Eglise Sainte-Catherine : un brin d’histoire au travers du colossal chantier

Tourner un négatif en un positif. Les travaux de l'édifice villeneuvois entrés désormais dans du concret et prévus pour s'enraciner en ville durant de longues années, la Ville profiter de cette exposition pour mettre l'accent sur l'histoire de l'église. Un lieu à découvrir ou redécouvrir.

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Nous voilà alors en mai 2024 pour le véritable lancement des travaux après plusieurs mois d’installation des échafaudages et protections du chantier. Le chantier a été divisé en quatre parties pour mener à la rénovation totale de l’édifice.Nicolas Calandre du cabinet Thouin, est le maître d’œuvre sur ce projet qui va rythmer la vie en cœur de bastide durant les sept prochaines années. Un travail d’autant plus important, comme il le rappelle, « car l’édifice est classé aux Monuments historiques depuis 2022. Il est aussi classé au titre de monument emblématique du XXe siècle ». Avec son œil d’expert, il ajoute : « L’église s’accorde totalement dans le style architectural de l’époque. Elle possède des caractéristiques intéressantes avec ce mélange de vitraux anciens récupérés sur l’ancienne église et de techniques actuelles comme l’utilisation de poutrelles métalliques dans le style Eiffel pour la toiture. Bien que les vitraux médiévaux soient de qualité comparable à ceux des grandes cathédrales du Sud-Ouest, leur restauration est tout de même prévue dans le projet ».

La toiture en premier lieu

Si la population pourra apercevoir dans les prochaines années le « lifting » du chevet et sacristie, de l’entrée principale, des façades latérales et enfin du clocher, jusqu’à la fin de l’année de 2025, c’est bien les 1000 m2 de toiture qui occuperont les esprits. 1,2M€ y est consacré rien que pour le toit et la charpente. Les couvertures seront entièrement refaites. Pour solutionner le problème d’écoulement des eaux pluviales, des gouttières pendantes en cuivre seront mises en place sur l’ensemble des toitures de l’église, excepté les quatre chapelles latérales trop petites pour recevoir des gouttières. Dans le comble de la nef, les grandes poutrelles métalliques seront révisées, brossées et traitées, tandis que tout le réseau de pannes et chevrons, très dégradé, devra être entièrement repris. Les façades, en partie abîmées par le ruissellement des eaux provenant des toitures et par endroit cou- vertes de mousses et d’algues, seront traitées à l’algicide et rejointées. Seules les verrières hautes, modernes, seront concernées par les travaux de restauration extérieure. Les vitraux anciens (ceux des parties basses de l’église) seront rénovés dans le cadre de la restauration intérieure qui interviendra dans un second temps.

Un dispositif d’envergure

Pour réaliser tout cela, l’église se parera durant deux mois d’un « parapluie » enveloppant son sommet. Les échafaudages feront petit à petit leurs apparitions de part et d’autre du bâtiment, tout comme les filets de protection. Peu à peu, l’humidité disparaîtra dans l’église qui reprendra du poil de la bête. Mais c’est tout un fonctionnement qui a de quoi impacter un minimum la vie en cœur de ville. Par exemple, la rue Frédéric Ozanam fera office de camp de base pour les ouvriers concernés sur le chantier. La circulation y sera alors impossible. Pour une question de sécurité, la rue des Girondins pourrait, sur une durée de trois jours, subir le même sort, en raison des imposants engins de chantier qui peuvent empêcher la circulation. Pour cela, nous parlons d’une temporalité plutôt proche, mais en somme, il faudra bien prendre rendez-vous en 2030 pour apercevoir enfin une église Saint-Catherine comme neuve (l’église sera exceptionnellement ouverte pour la messe de Noël en 2025).

Une exposition inédite pour l’occasion

Et si la lumière est mise sur l’église du point de vue du chantier pour les prochaines années, la Ville s’est mise en tête de conserver cette attention et de la rediriger vers l’histoire du bâtiment. Un mal pour un bien en somme, pour que les locaux, comme les passants, puissent s’approprier l’histoire de Sainte-Catherine. Une exposition a donc été installée sur une partie de la palissade du chantier, côté rue Sainte-Catherine et parvis. En 10 panneaux, cette exposition retrace la genèse de la nouvelle église à la toute fin du XIXe siècle et sa construction. Elle brosse le portrait des architectes qui ont travaillé à sa conception, explique le choix de la brique comme matériau, raconte les aléas du chantier et le rôle joué par Georges Leygues. L’exposition met également en avant la richesse des vitraux, des décors et des sculptures de l’église. À cette occasion, le service Pays d’art et d’histoire du Grand Villeneuvois vient d’éditer une brochure de 24 pages, « Focus Villeneuve-sur-Lot – L’église Sainte-Catherine ». Ce « Focus » dédié à l’église Sainte-Catherine présente le contexte historique de la construction de l’église, les architectes du chantier, l’architecture originale du bâtiment, entre Orient et Occident. Il détaille également les caractéristiques du plan, le choix des matériaux et de la tour-clocher, avant de s’attarder sur les décors : sculptures, peintures et vitraux. Toute une histoire qui semble lointaine, mais au regard des siècles derrière nous, une histoire qui nous est toute de même proche et à (re)découvrir.

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