On se rappelle encore de l’épisode des « déchets verts de la colère ». Mais bon gré malgré il a fallu s’y faire et s’y habituer. Surtout qu’il va falloir, dès 2024, s’habituer à la deuxième phase du plan poubelles de l’Agglo qui a justement été présentée jeudi soir devant le conseil d’Agglomération.
Les collectivités n’ont pas le choix, il faut qu’elle gère mieux les déchets et leurs citoyens aussi. C’est pourquoi, après les déchets verts, la révolution va entrer dans les ordures ménagères. « La première phase, c’étaient les déchets verts, en 2024, ce seront les biodéchets », annonce le président Jean Dionis. « On soit s’aligner et la loi dit que nous devons offrir à chacun des citoyens une solution de collecte et de transformation des biodéchets dans chacune des communes ».
Les biodéchets, le chantier de l’année donc. Plusieurs solutions avaient déjà été annoncées, chacune adaptée à la densité des communes concernées. Les zones urbaines auront des bioseaux et des sacs en papier en collecte en porte-à-porte. Des bacs de 40L ou de 80L, distribués de janvier à juin, seront mis à disposition pour les 16 000 foyers des zones pavillonnaires de la première couronne qui jouiront eux aussi du porte à porte. Pour les zones plus rurales, ces biodéchets seront recueillis dans des composteurs. Des biodéchets désormais collectés séparément qui, rien qu’à eux seuls, ils représentent 40% des poubelles noires. Ces dernières, justement, qui seront ramassées que de façon bi-hebdomadaire (deux fois par semaine) en zone urbaine.
Communication et TEOMI mode d’emploi
« Les poubelles touchent tout le monde et il va falloir mettre le paquet pour prévenir vos administrés », a averti le président de l’Agglomération. « Si vous ne le faites pas, je crains que vous ne soyez rattrapés par la patrouille, et cette patrouille, ce sont vos citoyens ». Ainsi, comme lors de la première phase de cette révolution des poubelles, chaque foyer de l’Agglomération recevra le même petit « mode d’emploi » de 44 pages pour savoir comment suivre ce nouveau sursaut dans ses habitudes ainsi qu’un courrier spécifique selon les communes.
Quant à la Teomi (taxe d’enlèvement des ordures ménagères incitative), elle ne tardera pas non plus à se mettre en marche. Elle aura pour objectif d’inciter à la réduction des déchets et à leur tri pour permettre à chacun d’agir sur sa « facture déchet ». En réduisant le volume de déchets de ma poubelle noire, le coût des services (moins de kilomètres parcourus par les camions, moins de déchets transportés et moins de déchets à traiter, plus de déchets recyclés…) sera mieux maîtrisé. Chaque foyer recevra un bac « pucé » (lorsqu’il est soumis à la collecte en porte-à-porte) ou un badge pour la collecte des ordures ménagères en PAV. « Lorsque le bac est collecté par le camion-benne, cela correspond à une levée. Le principe est identique pour le dépôt en point d’apport volontaire avec un badge qui comptabilise le nombre de levées. C’est en fonction de ce nombre de levées et/ou d’apports en PAV que sera calculée la part variable », apprenait-on dans le premier numéro d’Infos Agglo
Et pour 2025 ?
Cette révolution des poubelles, dont la deuxième phase va donc s’enclencher dès le mois de janvier, ne s’arrêtera pas là. 7 projets composent cette révolution et une troisième phase ne tardera pas à s’enclencher, dès 2025. Ce sera le tour des déchetteries de se mettre à la page, à commencer par celle de Foulayronnes. « 2025, ce sera l’année des déchetteries », continue le président Dionis. « Il y aura réfection de celle de Foulayronnes pour la moderniser mais on retouchera beaucoup des 9 déchetteries de l’Agglo, notamment en termes de bâtiment, bacs, infrastructures, procédures… »
Et avec cette réfection de procédure, c’est du côté des professionnels que cela risque de tousser maintenant. « Nous avons une obligation en ce qui concerne les ordures ménagères », prévient-il « mais nous n’en avons pas vis à vis des professionnels, l’accueil se fera donc à conditions négociées ». Ces conditions, certaines avaient déjà été évoquées, notamment celle du nombre de passages gratuits qui seraient accordés aux professionnels et selon les véhicules.
L’enjeu de la récupération de chaleur urbaine
Dernier enjeu de cette grande révolution des poubelles, celui de la récupération de chaleur urbaine ou de Réseau de chauffage urbain. C’est l’objectif recherché par l’Agglomération d’Agen au travers du projet de réseau de chaleur urbain alimenté par la combustion des 25 000 tonnes de déchets ménagers non-recyclables en provenance des foyers de l’Agglomération. Les biodéchets serviront eux aussi à produire de l’énergie, mais à travers deux méthaniseurs dont l’installation se profilerait du côté de la TAG.
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