Nouvelle taxe sur la LGV : Sophie Borderie fulmine

Alors que le Gouvernement a dévoilé les modalités des participations financières aux projets de Ligne à Grande Vitesse, la présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne s'est invectivée contre cette dernière en reprochant aussi l'attitude de ses confrères.

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En 2023, les habitants de 213 communes du Lot-et-Garonne situées à moins d’une heure de route de la future gare LGV du département auront à leur charge un nouvel impôt. Cette « taxe spéciale d’équipement » servira à financer une partie des travaux du projet de ligne à grande vitesse entre Toulouse et Bordeaux. Pour rappel, le programme de financement de la nouvelle LGV sera financé à 40 % par l’Etat, 40 % par vingt-six collectivités locales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et 20 % par l’Union européenne pour un total de 13,5 milliards d’euros. Après avoir participé à hauteur de 35 M€ sur le tronçon Bordeaux-Tours, inauguré en 2017, le Département avait par la suite refusé une nouvelle participation de 120 M€ pour la partie Sud-Ouest de cette ligne à grande vitesse. Dans un premier temps, tous les conseillers départementaux s’étaient rangés derrière Sophie Borderie avant que l’opposition représentée par Pierre Chollet, ne revoit sa position.

Une taxe « scandaleuse et injuste »

Du côté de cette taxe, elle est prévue pour rapporter 29,5 M€. Pour le moment, le montant de cet impôt est estimé entre 4 et 8€ par foyer ou par entreprise chaque année et ce, pendant quarante années. « Cet impôt LGV faisait partie du plan de financement depuis l’origine et s’appliquera de la même manière à tous les territoires concernés par le dossier GPSO, qu’ils aient décidé de participer ou pas au financement de la Ligne à Grande Vitesse », précise Sophie Borderie. Une taxe qu’elle qualifie de « scandaleuse et injuste », mais qui figurait déjà dans le dossier de bouclage financier du projet GPSO (Grand projet du Sud-Ouest). Le refus du Conseil départemental de participer au financement est vu pour Sophie Borderie comme une chance pour les Lot-et-Garonnais. «On aura permis aux contribuables du département d’échapper à une double peine, de par le financement sollicité par l’Etat auprès du Département et le paiement de la taxe prélevée directement par l’Etat sur le contribuable. » Pour la présidente, une partie du financement ne devrait pas être assumé par les collectivités locales. « Plus que jamais, ce type de projet doit relever exclusivement de financements nationaux et européens. Nous devons cesser d’être les variables d’ajustement financières de décisions nationales d’aménagement relevant avant tout de l’Etat. »

Guillaume Lepers ciblé

« Contrairement à ce que certains affirment, espérant ainsi maladroitement se dédouaner d’une position qu’ils n’assument plus. […] Certains font mine aujourd’hui de découvrir ce plan de financement que maintenant. » La présidente du Conseil départemental n’a pas mâché ses mots envers le maire de Villeneuve-sur-Lot. Dans les colonnes de Sud Ouest, ce dernier déplorait la participation à cette taxe de sa ville, isolée du réseau ferroviaire, et estimait que la nouvelle taxe résultait de la participation refusée du Département. Dans ses écrits, la présidente s’est donc directement adressée à ce dernier. « Lorsque M. Lepers, maire de Villeneuve-sur-Lot, fait mine de tomber du nid à l’annonce de l’application de cet impôt LGV, cela relève soit de la naïveté soit de la mauvaise foi. Ce paramètre du financement était parfaitement connu ! Et c’était même un des arguments majeurs qui l’avait d’abord convaincu, au titre de son mandat de conseiller départemental, de voter contre la participation financière du Département, avant la volte-face de son groupe politique. »

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