dernière investit régulièrement dans des installations visant à développer les énergies renouvelables. Mais sans porteurs de projet, difficile d’avancer… Sur l’Albret, sept agriculteurs ont uni leurs forces pour porter le premier méthaniseur de l’Albret en partenariat avec Avergies. C’est au lieu-dit Malante à Mézin, sur un terrain agricole situé derrière le site de l’entreprise de négoce agricole Sansan, qu’il sera implanté. Fabien Constantin, éleveur bovin et producteur de céréales, Nicolas Lamon, éleveur de volailles Label Rouge, la famille Chapolard, éleveuse de cochons et productrice de lait bio, les Binda, connus pour les cultures de tomates, la famille de viticulteurs De Bortoli et Xavier Trouillet, gérant de la ferme équestre Lou Chibaou à Barbaste, se sont réunis autour du collectif MéthAlbret en tant qu’actionnaires. La plupart d’entre eux travaillent déjà ensemble depuis quelque temps, en tant qu’adhérents à la CUMA des coteaux de la Gélise (coopérative d’utilisation de matériel agricole, ndlr). Les réunions d’information mises en place par la SEM Avergies, pour présenter son programme Co’meth 47, a permis aux intéressés de se retrouver. « Notre but est de les accompagner dans la concrétisation de leur projet. En plus de toute la partie technique et du suivi, Avergies apporte des fonds, à même hauteur que chaque agriculteur. Puis au bout d’une dizaine d’années, une fois le dispositif solide, la société d’économie mixte se retire et réinjecte ce capital dans un autre projet », explique Rauna Barth, chargée de mission Biogaz chez Territoire d’énergie.
Intégrer le dispositif au paysage
« Nous avions tous déjà entendu parler de ce principe, visité des installations en fonctionnement pour certains. Co’meth 47 nous a permis d’engager une réflexion commune », ajoute Julien Chapolard. L’ensemble des agriculteurs ont pu faire le point sur l’apport que chacun pourra assurer pour alimenter l’outil. « Le choix du site ne s’est pas fait au hasard. L’objectif est d’éviter toute nuisance pour le voisinage. Nous avions en premier lieu arrêté notre choix sur un emplacement qui nous permettait d’ailleurs une économie financière sur le raccordement. Mais nous ne l’avons pas retenu en raison de sa proximité avec des riverains. Ici, les premières maisons sont à plus de 300 mètres », dévoile Fabien Constantin. Contrairement à d’autres projets qui ont suscité une opposition de la population, tel que celui prévu à Meilhan-sur-Garonne en Val de Garonne, abandonné depuis, MéthAlbret suscite curiosité et approbation des habitants du coin. En ce qui concerne son fonctionnement, une personne sera recrutée pour assurer diverses tâches essentielles. « Il sera chargé de collecter les matières sur chaque exploitation, en plus d’un rôle de surveillance et d’entretien à assurer. De notre côté, nous serons évidemment présents en soutien. » La production de biogaz, qui sera directement injectée dans le réseau géré par GRDF, est estimée à 85 m3 par heure, « soit la consommation des Néracais sur une heure au moins de juin », imagent-ils. Mais le processus présente aussi plusieurs autres avantages non négligeables pour les agriculteurs, tels que la production d’un fertilisant organique naturel pour leurs cultures, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou encore la réduction des nuisances olfactives. Après des études de faisabilité réalisées en 2019, la lourde partie administrative avance doucement en coulisse. La construction devrait être lancée d’ici le mois de juin, pour une mise en service en mai 2023. Les agriculteurs ont fait le choix d’une cuve semi-enterrée, permettant une meilleure insertion dans le paysage. « Nous nous sommes appuyés sur une entreprise allemande, spécialisée dans le domaine, pour la réalisation du site, qui comprendra également un bâtiment de stockage recouvert de panneaux photovoltaïques, pour pousser la démarche », explique Fabien Constantin. Deux autres projets devraient aussi se concrétiser l’année prochaine, à Villeréal et Bias.
MéthAlbret en chiffres //
7 exploitations agricoles engagées
5 M€ d’investissement
2023 date de mise en service
80 m3/ heure estimation de la production de gaz vert,
soit la consommation de 1300 habitants
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