Département : un débat d’orientation budgétaire monopolisé par la LGV

Après de nouveaux échanges intenses sur la participation du Département au financement de la LGV, la présentation du budget 2022 a permis de mettre en évidence une situation plutôt favorable, et de nouveaux investissements importants.

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Dans la série des débats d’orientations budgétaires, c’était au tour du département, vendredi dernier, de présenter sa trajectoire pour l’année à venir. A noter, l’absence de la présidente Sophie Borderie, testée positive au Covid-19. C’est donc Nicolas Lacombe, 1er vice-président, qui a dirigé cette séance pour le moins dense. L’inévitable sujet de la LGV est rapidement arrivé sur la table, monopolisant même le débat, suite à la « polémique provoquée par le Premier ministre », d’après Nicolas Lacombe. Certains se sont à nouveau interrogés sur l’absence de ce dossier dans le plan de financement de la collectivité. Dernièrement, Sophie Borderie a échangé avec les élus en charge du dossier et les acteurs locaux, pour rappeler une nouvelle fois la position du Conseil départemental, et son refus de financer la ligne à grande vitesse reliant Bordeaux à Toulouse et passant par Agen. Cette dernière est bien décidée à ne pas changer son fusil d’épaule en raison des priorités du Département, et persuadée que la gare se fera quoi qu’il arrive. « Supprimer le projet de création d’une gare en Agenais fragiliserait grandement la Déclaration d’Utilité Publique et les actes juridiques s’y rattachant et nous savons tous pertinemment que plusieurs associations et particuliers s’engouffreraient dans cette brèche, rappelle le 1er vice-président. De plus, selon les éléments transmis à Alain Rousset, la Région pourrait bénéficier d’une intervention plus importante de l’Europe dans le cadre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe qui pourrait s’élever à 30% au lieu des 20 % initialement envisagés, d’une partie des recettes issues d’excédents de péages ferroviaires, et enfin d’une accélération du calendrier de mise en œuvre de la branche vers Dax qui permettrait de réaliser d’importantes économies sur le coût des travaux. Ces recettes jusque-là jamais évoquées et jamais prises en compte dans le plan de financement pourraient s’élever à près de 900 millions d’euros ! »

La double peine ?

Malgré ces nouveaux éléments apportés aux oreilles des élus, pour certains, ce refus ne passe pas. L’opposant Pierre Chollet, après son courrier adressé à Sophie Borderie, enfonce le clou : « On a refermé ce dossier majeur du XXIe siècle. Vous avez poussé le Conseil départemental vers la pire des solutions : la double peine. Les Lot-et-Garonnais devront payer sans que le Département ne soit à la table des financeurs, car la rallonge assurée par la Région n’est qu’une avance ! »

462 M€ le budget départemental pour 2022 (vote prévu en mars)

Si ce dernier reconnaît s’être offusqué par « le racket » des 120 millions demandés au départ, il regrette que la présidente se soit « drapée dans une posture rigide et inadaptée… Vous avez choisi l’isolement plutôt que le développement. » De son côté, Christian Delbrel a aussi fait connaître son inquiétude, regrettant que le Lot-et-Garonne ait été « crucifié sur la place publique ». « Nous n’avons pas la même vision, il faut l’accepter. Les mauvais payeurs seront-ils sanctionnés ? J’ai envie de dire que la réponse est dans la question », déplore- t-il. Après ces échanges, parfois houleux, le débat semble clos. Pas de revirement de situation en vue, tandis que le Premier ministre Jean Castex, en visite dans le Gers ce lundi 14 février, a déclaré que le chantier pourrait débuter en 2024, soit cinq ans plus tôt par rapport au plan de départ…

Niveau d’investissement élevé

A propos du plan d’investissement proposé à l’assemblée, où « quotidien, proximité et qualité de vie » sont au cœur de la feuille de route, les avis sont bien plus favorables. Le bilan 2021 positif, permet d’aborder cette nouvelle année sereinement, notamment en raison « d’une bonne dynamique des recettes sur les transactions immobilières, et une progression contenue des dépensées liées aux allocations de solidarité ». Avec une volonté de maintenir un niveau élevé d’investissements pour tenir ses engagements (72 millions d’euros prévus en 2022), la collectivité n’en oublie pas pour autant la nécessité de dégager un autofinancement suffisant avec la poursuite de la politique de désendettement pour la 4ème année consécutive (au moins 10 millions d’euros cette année). Au final, le budget départemental voté en mars pourrait s’équilibrer à 462 millions d’euros, construit autour de trois axes majeurs, à savoir les solidarités humaines (soutien aux familles, protection des enfants…) ; l’aménagement des routes et le déploiement des outils numériques ; la transition écologique, énergétique et agro-environnementale. Sans oublier le soutien au monde associatif, culturel et sportif toujours au rendez-vous. L’année sera à nouveau chargée, avec plusieurs dates clés à retenir. Du 18 février au 19 mars, les Lot-et-Garonnais voteront pour les projets du budget participatif citoyen, la nouvelle médiathèque départementale sera inaugurée le 9 mars, tandis que les Nuits d’été seront de retour en juillet. Enfin, le 91e Congrès des Départements de France se tiendra en Lot-et-Garonne en octobre prochain.

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