Annulé en 2020 et organisé à Fumel l’an passé, afin de respecter les mesures sanitaires, le Festival de Bonaguil fait son grand retour cette année dans les fossés du château. Du 2 au 7 août prochain, sept spectacles à la tombée de la nuit seront au programme de cette 59e édition, plus que jamais ouverte à tous les publics. « Nous avons mis en place une programmation populaire mais qui n’en reste pas moins exigeante, résume Frédéric Bernhard, directeur du festival. Tous les spectacles sont faciles d’accès. Qu’on ait l’habitude ou non d’aller au théâtre, il y aura une lecture différente de chaque pièce. » Pour son ouverture, le Festival pourra compter sur la venue d’André Dussolier pour faire le plein et lancer les hostilités. « C’est la première fois qu’il vient même si nous avons déjà essayé plusieurs fois de l’attirer. Il fait quelques festivals cet été, tous choisis en fonction de leur acoustique, avant de lancer son spectacle cet hiver à Paris. » Le comédien viendra faire une lecture théâtrale de son texte dont il travaille encore la mise en scène. « Un grand comédien, c’est d’abord une voix. C’est un exercice qu’il affectionne particulièrement. Il pose ses mots dans l’air d’une manière différente. Malgré un mauvais haut-parleur, j’ai pu en avoir l’exemple par téléphone quand il m’a joué un extrait. » Avec André Dussolier, le festival de Bonaguil sait sa chance d’accueillir un acteur qui a aussi bien réussi dans des projets populaires que dans du cinéma d’auteur. Il devra être la locomotive entrainant derrière lui la réussite des autres spectacles.
« Retrouver le chemin des lieux de culture »
Après avoir mangé son pain noir pendant plus de deux ans, le monde de la culture veut enfin revivre. « Se réunir autour d’un spectacle, c’est partager des émotions, rappelle Frédéric Bernhard. Il faut retrouver le chemin des lieux de culture et pour y parvenir, nous devons être attractifs. » Entre la condition des femmes, l’accès à l’éducation ou l’apparente banalité du mal, plusieurs thématiques seront traitées durant la semaine. « Il y a aussi des nouveautés au niveau de la forme avec notamment un cabaret. Cela faisait longtemps que je rêvais d’en faire venir un et j’ai enfin trouvé ce qui nous correspond. C’est un vrai spectacle avec différents numéros à l’intérieur. Il entretient un certain lien de parenté avec le music-hall des années 1950. » Mais le coup de cœur des organisateurs reste « Vienne 1913 », un concert théâtral qui fait se rencontrer Freud, Jung, Klimt mais aussi Adolf Hitler qui, petit à petit, construit son idéologie haineuse. « Quand on traite du passé, il y a un effet miroir. Cela donne à réfléchir sans s’en rendre compte. » Enfin, les tous petits auront également droit à leur moment avec Opéra Pitchou, à la salle Jean-Goujon de Fumel, un opéra marionnettes accessible dès 6 mois. Du côté tarifaire, l’organisation maintient sa politique d’attractivité avec des tarifs inchangés. « Nous voulons rendre les spectacles accessibles aux gens du département et du territoire », rappelle Marie Costes. La présidente de l’association organisatrice du festival sait que son succès dépend du public mais aussi de ses bénévoles, qu’elle n’oublie pas de remercier. « Nous sommes 50 à 60 à s’occuper de tout type de tâches du matin au soir : gérer les loges, le transport des comédiens ou le placement des spectateurs, notamment. Je sais que des associations ont du mal à redémarrer par manque de bénévoles, donc je connais notre chance. » Partenaires privés et institutionnels ont également suivi le pas. De quoi permettre une belle fête, début août, dans le magnifique cadre du château de Bonaguil.
Renseignements //
Programmation complète sur festivaldebonaguil-fumel.fr. Billetterie ouverte à partir du 1er juillet à la maison du Fes- tival. Tarifs pour un spectacle : 12 à 35 €, pass festival à 150 €.
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