« Bien vieillir chez soi », un souhait de plus en plus exprimé par les personnes âgées et encouragé par les autorités sanitaires dans la mesure du possible. En Lot-et-Garonne, on tend à prendre de l’avance sur le sujet, dans le sillage du Conseil départemental qui déploie une politique ambitieuse face au vieillissement grandissant de la population. En effet, 33% des Lot-et-Garonnais sont aujourd’hui âgés de plus de 60 ans (contre 28,7% en 2008). Le schéma de l’autonomie, achevé fin 2021, avait déjà permis d’accorder un soutien financier sans précédent aux services d’aide à domicile. Mais la collectivité veut aller encore plus loin en développant des structures répondant à la définition de l’habitat inclusif, dit encore « habitat partagé et accompagné ». C’était d’ailleurs l’objet de la journée organisée le 10 mars dernier en partenariat avec le réseau Hapa. Cette rencontre a permis aux acteurs locaux, aux porteurs de projet et aux habitants d’échanger autour de conférences, d’ateliers et de témoignages éclairants sur les facteurs de réussite. « Le Département souhaite impulser ces nouvelles habitations pour maintenir l’autonomie des personnes partout où cela est rendu possible, dans les années à venir », explique Annie Messina-Ventadoux, vice-présidente en charge des personnes âgées et des personnes handicapées.
Un bel exemple à Pujols
L’habitat partagé, c’est une vision innovante dont l’objectif est de retarder et d’atténuer les effets du vieillissement et de la dépendance. En pratique, les séniors conservent un logement privatif, adapté à leur degré d’autonomie afin de faciliter le quotidien. Mais celui-ci s’inscrit dans un espace de vie collectif, propice au lien social, à l’entraide et à la mise en place d’activités. Une solution intermédiaire pleine d’atouts, entre un domicile isolé et la pension en Ehpad. L’un des meilleurs exemples de ce modèle en vogue a vu le jour sur la commune de Pujols en février dernier. Olympie est une résidence dite intergénérationnelle exploitée par Enéal, foncière médico-sociale du Groupe Action Logement.
Les deux bâtiments du site regroupent 40 appartements ultra-fonctionnels dont 18 sont dédiés aux personnes âgées. Ces dernières ont le choix entre T2, T3 et T4 évolutifs avec une pièce modulable pour accueillir temporairement de la famille ou un aidant. La résidence est également dotée d’une salle commune et d’un parc extérieur conçus pour la pratique du sport-santé en groupe. En somme, un havre de paix doublé d’une fontaine de jouvence pour les résidents. Ce projet, porté par la municipalité pujolaise, a été rendu possible grâce à la contribution financière et à l’assistance technique déterminante du Département. Ce projet constituait une première expérimentation pour soutenir un projet innovant à destination des séniors.
Le Département en soutien des projets locaux
L’objectif de l’appel à projet « habitat inclusif » lancé par la collectivité est de favoriser les initiatives, notamment en centre-bourg, sur des projets de 5 à 10 logements et basés sur la concertation des habitants. Une enveloppe globale de 1,2 million d’euros y est consacrée. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement tout au long du processus et de financements à l’investissement (jusqu’à 10 000€ par logement, 30 000€ pour les espaces partagés). L’intérêt de ces habitats résidant notamment dans la mise en œuvre d’un projet de vie « partagé » entre les occupants, le Conseil départemental subventionnera aussi la mise à disposition d’un animateur et la coordination d’interventions extérieures via une allocation intitulée AVP et gérée sur les crédits du développement social. L’appel à projet sera clôturé le 3 juin prochain.
Une action Globale Si l'émergence des projets d'habitat partagé est un axe de développement important, le Conseil départemental agit de manière transversale en faveur des personnes âgées. On peut citer une politique de prévention de la perte d’autonomie diversifiée à laquelle accèdent chaque année quelque 6000 personnes âgées. C’est également plus d’inclusion numérique et un accès amélioré aux aides techniques (fauteuils roulants, déambulateurs, cannes, etc.) via une plateforme d’économie circulaire. Il ne faut pas non plus oublier le soutien aux services d’aide à domicile ainsi qu’aux établissements d’hébergement et le développement du programme « Du 47 dans nos assiettes » au sein des Ehpad...
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