A 63 ans, le commandant Dominique Bolusset prend la direction de la circonscription de sécurité publique de Villeneuve-sur-Lot avec un certain bagage derrière lui. Le fonctionnaire de police, officiellement installé depuis le 26 septembre dernier, en est à son dix-septième poste, occupé aux quatre coins de la France. « Cela fait quarante ans que je suis dans le métier, précise-t-il. C’est la septième circonscription que je manage en vingt ans et je pense qu’il s’agira de ma dernière avant la retraite. »
Quelques jours avant son déménagement en Lot-et-Garonne, le commandant occupait le même poste du côté de Sens (Yonne), ville bourguignonne de 27 000 habitants faisant partie de la “troisième couronne de Paris.” Il y était également directeur départemental adjoint de la sécurité publique. « Au total, 3 000 faits y ont été enregistrés en un an, complète-t-il. C’est une commune où j’ai dû gérer d’importants faits de violences urbaines. Ici, j’ai vu que la délinquance était relativement maîtrisée avec 1 600 faits, pour un nombre d’habitants similaire. J’ai cru comprendre que cela concernait principalement des cambriolages ou des vols à la roulotte. »
La rencontre avec le maire de Villeneuve-sur-Lot n’a pas encore eu lieu mais le chef de la circonscription entend s’appuyer sur le soutien des effectifs de la police municipale pour agir en cœur de ville notamment. « Le maire va forcément me faire part de problématiques. On m’a déjà beaucoup parlé de la rue des Cieutats qui, au demeurant, est un endroit assez joli. Je suis favorable à des patrouilles pédestres sur ce secteur. Avoir deux ou trois équipages supplémentaires sur cette zone peut être un bel avantage. Il ne faut pas oublier que le but du jeu reste avant tout de protéger les personnes et les biens. »
Des améliorations souhaitées sur les effectifs
En seulement quelques jours, le commandant Dominique Bolusset semble avoir bien pris le pouls de sa circonscription. « Je sais que le commissariat de Villeneuve-sur-Lot a été bien géré avant mon arrivée, poursuit-il. Nous comptons 68 fonctionnaires et je pense qu’on peut améliorer des choses de ce côté-là. Nous travaillons dorénavant sur un cycle binaire qui permet quasiment d’avoir un week-end sur deux semaines. Les policiers peuvent profiter d’un cadre de vie familial plus agréable. Quand on sait les vagues de suicides qu’a connu la police, ce n’est vraiment pas négligeable. »
Une organisation qui permet d’avoir toujours deux équipages de police secours sous la main, y compris la nuit. « C’est une donnée qui est très importante car j’ai pu me rendre compte que la commune est très vaste (ndlr, la circonscription de sécurité publique comprend également les villes de Bias et Pujols). Si nous avons un groupe au nord mobilisé sur un accident par exemple, il est très important qu’un second soit disponible pour agir rapidement ailleurs. »
Quelques jours après son arrivée, le commandant a subi un baptême du feu inédit. Dans la nuit du 1er au 2 octobre derniers, les policiers villeneuvois faisaient en effet usage de leur arme à feu, face à un refus d’obtempérer. Un fait assez rare ici, pour le souligner. « On va avoir très vite un retour d’expérience pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et voir si cela aurait pu être géré autrement. »
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