Ils sont venus de toute la région du Lot-et-Garonne pour manifester. Près de 200 agriculteurs et 70 tracteurs ont répondu présent. En tête de cortège mercredi 8 novembre, José Perez, co-président de la Coopération Rurale du Lot-et-Garonne (CR47), s’est révolté des récentes mesures votées par le gouvernement. Ces dernières concernent l’aide de la PAC, l’augmentation de la taxe foncière ainsi que la détaxation du gazole non routier (GNR). Principalement utilisée pour alimenter leurs engins, la détaxation du GNR représentait un atout majeur alors que les prix du carburant augmentent. « Si dans ce pays, ils veulent que tous les paysans crèvent, ils n’ont qu’à le dire, mais on ne va pas crever comme ça », a déclaré José Perez.
De la préfecture du Lot-et-Garonne au tribunal judiciaire
Premier arrêt de ces travailleurs en colère, la préfecture s’est retrouvée encerclée par plusieurs dizaines de tracteurs dès 10h30 du matin. Les uns derrière les autres, c’est plusieurs centaines de litres de lisier qui ont été déversés sur les grilles et la façade du bâtiment. Sous les instructions de José Perez et Karine Duc, les agriculteurs ont défilé toute la matinée, slogan tagué sur leurs véhicules : « Macron ne touche pas au GNR ». Le cortège s’est ensuite étendu vers la direction départementale des territoires, de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations. La direction départementale des finances publiques ainsi que le tribunal judiciaire ont, eux aussi, été visés.
« On emmerde les paysans qui travaillent »
« Aujourd’hui ,on nous impose des normes environnementales dans tous les sens et on emmerde les paysans qui travaillent. Parce que nous, en France, on travaille proprement, on sait travailler », a scandé le co-président de la CR47. « Quand on voit le monde qu’il y a aujourd’hui, ça prouve bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas », a-t-il ajouté. Une fois la manifestation terminée, les agriculteurs ont emprunté l’autoroute A62 en direction de Bordeaux pour une opération escargot jusqu’à la sortie d’Aiguillon. Si ce rassemblement s’est déroulé sans débordement, un gros dispositif a tout de même été mis en place par les forces de l’ordre.
« Les agissements inadmissibles des manifestants tout au long de la journée et notamment leur volonté de s’en prendre aux services de l’État a exclu toute possibilité de dialoguer avec les organisateurs », a déclaré la préfecture du Lot-et-Garonne dans un communiqué. Le dialogue devait pourtant bien avoir lieu entre midi et deux mercredi 8 novembre avec les représentants de la CR47 et Daniel Barnier, Préfet de Lot-et-Garonne. La discussion a finalement été annulée en raison des opérations menées par les manifestants. De son côté, José Perez, se dit toujours ouvert pour une discussion, « C’était prévu qu’il nous rencontre, mais a priori, il ne veut plus nous rencontrer donc tant pis, s’il veut nous voir, il a notre numéro. Il n’y a pas de problème, qu’il nous appelle », a-t-il répondu.
Laisser un commentaire